Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

14/07/2018

L'horloge du monde

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Une habitude idiote s'est imposée dans le débat moderne, qui consiste à dire que telle ou telle croyance a sa raison d'être à une époque et non à une autre. Un dogme digne de foi au XIIème siècle, nous dit-on, ne l'est plus au XXème. Autant dire de telle philosophie qu'elle est plausible le lundi, mais pas le mardi. Autant dire qu'une certaine vision du cosmos convient à trois heures et demie, mais pas à quatre heures et demie. Ce qu'un homme peut croire dépend de sa philosophie et non de l'horloge du siècle. Si l'on croit que la loi naturelle est immuable, on ne peut croire à aucun miracle, quelle que soit l'époque. Si l'on croit à une volonté derrière la loi, on peut croire à tous les miracles, quelle que soit l'époque. Supposons, à titre d'exemple, que nous traitions d'un cas de guérison thaumaturgique. Un matérialiste du XIIème siècle n'y aurait pas cru davantage qu'un matérialiste du XXème siècle. Mais un scientifique chrétien du XXème siècle y croirait autant qu'un chrétien du XIIème siècle. Cela ne tient qu'à la théorie personelle que l'on met en application. C'est pourquoi, dans le cas d'une réponse historique, il ne s'agit pas de savoir si elle s'est présentée à notre époque, mais si elle nous a été donnée pour répondre à notre question. Et plus je songeais aux circonstances dans lesquelles le christianisme est venu au monde, plus je sentais qu'il était venu précisément pour répondre à cette question. »

Gilbert Keith Chesterton, Orthodoxie

 

16:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Être l'homme des racines

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Je devais être sa "boussole", son "capteur", sa baguette de sourcier, le spécialiste de la tectonique des plaques électorales chargé de repérer les gisements de voix et d'évaluer la probabilité et la magnitude d'éventuelles secousses. Mais aussi et surtout l'homme de la radicalité, ce que j'entendais non pas au sens courant des médias, mais celui strict de l'étymologie : le latin "radix" désigne l'axe de la plante qui croît du sol au sommet pour mieux renvoyer figurativement au fondement sans lequel aucune existence ne saurait subsister. Avant même de passer au vocabulaire du jardinage et de la bouture, le désuet "raciner" ne s'employait-il pas, dés le XIIème siècle, pour décrire la manière dont un peuple se fixe en un lieu à partir duquel il s'ébauche en communauté de vie ? (Jean Rey, "Dictionnaire historique de la langue française", Le Robert, 1992) Être l'homme des racines, faire preuve de radicalité, c'était littéralement ne pas se satisfaire du paraître, ne pas donner quitus du phénomène, creuser pour plonger à la source. Rien à voir donc avec l'extrémisme ou l'ultraracisme. Il s'agissait au contraire de renouer les fils du temps, nécessité de toujours qui tournait désormais à l'urgence. »

Patrick Buisson, La cause du peuple

 

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook