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19/11/2019

SOS Racisme ? Fabriquer des racistes pour pouvoir mieux les dénoncer...

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

 

« C’est l’histoire d’une formidable imposture intellectuelle.

Sans doute l’une des plus accomplies de toute notre histoire politique. Une gigantesque manipulation des consciences qui dure encore aujourd’hui et a pris tout un peuple en otage. On a voulu faire croire aux Français qu’ils avaient hérité, de la dernière guerre, au fond d’eux-mêmes, d’un relent de racisme intolérable : hier, ils ont persécuté les Juifs, aujourd’hui, ils traquent les immigrés. C’est en 1984 que la gauche invente ce nouveau paradigme.

Mitterrand et son communicant, Jacques Pilhan, sont à la manoeuvre, avec Julien Dray. L’inquisition commence. Le nouveau Torquemada est un ancien trotskiste.

L’Élysée donne son feu vert ; l’opération va coûter cher. Qu’importe! Le secrétaire général de la Présidence, JeanLouis Bianco, apporte le plus haut des concours pour "trouver le financement dans les ministères". Il ouvrira les portes et les caisses. On va faire épingler des petites mains jaunes à la boutonnière de toutes les étoiles médiatiques : Yves Montand, Simone Signoret, Marek Halter. Puis à toute la jeunesse.

L’historien Max Gallo, porte-parole de François Mitterrand, a mis à nu les ressorts de l’opération : "Il y a eu Vichy et l’étoile jaune ? On créa de toutes pièces, d’en haut, parmi les idéologues qui savaient ce qu’ils faisaient, la petite main jaune de SOS Racisme, pour faire comprendre que les citoyens de souche récente étaient en somme les Juifs d’aujourd’hui … De l’étoile jaune à la petite main jaune de SOS Racisme, on générait la première de ces confusions historiques qui allaient empoisonner les débats français."

Avec cette nouvelle association, SOS Racisme, on franchit, en ce 15 octobre 1984, une nouvelle étape dans la haine de soi et le dénigrement de la France.

Ce moment correspond, historiquement, à la captation de la Shoah par les lobbies immigrés, sous l’égide de la gauche mitterrandienne. Le migrant remplace le prolétaire, que les socialistes vont abandonner à la mondialisation sauvage.

Le peuple migrant va devenir le nouveau "peuple élu". Ce discours victimaire vitrifie les esprits critiques pétrifiés par la peur. Il prône le "droit à la différence". C’est un multiculturalisme militant qui veut en finir avec la tradition similatrice de la France.

Par leur jeunesse, les dirigeants médiatiques de SOS Racisme bénéficient aussi d’une présomption d ‘innocence : ils sont censés incarner une "génération morale", rafraîchissant ainsi le débat politique en y infusant la générosité. François Mitterrand les utilise pour élever une digue morale autour du Front national dans le seul but de tétaniser la droite classique qui travaille bientôt à sa propre décontamination. Les régimes totalitaires ont toujours jeté les jeunes contre leurs aînés.

Bientôt, le magazine Globe, créé en 1983, va résumer la philosophie de SOS Racisme dans l’éditorial de son premier numéro, cosigné par Georges-Marc Benamou, Bernard-Henri Lévy et Pierre Bergé : "Bien sûr, nous sommes résolument cosmopolites. Bien sûr, tout ce qui est terroir, bourrées, binious, bref, franchouillard ou cocardier, nous est étranger, voire odieux."

Pierre Desproges s’amusera de ce serment asymétrique :

"J’adhérerai à SOS-Racisme quand ils mettront un S à Racisme ! Il y a des racistes noirs arabes, juifs, chinois et même des ocre-crème et des anthracite-argenté. Mais à SOS-Machin, ils ne fustigent que le Berrichon de base ou le Parisien-baguette. C’est sectaire."

Je ferai d’ailleurs les frais de ce sectarisme tranquille des gardiens de la Vertu. Avec une hauteur insultante, Bernard-Henri Lévy me reprochera un jour… d’exister. Il considère que quiconque aime sa patrie constitue un danger et que tout devient alors permis quand il s’agit de pratiquer la salubrité publique. La France doit se taire, elle a mauvaise haleine, la tripe vilaine, le regard infesté, la bouche empuantie. Elle est le Mal absolu, le ventre fécond qui a enfanté la Bête immonde.

[…]

La doctrine de B.H.L., si on l’examine bien, nous fait franchir un cran : puisque la France, à travers ses expressions les plus intimes, charrie des vomissures barbares, comme les diables brûlants crachent des laves rougeoyantes, il faut la condamner, la mettre au ban de la civilisation. Il faut qu’elle batte sa coulpe, qu’elle s’excuse d’exister. Un homme politique qui resterait juché sur son Aventin, soucieux d’une France en altitude, et que les Autorités morales surprendraient à cheminer sur la colline inspirée de Lorraine ou à chercher, dans l’horizon des blés d’or, les flèches de Chartres, ne serait pas digne d’accéder aux fonctions les plus élevées de la République. B.H.L. ne le tolérerait pas.

Depuis que SOS Racisme a vu le jour, la haine raciale ne s’est jamais aussi bien portée et n’a jamais été aussi violente. Certains linguistes qui ont étudié l’intitulé du mouvement y ont détecté un lapsus révélateur : ces gens-là s’agitent pour secourir l’objet même de leur détestation. Quand on lance un SOS, c’est pour sauver les espèces qu’on juge menacées, les dauphins, le thon rouge, les libellules… SOS Animaux vise à sauver les bêtes abandonnées, SOS Grand Bleu à défendre la faune et la flore en Méditerranée.

En fait, la confusion n’est que d’apparence. C’est presque un acte manqué. Sous couvert d’antiracisme, SOS Racisme sauve le racisme. Fabriquer des racistes pour pouvoir mieux les dénoncer. Provoquer et nourrir la haine pour s’en repaître. Dénoncer le Front national et le faire prospérer.

[…]

Si on dessine des caricatures du Prophète et qu’on parle depuis Charlie, on a droit à la liberté d’expression ; mais si on pose une question sur l’islam, on est poursuivi pour islamophobie.

Désormais, à tour de rôle, les mandarins de la repentance et les bien-pensants de la médiacaste, qui, ensemble, ont contracté la fièvre cafteuse, veillent nuit et jour. Ils font les cent pas, autour du carré interdit : "homophobe, islamophobe, xénophobe, europhobe". Ces épithètes ne sont plus seulement infamantes, elles désignent des fautes pénales, selon la formule : "L’islamophobie n ‘est pas une opinion, c’est un délit." Un mot de trop, et c’est le tribunal.

Plus personne n’ose s’approcher de la "cage aux phobes". Si nous avons aujourd’hui une classe politique aseptisée, essorée, dévitalisée, sous vide, c’est que la parole n’est plus libre ; il faut tourner sept fois la langue dans le micro-onde. Les circonlocutions qui tiennent à l’abri des poursuites ne sont pas à la portée du député de base. Alors il s’enterre. Il se tait. C’est à partir de 1986 que l’alternance n’est plus qu’un théâtre d’ombres et que la parole politique se vide de tout contenu normatif. »

Philippe de Villiers, Le moment est venu de dire ce que j’ai vu

 

 

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