Incarnation

Bonsoir/bonjour,
Je ne suis pas complotiste mais je (me) pose des questions. Aujourd'hui, les historiens du IIIe Reich sont quasiment certains que le Reichstag a été incendié sur ordre des chefs nazis - Goering en tête - pour faire accuser le parti communiste allemand dans un procès public. Ose-t-on envisager une opération incendiaire sur Notre-Dame commanditée par des gens bien en cours ? Et si oui, dans quel but ? bien à vous.

Écrit par : Paglop | 15/04/2023

en passant, juste comme ça§. Et bien , non, les historien de troisième Reich ne sont absolument pas certains que l'incendie du Reichstag fut une opération des chefs nazis. Bien au contraire, la tendance actuelle de toute une partie de l'historiographie est de penser qu'on s'est servi du geste d'un communiste fort dérangé. J'ai la flemme d'aller chercher les sources, mais il y a eu une émission là dessus il n'y a pas longtemps et là, les sources allant dans le sens d'un attentat authentique récupéré et manipulé abondaient. Que ceux que ça intéresse cherchent.

De toutes façons les nazis auraient sabrés les libertés publiques, ils auraient toujours trouvé un prétexte. Le Reichstag, c'est spectaculaire mais de peu d'importance, au fond. Si on s’intéresse à cette période et peut-être plus passionnant encore à la période qui précède immédiatement il faut absolument lire Johan Chapoutot (ou regarder ses conférences sur you tube), notamment sa "Révolution culturelle nazi" (Gallimard 2017 "bibliothèque de l'histoire"). Et également son livre "La loi de sang, penser et agir en nazi" 2015 (Gallimard, bibliothèque de l'histoire;). Ce sont des ouvrages qui ont révolutionné notre connaissance du nazisme, ne serait-ce que parce que Chapoutot à lu plus de cent mille pages de cours de formation délivré à l'élite nazi des université, tout ces herr doktor, droit, philosophie etc qui furent l’authentique fer de lance du nazisme,ceux qui formèrent ses hauts cadres. S'il n'y avait pas eu un véritable substrat nazi ce mouvement n'aurait jamais attiré des gens comme Carl Schmitt ou Heidegger (lequel jusqu'à la fin de sa vie se refusa toujours à reconnaître la démocratie et dont la lecture du Livre noir nous appris qu'il n'avait guère changé depuis son poste de recteur nazi) -et Dieu sait si j'ai longtemps refusé de voir la réalité sur Heidegger !
Et, bien plus important qu'eux, tous ces jeunes docteurs en droit et philosophie qui furent l'armature du régime.Chapoutot ne s'est pas contenté" des exorcismes classiques, il alu, énormément, les thèses de ces jeunes intellectuels nazis et ce qu'il en rapporte a ceci de terrifiant qu'ils sont d'une parfaite logique une fois accepté leurs prémices d'un darwinisme social absolu. De plus, on voit que cela n'a pas surgi ex nihilo : il y avait des chaire d'anthropologie raciale à Paris, Londres, new york et, évidemment, Berlin et ailleurs en Allemagne. L'Amérique et la façon dont elle avait "solutionné" le "problème" indien fascinait ces nazis. Avec Chapoutot, on entre enfin dans l'étude intellectuelle du nazisme, bien loin des hurlements hitlériens.

Écrit par : Restif | 15/04/2023

En histoire, plutôt que de révolution, je préfère ajustement, voire de révision - même si ce terme a aujourd'hui une connotation négative - car l'histoire doit être en constante révision. En France, outre Chapoutot dont je n'ai pas (encore) lu les thèses, on a quelques bons et fins connaisseurs du nazisme (F. Delpla, E. Husson,...) Quant à l'incendie du Reichstag, si Marinus van der Lubbe reste son auteur présumé , il fut lâché par le KPD qui l'accusa d'être manipulé par les nazis... Bref, aujourd'hui, on ne sait pas s'il a agi seul ou si on lui a facilité le travail.
A propos, j'ai longtemps participé au site livres de guerre :
http://www.livresdeguerre.net/accueil/index.php
Où nous avons eu des débats souvent très chauds avec l'apport de certains historiens contemporains.

Écrit par : Paglop | 16/04/2023

J'ai repris les pages consacrée à l'incendie du Reichstag dans l'excellente biographie de Goering par l'historien François Kersaudy. (Perrin, 2009) En citant les premiers constats des inspecteurs de la police berlinoise à l'époque pas encore complètement phagocytée par les nazis, il écrit que les départs de feu étaient si nombreux et espacés qu'un homme seul n'aurait pas pu les lancer. Les chefs nazis arrivés sur place ont été extrêmement prompts à dénoncer un attentat communiste. Si Goering a exploité l'événement, Goebbels en aurait été l'inspirateur avec le chef de la SA de Berlin Karl Ernst. (un communiqué de presse était prêt AVANT l'incendie...)
Sources : les Mémoires du policier Sommerfeldt qui fut débarqué de l'enquête par Goering et ceux de Gisevius très informé de l'affaire.
Bien à vous

Écrit par : Paglop | 22/04/2023

Rectificatif : Si Gisevius fut un policier, Sommerfeldt était le chef du service de presse de Goering alors ministre de Prusse et créateur de la Gestapo qui passa sous les ordres de Himmler en 1934.

Écrit par : Paglop | 24/04/2023

Si c'est pas les nazis qui ont incendié le Reichstag, que vont bien pouvoir raconter les journalistes de gauche et les sachants ( étonnant, ce terme, à mi chemin du sachet et de l'amant) autorisés ?

Écrit par : Jakob | 25/04/2023