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28/07/2021

Une gratuité sans limites

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

 

« Associer l’érotisme à la mort m’a toujours paru une erreur, une faute de sourds. Les mots échangés, les chuchotements, la mélodie partagée, l’accompagnement, sont les clés de la promenade. Elle est enfantine, bien sûr, cette balade, et d’une gratuité sans limites. L’éclair, dans le bleu du ciel, vient de la paix, comme étant la paix elle-même à travers la guerre. L’érotisme est bienveillant comme une déesse ou un dieu. Il ne manque de rien et ne cherche rien. Il est d’accord.

Lisa du matin, Lisa de l’après-midi, Lisa du soir. Elle a du temps, elle n’a pas le temps, elle est loin, elle me téléphone, elle est de retour. Elle était au Japon, en Angleterre, en Hollande, elle arrive d’Allemagne, elle est à Paris pour moi. Elle me raconte. Elle ne me demande pas ce que j’écris, elle vérifie juste que je suis en train d’écrire. Elle se fout éperdument du "milieu littéraire", et le "milieu musical" l’exaspère. Allons, c’est l’époque, passons et jouons.

Pas de rapports entre l’érotisme et la mort ? Si, un seul : faire comme si on avait disparu entre deux rendez-vous. Quelle joie de se revoir vivants ! La soudaine illumination indienne (le Samadhi) prétend que c’est alors "comme retrouver un parent perdu". Voilà : deux sauvés du néant se disent bonjour et s’embrassent. »

Philippe Sollers, Beauté

 

16:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (1) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

Sollers contre Freud ? Ça mérite réflexion.

Écrit par : Paglop | 29/07/2021

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