Incarnation

Un portrait bien envoyé. Plenel est vraiment un sale type.

Écrit par : Paglop | 10/01/2023

Comme contrepoison offrez-vous cette agréable escapade avec le camarade Houellebecq.

Si l'homme n'est pas Mann,Boulgakov ou ce contemporain capital de Pÿnchon, il n'en incarne pas moins cet animal quasi légendaire dans notre faune médiatique : une âme libre.
J'ai supposé que certains passants d'Incarnation, qui par delà maintes et profondes divergences partagent, je veux le croire, au moins un vrai goût pour la liberté et une répugnance pour la destruction sociale des adversaires politiques, trouveront sympathique cette petite promenade en compagnie d'un de nos meilleurs satiristes. On peut fort bien en effet n'être pas Velázquez mais avoir la patte soufrée d'un Reiser. C'est ainsi que je perçois Houllebecq,et d'ailleurs plus je vais plus les hiérarchies m’indiffèrent.

Voilà donc cette amusante discussion sans commissaire politique, je reconnais y avoir fort goûté un passage sur le règne d'une idéologie mollasse qui n'a pas l'air d'être bien fière d'elle-même...

Ps Si jamais le lien refuse à nouveau de s'afficher en marche, et bien il faudra l'art d'aller dans la barre de recherche...ou renoncer...
" Trois choses ne se connaissent qu'en trois occasions le courage à la guerre, la sagesse au moment de la colère, l'amitié dans l'adversité. "
( Bon, j'ai,eu envie de festonner ce proverbe arabe ici, voilà^^).


https://www.youtube.com/watch?v=UyGX14yz-8w

Écrit par : Restif | 25/01/2023

@ Restif : merci du lien.
Il y a quelques jours, on se demandait mon fils et moi si l'auteur de "Soumission" sera(i)t un jour édité dans la Bibliothèque de la Pléïade. Si Prévert, poète sympathique mais que je trouve moyen (mon fils également) y figure, la "petite musique" de Houellebecq, ce "non-style" finalement très stylé, efficace et brillant qu'il a développé pour dire notre monde avec un jour d'avance devrait l'y conduire. Ils sont si rares les écrivains contemporains francophones capables de parler de cet "aujourd'hui/demain matin" sans faire la leçon à leurs lecteurs*. Son refus de prendre position en nous tendant le miroir irrite au plus haut point les petits kapos de la médiature du cercle et fait de Houellebecq comme vous le rappelez justement une âme libre.

* Certains livres de Patrice Jean possèdent cette qualité.

Écrit par : Paglop | 27/01/2023

Bonjour monsieur Pasglop -ravi d'avoir pu être utile (à chaque fois que je lis votre pseudo je me replonge dans le monde originel de mes Pif gadget, je revois Pifou et Brutos...Ah, la douce époque). Bien. J'ai longtemps pensé que Houellebecq ne méritait pas les honneurs des vélins les plus smart, et puis...j'en suis revenu. C'est vrai que la Pléiade donne dans le Prévert. Pire, elle donne dans le d'Ormesson ! A côté, Houellou c'est quand même autre chose. Et puis, qui voudra comprendre quelque chose à notre époque devra lire Plateforme et quelques autres livres du maître. Donc, oui, dans une collection qui désormais publie Simone de Beauvoir (haussements d'épaules et yeux au ciel) qui ne dépasse pas l'étiage de tant de romans gallimardesques des années 50, ou nous sort même Romain Gary qui, certes, est fort sympathique mais qui, franchement, manque singulièrement d'authentique musique, (autant vaudrait éditer Blondin, là je comprendrais), et bien dès lors Houellebecq finit par s'imposer. Ne serait-ce que par le plaisir qu'on aurait devant les cris d'orfraies et les levés de bouclier. J'imagine la hure du macabre Pleinel, que j'avais vu outragé sur le plateau de "C est à vous" de ce qu'on invite l'auteur de Soumission et qu'on parle -beaucoup - de son livre tandis que l'immortel opus d'Edy "Pour les musulmans" se prenait la veste du siècle. Imaginer les titres de Mediapart et Libé si Houellebecq si ce dernier entrait en Pléiade, rien que ça donne furieusement envie de l'y voir. Et puis, Extension, Les particules, ce sont quand même de sacré bouquins qui en disent long sur la faune humaine de notre époque.

(En passant, il y a une vraie cohérence maléfique chez Pleinel : à vingt piges il défendait les terroristes palestiniens, aujourd'hui ce sont les terroristes islamistes à la Kouachi. La différence n'est pas bien grande)

Ps Je ne connais pas Patrice Jean, du coup j'archive illico le nom pour le jour où je reviendrais aux contemporains qui comptent. En ces temps médiocres (pas pour la science dure, certes) je ne fais plus que relire et combler des lacunes, surtout depuis que la grosse cinquantaine de caisses de mon récent déménagement s'imposent à moi.

Écrit par : Restif | 28/01/2023