08/10/2022
Bernanos : "Dans un monde libre..."
05:05 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (6) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
05:05 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (6) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Commentaires
« La France juive parut dans les derniers jours du printemps de l’année 1886. Aucune analyse ne saurait donner l’idée de ce livre magique (…). Livre comparable à un très petit nombre, livre presque unique par on ne sait quel grondement intérieur, perceptible à mesure, de chapitre en chapitre, et qui, en dépit des sourires sceptiques ou de l’ennui, finit par résonner dans notre propre poitrine, en arrache un long soupir. »
Georges Bernanos
Écrit par : Adolphine | 08/10/2022
Il a changé de paradigme par la suite.
Écrit par : Josephine | 08/10/2022
Ça te va bien “Adolphine”, ça rappelle que c’est Rudolph qui sodomisait Adolf entre deux dictées de “Mein Kampf”.
Écrit par : Remulus | 08/10/2022
Ça te va bien “Adolphine”, ça rappelle que c’est Rudolph qui sodomisait Adolf entre deux dictées de “Mein Kampf”.
Écrit par : Remulus | 08/10/2022
Comme disait je ne sais plus qui, l’idéologie c’est ce qui pense à notre place.
Écrit par : Nebo | 08/10/2022
"Dieu écrit droit avec des lignes courbes" (Matthieu I, 18-25)
OUI, oui, c'est très amusant La France juive" de Drumond (c'est dans "La grande peur des biens-pensants" que Bernanos parle de Drumond. Son livre suivant sera Les grands cimetières sous la lune où il prendra le parti des républicains espagnols, vomissant le Caudillo et la légion Condor des nazis venu aider les militaires traîtres à leur serment, prise de position dû à l’écœurement de Bernanos devant les massacres de civiles... Énorme stupéfaction chez ceux qui croyaient avoir classé Bernanos dans leur camp " à droite toute" pour toujours... Claudel ne s'en remet pas !). Pour La France juive, au fait, on trouve le bouquin sur Gallica, ça se télécharge en trente secondes -les deux tomes.
Mais voyez comme la ruse de la raison chère à Hegel (Phénoménologie de l'esprit) agit . C'est en effet ce brave givré de Drumond (lire son portait par Bloy et aussi par Darien in "Les Philistins") oui, c'est donc Drumond qui lance l'affaire Dreyfus dans La libre parole... il va ressortir de cette Affaire la célèbre scène de la dégradation de Dreyfus dans la cours de l’École militaire. Scène à laquelle assiste un certain correspondant autrichien , Théodore Herzl .
Qui sera le grand fondateur du sionisme d'où sortira l'état d'Israël qui l'honore encore aujourd'hui comme son père fondateur. État qui fait certainement le bonheur sur terre d'Adolphine aujourd'hui ^^ .
C'est marrant l'ironie de l'histoire, non ?
"Il n' y pas de puissance humaine qui ne serve malgré elle à d'autres dessein que les siens", Saint-Just,Discours de Ventôse, 26 février 1794.
Sinon, pour Bernanos, il faudrait quand même lire Le Chemin de la Croix des âmes. D'ailleurs, sur Drumond et surtout sur les juifs, il serait peut-être bon, n'est-ce pas, de laisser la parole à Bernanos lui-même ? (qui n'a pas l'air, décidément, d'être vraiment, sérieusement, connu, lu).
Adhonc, Bernanos Himself
"J’écris ces pages en mémoire de Georges Torres, ami de mon fils Michel, parti du Brésil avec lui pour rejoindre les armées de la France Libre et qui, dans l’enthousiasme et la naïveté de ses vingt ans, croyait devoir quelque chose à mes livres et à moi-même, alors qu’il était déjà écrit que je devrais rester au contraire pour toujours débiteur envers lui de sa pure et noble mort.
Georges Torrès était juif, juif comme un certain nombre d’amis de mes livres dont l’affection paraîtra peu croyable à certains esprits malheureux dont la besogne n’est que de classer ce qui échappe à tout classement comme un fou qui prétendrait puiser de l’eau dans un filet à papillons. (...)
Drumont était par naissance et par goût un homme de bibliothèque, une homme d’étude, un historien, et comme tel sans défense contre la foule. La foule s’est emparée de lui, l’a roulé dans son tumulte comme une pierre, puis est allée porter ailleurs ses applaudissements et des huées. Le mot d’antisémite n’est pas un mot d’historien, c’est un mot de foule, un mot de masse, et le destin de pareils mots est de ruisseler, tôt ou tard, de sang innocent. (...) Il est certain que ce livre aura un très grand nombre de lecteurs juifs dont la susceptibilité légendaire se trouve encore exaspérée aujourd’hui par d’affreuses, d’inénarrables preuves, mais je ne crois tout de même pas que ce soit d’abord pour eux que ce livre est écrit, que mon modeste témoignage est rendu. Je ne crois pas, personne n’est capable de croire, que les héros du ghetto de Varsovie se soient sacrifiés dans le seul but de rendre l’orgueil de leur race à ceux qui ne l’ont d’ailleurs jamais perdu.(...) Qu’Israël dure, et le Très-Haut vaincra pour lui.
En attendant, l’honneur, c’est de rester juif et de faire des enfants juifs, d’en faire assez pour que tous les pogroms ne puissent anéantir ce que Dieu a ordonné de conserver."
(ne vous évanouissez pas douce Adolphine)
"Je me souviens du soir où l’enfant magnifique auquel j’ai dédié ces pages me parlait coeur à coeur, m’ouvrait son coeur, tandis que l’encens d’une soirée tropicale entrait à flots par la fenêtre ouverte. Il me parlait de sa famille, de ses amis, de certaines expériences qui avaient blessé profondément une sensibilité précocement douloureuse. Son départ pour Londres lui apparaissait comme la voie du salut, son destin passait par Londres… «Je leur montrerai, me dit-il tout à coup, comment un juif peut se battre.» Et ce «leur» mystérieux prenait dans sa bouche un accent de sérieux enfantin qui me frappa le coeur d’un pressentiment funèbre. Oh! sans doute, l’enfant que j’avais là devant moi ressemblait comme un frère à n’importe quel jeune garçon de bonne race que tentent le risque; et l’honneur, mais son enthousiasme trop réfléchi, volontaire, avait aussi je ne sais quoi de blessé, comme certains rires une imperceptible fêlure. Le regard qui me fixait posait une question à laquelle je n’osais pas répondre. Mais les héros de Varsovie et lui-même ont depuis répondu pour moi."
G. Bernanos "L’honneur est ce qui nous rassemble »
Chemin de la Croix des âmes
Écrit par : Restif | 10/10/2022
Les commentaires sont fermés.