16/12/2015
Dire adieu aux folles gratuités de l’adolescence
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« En ce temps là, avec tes dix-huit ans et un peu de pureté au coeur (car on peut avoir dix-huit ans et, déjà, être une ordure), tu ne doutais pas de la puissance absolue de la révolte. C’est que tu devinais les lendemains de l’Ordre où il faudrait dire adieu aux folles gratuités de l’adolescence, où il faudrait raisonner sans s’enivrer de contradictions et choisir enfin, entre mille costumes qui sentent l’aigre du sérieux, celui que tu endosserais. Alors tu rêvais, avant qu’il ne fut trop tard, d’un acte ou d’un livre qui, une fois pour toute, changerait ou détruirait le monde. Tu rêvais d’une franchise absolue, d’une révolte absolue, d’une révolte absolue, d’une impolitesse totale, d’une sorte de viol si enragé de la morale et des moralistes qu’après cela la terre ne serait plus peuplée que d’hommes nus. »
Jean Cau, Le meurtre d’un enfant
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