13/03/2022
L'alibi
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Commentaires
La citation de Camus pourrait illustrer l'actualité mortifère des 15 derniers jours au seul prix d'une légère modification :
"Le bien-être de leur peuple est toujours l'alibi des tyrans". Ainsi de M.Vladimir Poutine aujourd'hui qui prétend vouloir "sauver" des ukrainiens "russes" qui, de facto, lui crachent à la gueule.
Depuis fort longtemps (dès que je la rencontrai, arrivée en France depuis moins d'un an) mon épouse, ma tendrette, russe de mère en fille comme par les mâles, n'avait qu'un "engagement" , pour le mieux dire qu'une conviction concernant sa patrie : Poutine était, fondamentalement, un dictateur. Passons sur ses premières années qu'on s'accordait à reconnaître comme positives par rapport au bordel yeltisnien. Ce n'était pas l'opinion de mon épouse,pas plus d'ailleurs que celle de ses ami/e/s, des étudiants de haut niveau en histoire, littérature et sciences politiques. Eux analysaient ses mouvements comme la classique "consolidification" du dictateur. Hitler fit de même en stoppant le chômage en Allemagne (sans les comparer en essence). Mais le regard du vulgum pecus, de ceux qui se laissent aller à juger non avec leur conscience, non avec leur savoir (ils n'en ont pas ou un savoir frelaté qui ignore tout ce qui les dérange. Ainsi il y a des gens pour croire que MEMORIAL est une association pro-occodental manipulé par l'Amérique. Et le fait qu'elle ait créé par Elena Bonner n'empêche pas leurs délirants mensonge. Limonov, lui nous disait que Memorial était l'honneur de la Russie...).
Je suis obligé de passer sur les arguments de ceux qui prouvent que le danger poutinien, mis en place avec la complicité d'Elsine, était évident dès le début. Il me faudrait bien trop de temps pour en montrer la finesse et la solidité, comment la mise en place d'un capitalisme d'état mafieux plombe la Russie et lui interdit de se consacrer à une économie moderne.
Mais je pourrais rédiger un jour un petit vade-mecum des hautes raisons qui leur on fait considérer Poutine comme extrêmement dangereux pour la Russie (ils ne pensaient pas au monde à l'époque...); Passons pour aujourd'hui.
Écrit par : Restif | 19/03/2022
Certains ont pu, par le passé, minimiser la brutalité de Poutine. sa soif de revanche, son désir d'Empire. Peu importe, il pouvait paraitre y avoir des raisons de le défendre (pour peu qu'on éudie que ce qui apportait de l'eau au moulin de ses préjugés, car les russes avec lequels je communiquais, les jeunes urbains éduqués, n'ont jamais marché dans la propagande poutinienne qui faisait mouiller tant de nos occidentaux. Le rupture générationnelle est énorme. Les forces vives de la Russies rejettent le projet poutinien.
Maintenant cette guerre est claire, il n' y a pas à douter de qui combat pour le juste et qui combat pour l'injuste. Les positions d'hier sont devenues si caduques qu'à la limite, il n'y a plus à se préoccuper d'hier, à accuser les uns ou à féliciter les autres d'avoir eu raison avant l'invasion. Cela ne compte plus . Maintenant ce qui doit être au cœur des comportements, c'est le désir farouche de servir le projet démocratique, tellement supérieur aux projets autocratiques d'un Poutine ou d'un Xi Jinping. Les démocraties : elles sont lentes, imparfaites, plus ou moins corrompues, souvent affamées de prébendes. Elles méconnaissent le temps long. Et pourtant. Pourtant elles possèdent, j'en suis convaincu, la véritable force, une force spirituelle bien plus puissante en son essence que les délires malsains de Poutine et d'une partie de son entourage pour la Troisième Rome (ce concept que Staline adorait).
J'avoue avoir été extrêmement surpris de ne lire aucuns écho du drame ukrainien dans Incarnation. Incarnation qui me semble ici trahir toutes les valeurs de liberté qu'elle me semblait défendre. l'Ukraine, ce pays souverain attaqué sans aucunes raisons ni déclarations de guerre - par une armée d'une brutalité sans nom. Il faut avoir le courage -pour ceux qui ont défendu Poutine pendant longtemps- d'admettre que les polonais et les pays baltes avaient raison lorsqu'ils pointaient l'extrême dangerosité du régime russe tel qu'il est aujourd'hui. Les héros, ce sont ces gens qui dans la seule ville ukrainienne prise, défient chaque jour, à mains nues, les chars russes. C'est cette journaliste qui risque la ruine totale de sa carrière et plus que probablement la prison en clamant la vérité sur la principale chaîne officielle. Faut-il que ce pouvoir ait peur de dire la vérité à son peuple. Punir de 3 ans de prison l'emploi du mot "guerre". Punir de 15 ans de prisons tout fait qui ne serait pas en faveur de l'armée russe, et qu'importe le réel. Quel honte, et quel honte pour ceux qui avalisent cela.surtout ici en occident, ou rien ne les menace, ou rien ne les oblige à s'avilir en concourant aux mensonges des russes.
L’héroïsme n'est certes pas du côté des assassins russes manipulés. L’héroïsme, je le redis, c'est cette journaliste qui risque la ruine totale de sa carrière et plus que probablement la prison (ils ont déjà laissé entendre que de nouvelles accusations allaient être portées contre elle. ) Et cela simplement parce qu'elle vient clamer en direct ce réel qu'on cache aux russes, ces russes qui viennent de voir disparaître les derniers médias libres, qui ont de moins en moins accès à l'internet (mais les achats de Vpn explosent), ces russes à qui ont interdit de s'informer car on sait bien au kremlin que la révélation de la pleine vérité serait fatale au régime.
Longue vie à l'Ukraine, cet état, cette nation, cette sœur européenne qui à pour vocation à nous rejoindre. Poutine pourra éventuellement gagner militairement, mais il a déjà perdu sur l'essentiel : jamais il ne pourra occuper toute l'Ukraine, un pays qui le détestera lui et ses russes, de toute ses forces. Un pays qu'il vient de doter d'une force et d'une cohésion nationale comme il ne l'avait jamais connu. Oui, Poutine a déjà perdu.
Écrit par : Restif | 19/03/2022
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