15/03/2015
Pierre Drieu la Rochelle, 15 Mars 1945
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Si la patrie était une vérité mathématique, il serait absurde de combattre pour elle autrement que par des arguments intellectuels
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« Si la patrie était une vérité mathématique, il serait absurde de combattre pour elle autrement que par des arguments intellectuels. Si deux peuples contestaient entre eux à la façon de deux savants pour décider sur un point de science ou de philosophie, il serait risible de les voir en venir aux coups, puisque toute contestation aboutit à une possession et que les vérités scientifiques ne se saisissent pas avec les mains. Mais, certes, notre patrie n'est pas semblable à ces vérités qui peuvent appartenir en même temps à tous les hommes et dont Aristote disait déjà, il y a plus de 2 000 ans, qu'elles ne donnent aucune joie. Notre patrie est au contraire une chose bonne et qui donne de la joie ; notre patrie, c'est du blé, du fer, du charbon, le climat le plus doux, les meilleures vignes du monde, les moissons les plus régulières, les rivages les plus heureux ; ce sont des choses excellentes, qui donnent et entretiennent la vie, qui la fortifient, la réjouissent et l'élèvent, des choses que l'on convoite et que l'on retient avec les mains, que l'on défend non seulement avec des paroles, mais par des fatigues et des souffrances et, s'il le faut, au prix du sang.
Mais notre patrie, qui est tout cela, est encore plus que cela. Le drapeau qui la symbolise, et dont la signification impérieuse ne change pas avec les années, représente non seulement un groupe d'hommes parlant la même langue, des campagnes fertiles, des fleuves et des montagnes heureusement distribués ; il représente surtout la partie invisible et immuable de notre patrie. Les richesses françaises, comme le territoire, comme le langage français, sont sujettes au changement ; mais, dans sa symbolique unité, le drapeau représente au contraire un ordre de choses qui est soustrait aux changements. Il représente l'ordre français, c'est-à-dire la conscience, les luttes et les souffrances de nos aïeux français. Il représente cette volonté de bien de nos pères qui arrêta deux invasions barbares – qui fit les Croisades, qui nettoya la Méditerranée de ses pirates - qui fit l'unité italienne, qui produisit, saint Louis, Bayard, Jeanne d'Arc, Richelieu, donnant ainsi au monde le modèle des rois, des capitaines, des ministres, et cette sublime jeune fille dont la gloire a découragé les poètes les plus illustres.
Si le monde avait seulement besoin de blé ou de laine ou de charbon ou de bétail, l'existence de la France ne serait pas indispensable, mais, plus encore que de pain et de vêtements, l’homme a besoin d'admiration. Qui oserait dire que le monde est demeuré le même après saint Louis, après Bayard, après Descartes, après Pasteur et surtout après Jeanne d'Arc ? C'est à cause de ces âmes que la France est nécessaire au monde. »
Lieutenant de Vaisseau Pierre Dupouey, Lettres et Essais (1933)
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14/03/2015
La verticalité
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« La verticalité est intrinsèque à la masculinité et à l’ancien ordre européen. Elle se manifeste par une tension naturelle vers le risque, la différence, l’altitude en tout. Elle méprise la sécurité, la tranquillité, l’indolence, l’hédonisme, qui sont penchants horizontaux. Elle distingue, élève, attribue un rang. Elle hiérarchise les idées et les personnes. L’ordre d’Homère est vertical comme l’est aussi le langage, l’élégance, la grammaire, les donjons, ou la forme que l’on donne aux authentiques créations. »
Dominique Venner, Histoire et tradition des Européens
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Je vais à la rencontre de mes origines et de mon éternité
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« Comme le chien loup de Jack London, je ne peux résister longtemps à l’appel de la forêt. Le besoin que j’ai d’elle s’enracine dans ma part animale autant que dans ma spiritualité. L’une n’allant pas sans l’autre. Je ne me "promène" pas en forêt. Marchant par les taillis et les futaies, je vais à la rencontre de mes origines et de mon éternité. Bien que domestiqué par l’homme, la forêt conserve son mystère. Il suffit pour cela d’attendre la chute du jour et les angoisses du cycle nocturne, domaine d’Artémis, la toujours jeune, dont les cheveux d’or s’ornent du croissant de lune. »
Dominique Venner, Dictionnaire amoureux de la chasse
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13/03/2015
Être sélectionnée pour commander
