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13/08/2018

Quand tu ne rencontreras plus en toi aucun obstacle qui t’empêche d’être un

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Rentre en toi-même et examine-toi. Si tu n’y trouves pas encore la beauté, fais comme l’artiste qui retranche, enlève, polit, épure, jusqu’à ce qu’il ait orné sa statue de tous les traits de la beauté. Retranche ainsi de ton âme tout ce qui est superflu, redresse ce qui n’est point droit, purifie et illumine ce qui est ténébreux, et ne cesse pas de perfectionner ta statue jusqu’à ce que la vertu brille à tes yeux de sa divine lumière, jusqu’à ce que tu voies la tempérance assise en ton sein dans sa sainte pureté. Quand tu auras acquis cette perfection, que tu la verras en toi, que tu habiteras pur avec toi-même, que tu ne rencontreras plus en toi aucun obstacle qui t’empêche d’être un, que rien d’étranger n’altérera plus par son mélange la simplicité de ton essence intime, que tu ne seras plus dans ton être tout entier qu’une lumière véritable, qui ne peut être mesurée par une grandeur, ni circonscrite par une figure dans d’étroites limites, ni s’accroître en étendue à l’infini, mais qui est tout à fait incommensurable parce qu’elle échappe à toute mesure et est au-dessus de toute quantité ; quand tu seras devenu tel, alors, puisque tu es la vue même, aie confiance en toi, parce que tu n’as plus besoin de guide ; regarde attentivement : car ce n’est que par l’œil qui s’ouvre alors en toi que tu peux apercevoir la Beauté suprême. Mais si tu essaies d’attacher sur elle un œil souillé par le vice, impur, et dépourvu d’énergie, ne pouvant supporter l’éclat d’un objet aussi brillant, cet œil ne verra rien, quand même on lui montrerait un spectacle naturellement facile à contempler. Il faut d’abord rendre l’organe de la vision analogue et semblable à l’objet qu’il doit contempler. Jamais l’œil n’eût aperçu le soleil, s’il n’en avait d’abord pris la forme : de même, l’âme ne saurait voir la Beauté si d’abord elle ne devenait belle elle-même. Tout homme doit commencer par se rendre beau et divin pour obtenir la vue du Beau et de la Divinité. »

Plotin, Ennéades, I, 6

 

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (2) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

Tu es particulièrement inspiré en ce moment, mon vieil ami!...
Tes choix d'extraits sont dans l'ensemble aveuglants ... de beauté! Puissent-ils déclencher, chez tes lecteurs, qqe chose comme une voracité frénétique de lectures et d'introspection!...
Dis moi: cette imposante statue, c'est du Breker, non?!...
(un vilain nazi!...)

Écrit par : Larkens | 13/08/2018

C'est un peu le but, ami Larkens, mais je ne me fais pas d'illusions... :-/

Quant à la statue... si c'est de Breker, cela ne m'étonnerait pas... mais, à vrai dire, je n'en ai aucune idée.

Mais si c'est le cas... jetons également au feu Heidegger, les trouvailles cinématographiques de Leni Riefenstahl (trouvailles que le juif Spielberg adore... il rêve de faire un film sur elle)... et cessons de lire Cocteau ou de regarder ses films, lui qui admirait Breker et était tellement son intime qu'il pu faire appel à lui pour sauver la peau de Jean Marais que la Gestapo avait convoqué (si ma mémoire est bonne) parce qu'il avait fracassé la gueule d'une journalope collaborationniste qui avait vomi sur une pièce de théâtre (ou un film, je ne sais plus) de Cocteau en le traitant de "youtre" et de "pédale"... ou un truc dans le genre... ^_^

Cette histoire a été, d'ailleurs, reprise et adaptée par Truffaut dans "Le Dernier Métro", lorsque le personnage joué par l'excellent Depardieu gifle un critique collabo en raison de sa critique antisémite de la pièce à laquelle il participe dans le film...

Enfin bref... ;-) ...tu penses bien que je ne m'arrête pas à ce genre de choses, même si tu devines tout le mal (non négociable) que je pense de Hitler et de sa clique de criminels... grosso modo la même chose que de Staline et ses sanguinaires fonctionnaires aux ordres de la Gigantesque Machine...

Écrit par : Nebo | 13/08/2018

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