12/06/2018
Le refuge des rêves et des vanités anonymes
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« La religion, qu'embrasse la majorité des hommes d’aujourd’hui, est le refuge des rêves et des vanités anonymes. On la pratique en fonctionnaire et tendant son carnet d’autographes. Elle ne s’efforce pas de valoriser notre part divine, ni même notre part personnelle ; elle cherche à niveler, à abêtir, à creuser une immense fosse commune. Au-dessus de cette fourmilière, quelques étoiles maigres et tristes : des titres de journaux, des photos de magazines. Les insectes à tête humaine, — chétifs, lâches, — se pâment devant ces belles de jour et ces bonheurs du soir. Pas un geste, pas un cri, pas un murmure. Rien. L'aboulie fait oraison en silence. Elle a ses visions : elle visionne ses films. Dans ces couvents, où la chapelle est une salle obscure, les ouvreuses, Tarcisius enjuponnées, portent l'eucharistie : bonbons, caramels, esquimaux, chocolats. La digestion tient lieu d’action de grâce, et le sommeil d’extase. Le soleil de la chrétienté a disparu. A sa place, une lumière pâle, laiteuse et ballottée sur des nuages captifs circule dans la nuit non plus comme un astre mais comme un lumignon. Des images truquées et fantomales se gonflent comme des voiles. Il faut crever ces baudruches errantes. Quand elles éclatent, la sanie qui les remplissait éclabousse. Cette souillure a un nom : l'imposture, la colonisation par la bêtise publicitaire des vérités de l’ancienne France. "Sans un fond de noblesse au cœur de la plus humble chaumière, la civilisation de l'âge classique n'aurait pas tenu. La religion et la morale de l'honneur venaient confirmer cet accord. Aujourd'hui, les statistiques, le cinéma, les journaux cimentent l'union, perfectionnent un peu plus chaque jour le parfait citoyen : il se battrait comme Joë Louis, il aimerait comme Gary Cooper, il penserait comme France-Dimanche — mais de tout cela on ne peut parler qu’au conditionnel, car le parfait citoyen ne se bat, n'aime, ni ne pense, il se contente de regarder l'image de sa perfection. Contrairement aux apparences, la religion du monde moderne est contemplative". L'univers se dérobe jusqu'à s’évanouir. Disparaissent l'envie même du soupir et la transparence de certaines ténèbres. Aucun cristal, aucune fêlure, aucune bannière pour la croisade, aucun autel pour le sacrifice des héros ; mais la moiteur des soirs d'automne, les corps lisses des nymphettes de cinéma, le désir à portée de regard, une interminable domination, la gratitude des esclaves dans leurs chaînes, le septième ciel parmi les vapeurs de l'opium. L'humanité est ivre-morte. Cet état signale la fin de l'ivresse roborative et le commencement de la mort. »
Pol Vandromme, Roger Nimier, Le Grand d’Espagne
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Le progrès de l’automatisme et ceux de la peur sont très étroitement liés
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« Il est de fait que le progrès de l’automatisme et ceux de la peur sont très étroitement liés, en ce que l’homme, pour prix d’allégements techniques, limite sa capacité de décision. Il y gagne toute sorte de commodités. Mais, en contrepartie, la perte de sa liberté ne peut que s’aggraver. La personne n’est plus dans la société comme un arbre dans la forêt ; elle ressemble au passager d’un navire rapide, qui porte le nom de Titanic, ou encore de Léviathan. Tant que le ciel demeure serein et le coup d’œil agréable, il ne remarque guère l’état de moindre liberté dans lequel il est tombé. Au contraire : l’optimisme éclate, la conscience d’une toute-puissance que procure la vitesse. Tout change lorsqu’on signale des îles qui crachent des flammes, ou des icebergs. Alors, ce n’est pas seulement la technique qui passe du confort à d’autres domaines : le manque de liberté se fait sentir, soit que triomphent les pouvoirs élémentaires, soit que des solitaires, ayant gardé leur force, exercent une autorité absolue. »
Ernst Jünger, Traité du rebelle ou le recours aux forêts
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No Milk Today...
=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=
La PMA ? Pas de problème... En revanche, allaiter son enfant au sein ? C'est discriminatoire ! Ce monde est de plus en plus taré !
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En avril dernier, une femme qui allaitait dans un local de l’université de Parme, en toute discrétion, a été éloignée. Car son allaitement était discriminant !
L’Ordre des Obstétriciens italiens a défendu cette femme : « Un geste physiologique et naturel qui doit être protégé, promu et soutenu. » Mais pas selon la revue Pediatrics qui en fait une critique que l’on pourrait qualifier de loufoque si le sujet n’était si grave : « Associer la nature à la maternité peut par inadvertance soutenir des argumentations biologiquement déterministes sur le rôle des hommes et des femmes dans la famille (par exemple, que se devrait être principalement les femmes qui devraient prendre soin des enfants). […] Faire référence au "naturel" dans la promotion de l’allaitement au sein peut par inadvertance soutenir une série de valeurs sur la vie familiale et sur le rôle des genres, qui serait éthiquement inappropriée. »
En bref, allaiter au sein est un geste que peuvent seulement faire les femmes et non les transsexuels ; allaiter au sein fait appel au rôle naturel établi par mère nature. Donc il faut l’interdire parce que source de discriminations !
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Mère Nature est vraiment dégueulasse !
Il n'y a rien de plus beau qu'une maman qui allaite son enfant... ça devrait nous plonger dans une élévation d'âme et de coeur... il n'y a que des esprits tordus (fabriqués à la pelle par notre sinistre époque) pour y voir quelque chose de choquant, de supposé "discriminant", ou autre... Dans ma Serbie campagnarde (même au temps du communisme) une mère sortait son nichon en public, à la gare, dans un train, sur un banc, n'importe où... pour nourrir son enfant et à part quelque regard attendri cela ne provoquait pas le moindre remous... quelqu'un qui lui aurait fait une remarque se serait fait admonester par la grande majorité des personnes présentes qui, d'ailleurs, détournaient la tête par courtoisie pour laisser la maman et son enfant dans leur sublime intimité en cet instant personnel et empli d'amour...
05:00 Publié dans Parenthèse | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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