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20/07/2018

Plus ils s'agglutinent, plus ils s'éloignent de nous et moins ils nous paraissent humains

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Plus ils sont individualisés, plus ils sont humains et mieux nous pouvons les comprendre ; plus ils s'agglutinent, plus ils s'éloignent de nous et moins ils nous paraissent humains. J'ai eu entre les mains le recueil de cantiques d'une société de morale humanitaire très soigneusement expurgé de tout élément divin, qui proposait une version ainsi humanisé du cantqiue fameux : "Plus près de toi, Humanité, plus près de toi". Je suppose qu'elle avait le plus vif succès dans le métro aux heures d'affluence — Dieu sait pourtant si l'âme de notre prochain nous semble alors lointaine. »

G. K. Chesterton, L'homme éternel

 

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L'obscurcissement du monde

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« En un temps où le dernier petit coin du globe terrestre a été soumis à la domination de la technique, et est devenu exploitable économiquement, où toute occurrence qu'on voudra, en tout lieu qu'on voudra, à tout moment qu'on voudra, est devenue accessible aussi vite qu'on voudra, et où l'on peut vivre simultanément un attentat contre un roi en France et un concert symphonique à Tokyo, lorsque le temps n'est plus que vitesse, instantanéité et simultanéité, et que le temps comme pro-venance a disparu de l'être-Là de tous les peuples, lorsque le boxeur est considéré comme le grand homme d'un peuple, et que le rassemblement en masses de millions d'hommes constitue un triomphe ; alors vraiment, à une telle époque, la question : "Pour quel but ? — où allons nous ? — et quoi ensuite ?" est toujours présente et, à la façon d'un spectre, traverse toute cette sorcellerie.

La décadence spirituelle de la terre est déjà si avancée que les peuples sont menacés de perdre la dernière force spirituelle, celle qui leur permettrait du moins de voir et d'estimer comme telle cette dé-cadence (conçue dans sa relation au destin de "l'être"). Cette simple constatation n'a rien à voir avec un pessimisme concernant la civilisation, rien non plus, bien sûr, avec un optimisme ; car l'obscurcissement du monde, la fuite des dieux, la destruction de la terre, la grégarisation de l'homme, la suspicion haineuse envers tout ce qui est créateur et libre, tout cela a déjà été atteint, sur toute la terre, de telles proportions, que des catégories aussi enfantines que pessimisme et optimisme sont depuis longtemps devenues ridicules.

Nous sommes pris dans l'étau. Notre peuple, en tant qu'il se trouve au milieu, subit la pression de l'étau la plus violente, lui qui est le peuple le plus riche en voisins, et aussi le plus en danger, et avec tout cela le peuple métaphysique. »

Martin Heidegger, Introduction à la métaphysique

 

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