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06/03/2016

Les études supérieures tournaient au secondaire et même au primaire

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Vers le même temps, les métèques empoisonnaient le Quartier Latin, encouragés par la veulerie des pouvoirs publics. La plupart professaient des opinions révolutionnaires, brimaient leurs camarades français dans les cafés, les cours, les parlotes, se rendaient insupportables de mille façons. Les études supérieures tournaient au secondaire et même au primaire, par la nécessité où étaient les maîtres de se mettre au niveau de ces baragouinants et mâcheurs de paille, souvent aussi prétentieux qu'ignorants. De 1885 (époque où je commençais mes éludes de médecine, où je menais la vie d'étudiant) à 1909,le changement du Quartier — comme on dit fièrement — était complet. Là, comme ailleurs, la République avait fait son oeuvre. Dans son ouvrage magistral et classique, "La Doctrine officielle de l'Université", Pierre Lasserre, avec sa puissance de pénétration psychologique et sa connaissance du sujet, a marqué, en traits de feu, l'abaissement du niveau intellectuel du haut corps enseignant en philosophie, histoire, pédagogie, critique. Des crétins sans nom, des doctrinaires de néant, des falsificateurs de nos annales ont obtenu, en flattant les préjugés démocratiques, la dialectique juive et la théologie protestante et kantienne, des chaires d'une importance capitale, de véritables postes de défense intellectuelle nationale, transformés par eux en poste d'attaque à toutes nos traditions. Non seulement la Haute Université s'avilissait, mais encore, peu à peu, elle se tournait, avec la politique, contre la conception de la Patrie, contre la croyance religieuse, contre nos grands souvenirs, et nos grandes dates de commémoration, contre tout ce qui ne tenait pas, de près ou de loin, à l'Encyclopédie brenneuse du XVIIIe siècle et à la Grrrrande Révolution, cette "saloperie" comme disait Huysmans. Comme, au temps de Jeanne d'Arc l'Angleterre, l'Allemagne alors la travaillait fortement. Il semblait qu'il n'y eût de beau, de bien, d'utile que ce qui avait, dans tous les domaines de l'esprit, l'estampille allemande, le fumet allemand. »

Léon Daudet, Vers le roi 

 

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