09/08/2018
Faire revivre, en cette époque mécaniste, la faculté de l’âme de se détacher de tout
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Ce qu’il nous faut faire revivre, en cette époque mécaniste, c’est la faculté de l’âme de se détacher de tout, et de jouir de la vie en dépit de tout. Sur les circonstances extérieures, il est rare que nous puissions quelque chose. Les soucis d’argent, les soucis amoureux, les soucis que nous cause de l’ambition, les soucis de santé, les soucis dus au chômage, aucun ne nous n’y échappe. Ils sont là, et nous aussi, nous sommes là ! Supporter la douleur physique, gaspiller nos journées à des corvées absurdes, devoir prendre des décisions, cajoler, menacer, duper autrui ou en être dupe à son tour, avoir de pénibles et stériles entrevues avec des gens plus éloignés de nous que des archanges ou des gyrins – tout cela, c’est la vie, tout simplement. Seul un nombre infinitésimal de créatures réussissent, grâce à la faveur divine, à échapper à tout cela. Subir telle ou telle douleur, avoir à affronter telle ou telle difficulté, c’est cela, vivre. La vie, ce n’est pas autre chose. Si vous déclarez forfait devant tout cela, déclarer forfait devant la vie. Si vous êtes incapable de ressentir une jubilation intime et secrète lorsque vous tentez de vous soustraire à tout cela, aussi bien que malgré tout cela, mieux vaudrait vous suicider. Mieux vaut cent fois être mort, plutôt que de mener une vie de souffrances. »
John Cowper Powys, Apologie des sens
16:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Les commentaires sont fermés.