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« Au fil des siècles, chez les peuples européens et dans chacune de leurs cultures particulières, les formes du pouvoir nobiliaire n’ont pas cessé de changer, et souvent de façon rapide, mais la fonction politique et morale de la noblesse, en Grèce, à Rome, en Germanie, dans l’Europe médiévale ou moderne, est restée identique pour l’essentiel. La noblesse n’est pas l’aristocratie ; il y a des aristocraties de la fortune et de l’argent. Elle n’est que partiellement dépendante de l’hérédité. Elle repose sur le mérite, et celui-ci doit toujours être confirmé. La noblesse se gagne et se perd. Elle vit sur l’idée que le devoir et l’honneur sont plus importants que le bonheur individuel. Ce qu’elle a en propre c’est son caractère public. Elle est faite pour diriger la chose publique, la "res publica". Sa vocation n’est pas d’occuper le sommet de la société mais le sommet de l’Etat. Ce qui la distingue, ce ne sont pas les privilèges, mais le fait d’être sélectionnée pour commander. Elle gouverne, juge et mène au combat. La noblesse est associée à la vigueur des libertés publiques. Ses terres d’élection sont les libertés féodales et les monarchies aristocratiques ou constitutionnelles. Elle est impensable dans les grandes tyrannies orientales, Assur ou l’Egypte. En Europe même, elle s’étiole ou disparaît chaque fois que s’établit un pouvoir despotique, ce qu’est le centralisme étatique. Elle implique une personnalisation du pouvoir qui humanise celui-ci à l’inverse de la dictature anonyme des bureaux. »
Dominique Venner, Histoire et tradition des Européens
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Il y a parfois de petites dorures
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« Le monde n’est pas si laid, il y a parfois de petites dorures, et au fond, la vie, ce n’est rien d’autre que la recherche de ces miettes d’or. »
Philippe Claudel, Les âmes grises
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Dans la seule sensualité
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« Toute passion, acceptée et conçue dans la seule sensualité, devient bientôt plus amère que la mort pour ceux qui s’y sont abandonnés. »
Villiers de l’Isle d’Adam, Contes cruels
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11/03/2015
L’homme de la technique
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« L’homme moderne, l’homme de la technique, obsédé par son efficience, les objectifs à atteindre, n’a pour univers mental que ce qui est subordonné à cette efficacité. Beauté, sagesse, poésie, sont subalternes, à moins d’être monnayables. La tyrannie de l’efficience débouche sur l’invivable, sur une nouvelle barbarie sans la santé des barbares : la ville qui n’est pas une ville, la domination de l’argent, le saccage de la nature et la manipulation du vivant. A force de calculer, l’homme rencontre l’incalculable. »
Dominique Venner, Histoire et Tradition des Européens
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Tout revient, tout renaît, tout revit
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« Sans doute, sans doute. Mais aussi tout revient, tout renaît, tout revit. Les enfants sont enfantés et succèdent aux pères. Et quand bien même des générations seraient oublieuses et infidèles, sans qu’elles le sachent, par elles la vie se transmet et avec elle une part de l’héritage que retrouveront plus tard d’autres générations avides de revenir aux sources du royaume, au-delà du temps. »
Dominique Venner, Histoire et Tradition des Européens
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Le respect des lois de l’hospitalité
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« Tant que ne se concrétise pas le péril d’une invasion ou d’une disparition par assimilation ou métissage, les peuples n’ont aucune raison de se méfier des étrangers. Bien au contraire, ils les reçoivent dans le respect des lois de l’hospitalité. Tout change évidemment du jour où ils découvrent que l’hôte en profite pour leur prendre leur femme ou leur fille, rafler leur bétail, les chasser de leur maison et s’emparer peut-être de l’âme de leur fils. »
Dominique Venner, Histoire et Tradition des Européens
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Ce qui reste immuable et qui toujours peut renaître
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« Chaque peuple porte une tradition, un royaume intérieur, un murmure des temps anciens et du futur. La tradition est ce qui persévère et traverse le temps, ce qui reste immuable et qui toujours peut renaître en dépit des contours mouvants, des signes de reflux et de déclin. »
Dominique Venner, Histoire et Tradition des Européens
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Son clan, son peuple, sa cité
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« Un homme n’existe et n’a de signification qu’à travers son clan, son peuple, sa cité. »
« C’est toujours dans l’histoire d’un grand malheur que se manifeste la beauté de la geste. »
Dominique Venner, Histoire et Tradition des Européens
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Sources primordiales
