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04/02/2020

Des attrape-nigauds à la mesure de notre bêtise...

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

 

« Quand les philosophes épluchent la hiérarchie de leurs dieux, et s’empressent de distinguer leurs alliances, leurs attributions, leur puissance, je ne puis croire qu’ils parlent sérieusement. Quand Platon nous décrit le jardin de Pluton, et les agréments ou les peines corporelles qui nous attendent encore après la ruine et la disparition de nos corps, et qu’il le fait selon la façon dont nous ressentons les choses durant la vie,

"Ils se cachent dans des sentiers écartés, une forêt de myrte
Les enveloppe, mais les chagrins les accompagnent dans la mort" ( Virgile, Énéide VI, vv. 433-34)

...et quand Mahomet promet aux siens un paradis couvert de tapis, paré d’or et de pierreries, peuplé de garces d’une extrême beauté, de vins et de mets choisis, je vois bien que ce sont là des idées et des espérances bien faites pour nos désirs de mortels, du miel pour nous attirer, des attrape-nigauds à la mesure de notre bêtise. Et certains d’entre nous sont victimes d’une erreur semblable, se promettant après la résurrection une vie terrestre et temporelle accompagnée de toutes sortes de plaisirs et d’agréments de ce monde. »

Michel de Montaigne, Essais, Livre II, Chapitre 12

 

 

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Affaire Mila : "Nous paierons cher cette lâcheté"

=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=

 

Par Elisabeth Badinter, Elisabeth de Fontenay, Marcel Gauchet, Jacques Julliard, Jean-Pierre Le Goff

 


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Le 18 janvier dernier, une adolescente de 16 ans, prénommée Mila, s'est filmée sur le réseau social Instagram en tenant ces propos : "Je déteste la religion, (...) le Coran, il n'y a que de la haine là-dedans, l'islam, c'est de la merde. (...) Il y a encore des gens qui vont s'exciter, je n'en ai clairement rien à foutre, je dis ce que je veux, ce que je pense. Votre religion, c'est de la merde, votre Dieu, je lui mets un doigt dans le trou du cul, merci, au revoir." On pourrait contextualiser, expliquer l'origine de cette saillie mais, à vrai dire, qu'importe. Concentrons-nous sur l'essentiel : on peut être en désaccord avec ce que dit la jeune fille, apprécier ou non son vocabulaire, rien de ce qu'elle dit n'est illégal.

Dix jours plus tôt, vendredi 10 janvier, l'humoriste Frédéric Fromet chantait, sur les ondes de France Inter : "Jésus, Jésus, Jésus est pédé (...) Du haut de la croix, plutôt que de l'avoir cloué, pourquoi pas l'avoir enculé ?" On pourrait également revenir sur les circonstances, l'intention, le bon ou le mauvais goût. De la même façon, concentrons-nous sur l'essentiel : rien de ce qu'il a chanté n'est illégal.

Que s'est-il passé depuis ? Dans le cas de Mila, une horde de harceleurs islamistes l'ont menacée sur Internet, jusqu'aux promesses de mort, révélant son identité et son adresse, obligeant la jeune fille à se déscolariser. Mais, en parallèle de l'enquête ouverte pour "menaces de mort, menace de commettre un crime, harcèlement", le parquet de Vienne a décidé d'ouvrir une autre enquête, celle-là visant l'adolescente du "chef de provocation à la haine raciale". Personne n'a songé à ouvrir ce genre d'enquête pour Frédéric Fromet.

 

Un inquiétant "deux poids, deux mesures"

 

Pas plus que la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, ne s'est sentie obligée d'intervenir en expliquant, comme elle l'a dit à propos de l'affaire Mila que "l'insulte à la religion, c'est évidemment une atteinte à la liberté de conscience, c'est grave". Depuis, la ministre a reconnu une "expression maladroite", tout en persistant néanmoins dans la godille : "On peut critiquer les religions. Pas inciter à la haine." Comme s'il fallait tout de même accabler Mila. Et le parquet de Vienne a abandonné les charges contre l'adolescente, actant ce qui était évident dès le départ : critiquer une religion, même grossièrement, n'est pas inciter à la haine contre ceux qui la pratiquent. Incident clos ? Il nous semble pourtant important d'y revenir malgré tout. Ce qui s'est passé ces derniers jours est inédit et plante les jalons inquiétants d'un "deux poids, deux mesures" qui s'installe durablement dans notre nation.

Pourquoi, dès lors que la cible du blasphème est l'islam, tord-on nos principes républicains ? Pourquoi si peu s'émeuvent quand le délégué général du Conseil français du culte musulman, Abdallah Zekri, dit de Mila "qu'elle l'a bien cherché" (les menaces de mort) et qu'elle n'a qu'à assumer (d'être agressée, de ne plus aller à l'école, etc. ) ? Pourquoi, enfin, quand un amuseur public et adulte s'exprime sur une radio d'Etat pour dire à peu près la même chose qu'elle sur le Christ, on n'y voit pas à redire, grâce à la liberté d'expression concernant la critique des croyances ? La réponse est à aller chercher dans la lâcheté de la justice et de la politique, désormais obsédées par l'acrobatie du "en même temps" sur les sujets de liberté d'expression quand ils concernent l'islam. Nous paierons cher cette lâcheté.

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Source : L'Express

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=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=

 


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