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29/02/2020

"Non, Madame Obono, l’islamisme n’est pas une race !"

=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=

 

 

FIGAROVOX/TRIBUNE - En accusant Jean-Michel Blanquer de promouvoir un «racisme d’État» pour avoir parlé de séparatisme islamiste, la députée Danièle Obono dévoie le sens et le poids historique de cette expression, juge Céline Pina.

Par Céline Pina

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Ancienne élue locale, Céline Pina est essayiste et militante. Elle est la fondatrice de « Viv(r)e la République », et a également publié Silence coupable (Kero, 2016).

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Danièle Obono, députée LFI, dénonce une fois de plus dans un tweet le racisme d’État qui caractériserait la France et s’en prend par ce biais à Jean-Michel Blanquer. L’accusation est grave, on imagine donc que la phrase qui fait réagir la professionnelle de l’indignation raciale doit être particulièrement violente et insultante. Même si la dame est familière des positions aussi virulentes qu’incohérentes : selon elle, interdire des réunions aux Blancs parce qu’ils sont blancs n’est pas raciste, caractériser quelqu’un par la couleur de la peau, non plus. Difficile de s’y retrouver.

En attendant, voilà Jean-Michel Blanquer accusé d’être l’incarnation du racisme d’État pour avoir répondu, alors qu’il était questionné sur le séparatisme islamiste: « c’est une réalité depuis un certain nombre d’années. C’est un phénomène qui s’est accentué (…) Il m’arrive d’aller dans certaines villes où ça se voit. » Ainsi, selon la députée LFI, témoigner de l’existence d’un islamisme virulent qui impose sa marque sur notre société, en prônant le rejet de la France, de ses mœurs, de sa culture, de ses principes et de ses idéaux, c’est déjà être « raciste ». Aujourd’hui on peut donc être qualifié de raciste envers une idéologie ou une idée. Par la grâce de Danièle Obono, et de bien d’autres hélas, l’islamisme est devenu une race. Rien qu’en écrivant la phrase ou en la lisant, l’absurdité intellectuelle de ce positionnement saute aux yeux.

Second point, le racisme aujourd’hui n’est même pas lié à l’individu, à la personnalité de Jean-Michel Blanquer mais à sa fonction: il représente la France, il parle donc au nom d’un État raciste et tout ce qu’il dit est une preuve de l’existence d’un racisme d’État. La vie est simple chez les alliés des islamistes et des indigènes de la république, surtout que nul ne s’embarrasse jamais de preuves. L’accusation suffit.

En effet, on se demande bien pourquoi tant de haine : la phrase de Jean-Michel Blanquer n’est en rien provocante, nombre de Français auraient pu la prononcer et la réalité dont il témoigne a été décrite dans nombre d’ouvrage depuis Les territoires perdus de la République, en passant par les ouvrages de Georges Bensoussan, Gilles Keppel, Pierre Vermeren, Davet et Lhomme, Bernard Rougier, David Thomson, Hugo Micheron, Jérôme Fourquet, les études de l’institut Montaigne, d’Anne Muxel sur les lycéens… la liste est loin d’être exhaustive. L’ancien ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, était même allé plus loin lors de son départ du gouvernement, évoquant à mots pas si couverts un risque de guerre civile, lié à la constitution d’une contre-société. Le Président lui-même s’en est inquiété.

En septembre 2019, l’IFOP et la Fondation Jean-Jaurès faisaient d’ailleurs état d’un sondage autour de l’affaire du foulard de Creil, 30 ans après. L’indication la plus inquiétante en était le renforcement de l’emprise de l’islam dans les comportements quotidiens. Cette emprise se traduisait par l’adhésion à des pratiques séparatistes: extension du domaine du halal (ce qui est considéré comme pur), investissement des marqueurs du radicalisme (voile, jilbeb, barbe fournie), accentuation de la pression sociale. Bref distinguer le musulman du non-musulman est l’un des objectifs de réislamisation, voilà pourquoi, sur les territoires où cette emprise est déjà bien avancée, le ministre a raison : « cela se voit ». La marque du pouvoir des islamistes se lit dans les comportements et la mentalité du quartier. Elle se dit, se vit et se donne à voir. Pour se renforcer, en phase de conquête le pouvoir s’exhibe et pour déshonorer ceux qui osent l’attaquer, il se victimise dans le même temps. Cela a un avantage et il est de taille, manier à la fois la menace et la victimisation, c’est pouvoir passer d’un terrain à l’autre en fonction des besoins, c’est échapper à perpétuité à la responsabilité de ses actes.

Ainsi l’islamiste peut à la fois faire pression sur les femmes pour qu’elles ne puissent échapper au voile, transformé en marqueur identitaire. Ensuite, confronté à sa dimension sexiste, le même portera l’affaire sur le terrain du respect de la religion pour expliquer que le rejet du voile est un marqueur de la haine de l’islam, laquelle n’est que le faux-nez de la haine du musulman, laquelle dissimule la haine des Arabes. Combattre le voile devient par glissement sémantique l’attribut des racistes, le porter un acte de résistance et au nom de l’antiracisme, une partie de la gauche se met à défendre un signe ouvertement sexiste. À la fin pour défendre des prescriptions antidémocratiques, car l’idéologie des islamistes est ouvertement fasciste, une partie de la gauche sacrifie le droit des femmes et dévoie la lutte contre le racisme au profit du soutien apporté à une extrême droite islamiste qui ne les considère pourtant que comme des idiots utiles et sacrifiables le moment venu. Car cette danse de mort unissant islamistes et pseudos marxistes dans son lit n’est pas nouvelle. C’est un classique des remises en cause du pouvoir au Proche et Moyen-Orient. Le flirt eut lieu en Iran, plus récemment en Syrie. L’idylle s’est toujours terminée de la même façon par l’élimination, et pas seulement symbolique, de la partie marxiste au profit des islamistes.