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« Devant ce que leur impose le destin, les Européens n’ont pas d’autres choix que de rompre avec la fatalité et de revenir à leurs sources primordiales. A l’exemple de Perceval partant à la quête du Graal, il leur faut, dans la forêt des symboles, redécouvrir leur tradition pour y chercher les étalons d’une vie qu’ils peuvent faire différente. »
Dominique Venner, Histoire et Tradition des Européens
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Crépitement de la pluie sur une toile de tente
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« La beauté n’est pas affaire d’argent ni de consommation. Elle réside en tout et surtout dans les petits détails de la vie. Elle est offerte gratuitement par la nature : poésie des nuages dans un ciel léger, crépitement de la pluie sur une toile de tente, nuits étoilées, couchers de soleil, premiers flocons de neige, premières fleurs du jardin, couleurs de la forêt... »
Dominique Venner, Un samouraï d’Occident – Le Bréviaire des insoumis
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09/03/2015
Être du bon côté du manche
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« Les intellectuels... si les Nazis avaient gagné la guerre, je suis certain, à nos télévises, ça serait peu de choses près les mêmes figures qui apparaîtraient. Avec la même véhémence, le même talent, la même sincérité à fleur de peau, ils soutiendraient l’inverse de ce qu’ils débagoulent de nos jours. Ils seraient pour l’ordre, la race, la famille. Ce qui compte avant tout c’est d’être du bon côté du manche... tenir la queue... de la poêle, je précise. »
Alphonse Boudard, Les combattants du petit bonheur
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On n’avait pas besoin d’animateur subventionné
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« On n’allait pas au cinoche la bouche pincée... l’âme perplexe... tout chancelant d’indécision. On se pourléchait à l’avance du gras naveton... n’importe ! Confectionné par des scénaristes aux abois, traqués par les huissiers... je connais maintenant l’engeance... la CAVMU aux trousses ! On se pointait avec notre petit pognon... on en voulait pour et même plus ! On acceptait tout... l’invraisemblable, le mauvais goût, les outrances, le patriotisme délirant, les fins heureuses... les beaux assassinats... les faux singes, faux cils, fausses barbes... faux sentiments ! Tout faisait notre bonheur. C’était la fête le cinoche... si le spectacle était médiocre on mettait la main à la pâte. On améliorait la sauce aux quolibets... à la gueulante ! C’était ça le théâtre populaire. On recherche en vain la formule depuis. Ça venait tout seul, ça allait comme je te pousse. On n’avait pas besoin d’animateur subventionné. »
Alphonse Boudard, Les combattants du petit bonheur
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Pas plus d’idéal là-dedans que d’orangers à Courbevoie
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« Tout a commencé dans la rue, le meilleur et le pire. Le pire plus souvent. Sans la rue, les petits potes traîne-lattes, certain que je me serais pas fourvoyé guerrier de l’ombre. J’aurais eu personne à épater. On est dans la guerre, la vraie avec des armes à feu, pour continuer nos jeux de rue… nos bagarres de quartier. Pas plus d’idéal là-dedans que d’orangers à Courbevoie. »
Alphonse Boudard, Les combattants du petit bonheur
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Paris Nocturne
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« Je quitte les Halles. Passé la rue de Rivoli, frontière du royaume des filles de joie, plus de racolage. Voici l’église Saint-Germain-l’Auxerrois. Je vous la décris pas, achetez vous le guide Michelin (publicité toute gratuite), quelques cartes postales en noir et en couleurs, ou bien dérangez-vous vous-même, de nos jours tout est à la porte de tout le monde. (…) Même pas la peine de vous déplacer, au kinoscope vous verrez encore mieux. Enfin dans les films à la papa. Magnez-vous, ils vont devenir rares, puisque c’est à présent la mode aux puzzle pellicule trente-deux positions, à la toilette des significations préétablies. Bon, je traverse la Seine sur la passerelle, vous me perdez pas de vue. La silhouette de l’Académie devant nos yeux, la Coupole. Je vais peut-être croiser un fier guignol en habit vert avec son épée, sa queue à deux branches. Il me saluera d’un coup de bicorne, la petite politesse en passant, c’est des gens qui ont de l’éducation… Un archevêque, un général et bicorne… Je divague, probable qu’ils se pieutent de bonne heure - infusion et coucouche panier - les prélats, les préfaciers, les dramaturges, les diplomates, tous nos tracassés de la prostate et du beau style. Ils ne rôdent pas la nuit. »
Alphonse Boudard, La métamorphose des cloportes
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