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13/12/2017

Un objet tout à fait étrange

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« Il se servit un large verre pour la soif et un autre pour le goût, conscient du superflu et s’en pourléchant avec un rien d’ostentation. Il coupa le jambon en tranches minces qu’il aligna joliment dans un plat d’étain, arrangea quelques olives, posa le fromage sur une feuille de vigne, les fruits dans un grand panier plat, puis il s’assit devant son souper et sourit, heureux. Il aimait. Comme tout amant comblé, il se retrouvait seul avec celle qu’il aimait. Ce soir-là, ce n’était pas une femme, ni même un être vivant, mais une sorte de projection de lui-même fait d’images innombrables auxquelles il s’identifiait. La fourchette d’argent par exemple, aux dents usées, avec les initiales presque effacées d’une aïeule maternelle, un objet tout à fait étrange si l’on songe que l’Occident l’inventa par souci de dignité alors que le tiers des hommes plongent encore leurs mains dans ce qu’ils mangent. »

Jean Raspail, Le camp des saints

 

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Une sorte d’éternité différente

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« Les signes s’accumulaient, sans que nous en percevions, tout au nord du pays, loin de la capitale et de ses clochers dorés, les exactes conséquences.

Nous comprenions vaguement comment, sans savoir réellement pourquoi. Tout allait vite, avec des modifications tangibles dans notre vie de tous les jours, mais rien n’était net. Tout changeait dans le flou, comme si une sorte de guimauve envahissante, poisseuse et tenace, transfusée dans les artères vivantes du pays, gelait les cœurs et les âmes, et aussi les rouages de l’État, les activités de la nation, pétrifiant jusqu’au corps profond de la population. Dans quel but ? On pouvait compter sur les doigts des deux mains ceux qui en étaient à peu près conscients dans notre petite ville, à Saint-Basile, chef-lieu du Septentrion. Tout juste comprenions nous que s’avançait rapidement, de façon informe et inexorable, une sorte d’éternité différente. Rien ne ressemblerait plus à hier, rien ne changerait plus jamais, une fois les choses accomplies. Je crois que je tiens le mot clef: cette annonce d’une éternité engendrait chez aucun d’entre nous, non pas tellement la peur, diffuse, impalpable, mais la paralysie. »

Jean Raspail, Septentrion

 

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Quand ils crèveront de faim...

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