Des antifascistes qui se comportent comme ne le renieraient pas les pires extrémistes de droite… Des personnes se présentant comme antiracistes mais ne prenant en compte l’autre qu’en fonction de sa couleur de peau… Des discours qui réhabilitent les pires marques de sexisme an nom du féminisme… Aujourd’hui le dévoiement permanent et perpétuel des combats et des mots a de quoi rendre fou, et c’est bien le but du jeu. Il faut ôter au politique comme au médiatique la possibilité de faire émerger le réel dans le champ du débat politique. Pour censurer la réalité, il faut détruire le langage, le déstructurer. C’est seulement à ce prix qu’ « une femme peut être père » , que « porter le voile peut devenir une liberté », que dire ce qui est peut vous valoir un procès en racisme.

Si les mots peuvent dire tout et son contraire, alors plus moyen d’être en phase avec le réel, plus moyen d’échanger, plus de référentiel commun. Et on arrive à cette absurdité de voir le qualificatif de racisme d’État utilisé sans discernement alors qu’il correspond à une réalité historique terrible. Car le racisme d’État a existé : en Allemagne, sous le régime nazi, en Afrique du sud à l’époque de l’apartheid, dans le Sud des États-Unis pour les États ségrégationnistes. Cela correspond à une vision du monde où l’égalité en droit des individus est refusée à raison de la couleur de peau ou de l’origine ethnique. Ce refus se traduit par des lois, des droits et des devoirs différents selon l’appartenance. L’existence de différences visibles se traduisant en hiérarchisation de la place des groupes ethniques dans la société. L’idéologie officielle, dans ces cas, s’appuie sur la reconnaissance de ces hiérarchies pour justifier et appuyer sa vision du monde.

Faire ce procès à la France est profondément absurde mais c’est oublier surtout que ce sont les Occidentaux et nombre de ces Blancs que la députée Obono vomit, qui ont pensé et théorisé la fin de l’esclavage, le refus de la référence à la race, le souhait d’égalité en droits entre tous les hommes au nom de leur nature commune.

Alors quoi ? Peu importe ce que signifie le racisme d’État, qu’il ait eu de terribles conséquences et ait brisé nombre de vies? À rebours de toute honnêteté intellectuelle, ceux qui pensent comme Danièle Obono ne vont pas se laisser arrêter par la vérité des faits. Il suffit donc de substituer à la définition du racisme institutionnel, la reconnaissance d’un sentiment de persécution et là, tout devient justifiable. Du coup le racisme d’État peut être dénoncé même dans des pays où il n’existe pas. En effet, selon l’analyse de ceux pour qui la victimisation et le ressentiment sont les deux mamelles de la conscientisation politique, la promesse d’égalité n’est qu’un leurre puisqu’elle ne peut être totalement et parfaitement réalisée. C’est un subterfuge qui permet de maintenir un racisme de fait en affichant une égalité de façade.

Pourtant, le fait même que cette femme soit devenue députée démontre l’inanité de ces thèses par l’exemple. Mais surtout, il se trouve que tous ceux qui ont attaqué la démocratie en la réduisant à une promesse fallacieuse, le font alors qu’ils parlent de position souvent encore plus « idéalistes » ou déconnectées, au nom d’un Dieu par exemple ou d’une refondation totale de la nature humaine. Ils semblent surtout oublier que si la perfection n’est pas de ce monde, la façon dont un pays s’engage, détermine et choisit les principes qui le guident, change la manière dont on vit à l’intérieur de ses frontières. Demandez donc aux femmes iraniennes si la promesse d’égalité que porte l’Occident ne change pas concrètement la vie des femmes chez nous, ne se traduit pas par la jouissance de libertés fort concrètes ? Demandez-leur si la vie d’une femme n’est pas différente selon que l’égalité femmes/hommes est un objectif politique ou pas? Demandez à Asia Bibi si cela ne fait pas une vraie différence de vivre dans un pays où le blasphème est interdit ou de vivre là où les libertés sont garanties ?

Rappelons donc à Danièle Obono, marxiste revendiquée, qui s’étrangle à l’idée de dire «Vive la France» à la radio et s’en justifie bizarrement en expliquant qu’elle ne chante pas la Marseillaise tous les matins, que Danielle Casanova, résistante communiste, dénoncée par des Français, arrêtée par la police française, n’en a pourtant pas moins entamé La Marseillaise avec ses camarades lors de leur arrivée à Auschwitz. C’était à une époque où l’on savait combattre pour des idées et en payer le prix, sans haïr son pays ni ses habitants. Ces gens-là ont vécu la réalité de la violence raciale et idéologique, que ceux qui se réclament de leur héritage aient aujourd’hui la décence de se taire.

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SOURCE : Le Figaro

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