23/10/2024
Rare espèce...
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Commentaires
Rien de nouveau sous le soleil. Seul l'ignorance prudhommesque et enflé du jabot, celle qui s'imagine très au dessus des pauvres mortels aime à chevaucher la rosse fourbu de la déroute de la lecture. On lit peu, sans doute un poil moins qu'hier, et encore, ça fluctue (déjà, on a jamais publié autant de livre de toute l'histoire de l'édition française, alors...). Quant à la qualité, rien de nouveau : en plus de vingt ans, Gide n'a pas vendu à plus de 500 exemplaire. Le roman le plus stupéfiant de toute la fin du 19 siècle, Geste et opinion du docteur Faustrol pataphysicien de Jarry s'est vendu à ...50 exemplaire. Je passe sur les ventes de Stendhal. Aujourd'hui encore, quels sont les lecteurs du prodigieux Rêve dans le pavillon rouge (pléiade, mais pas si cher quand on voit le nombre de pages) ou de L'anatomie de la mélancolie de Robert Burton - deux volumes chez Corti. L'extraordinaire collection de romans russes de l'âge d'argent à L'Age d'Homme, avec Bielly, Gontcharov, Rozanov, Vassili Grossman, Tsvetaieva (une mage, la plus féerique des innocentes, habitées par l'Ange de l'Esprit, capable de délier des arpèges sur les hauts fonds d'Enfer. Le pouvoir soviétique de l'ère Staline sut mettre fin à cette brodeuse d'infinie -tout est en ordre pour ce pays qui n'aime ses grands poètes qu'une fois bien enterrés.
En tous cas, à part une assez brève période à l'échelle de l'histoire, la lecture a toujours été l'acte d'esprits en quête de beauté et de savoirs. Bien sûr, l'arrivée du roman feuilleton - invention française ! cocorico - changeât la donne. Et il y a d'excellents romans feuilleton et je m'en réjouis. Après les premières oeuvres majeures type Dumas, le bouquet vint avec Arsene Lupin et Gaston Leroux -mais Lupin, pour moi, très subjectivement, les dépasse. Sans doute parce qu'il adore s'enfoncer dans les ténèbres des secrets de l'histoire de France, sujet que Leblanc connaissait plutôt bien, lui, le dévoreur de tous les travaux, compte rendus, articles des plus minces société savantes régionales, en sus des grandes publications de l'Institut. Un²" livre -qui est aussi un jeu, un trobar clus - met bien le doigt sur cette fascination très érudite de Leblanc : "Arsène Lupîn supérieur inconnu" de Patrick Ferte.
Bref, et pour en finir : qu'il y ait une baisse de lecteurs, serait-elle massive, n'a aucune importance. On vendra moins d'Harlequin (ou équivalent), moins de mauvais polards, de Thriller mal construits, pales imitations des mieux ficelés ? C'EST TRES BIEN. Je connais de toutes petites maisons d'édition qui survivent sans stress en publiant des livres tirés à 500 -1500 exemplaires. Ils se vendent, avec le temps, c'est à échelle humaine. Internet et les outils numériques ont permis de casser les prix en matière d'édition.
Voilà, j'avais un petit moment à noyer avant un rendez-vous et je ne voulais ni lire ni regarder quoi que ce soit afin de rester l'esprit ouvert. J'ai donc brossé ce texte qui en ennuiera plus d'un -mais zapper un texte est plus aisé encore qu'une chaine . Quand aux grands brindezingues et aux simples curieux qui auront été jusqu'au bout, merci à eux pour leur patience.
PS On ma fait sauter quelques lignes sur un autre fil, et j'avoue n'avoir point compris les raisons qui ont imposé cette décision. La nature du texte était ce qu'il y a de moins agressif au monde, plutôt humain dans son approche me semblait-il. Il ne recherchait pas le moindre rapprochement, Dieu m'en garde ! Mais il tentait de se tenir à hauteur d'homme, avec sa complexité. Mais, après tout, malgré ma totale stupéfaction devant la censure d'un texte sans la moindre haine, en grattant un peu... des réponses emergent. Pouvait-on réellement s'attendre à de l'humanité de la part d'un être qu'habite cette psychologie morbide de qui soutient l'attaque d'un pays souverain par un autre -cause parfaitement indéfendable, surtout qu'il ne s'agit pas que du Donbas, ce mot que les propagandistes de l'envahisseur ne cessent de répéter obsessionnellement comme une excuse magique, une justification qui explique tout, oh que non, il ne s'agit nullement que du seul Donbas, mais bien de s'emparer de toute l'Ukraine. Les minorités russes du Donbass là dedans...Prétexte. Et ça saute aux yeux de quiconque regarde les choses de manière purement et simplement objective.
Et bien j'en suis arrivé à la conclusion que quelqu’un qui s'est mis sciemment -en contradiction totale avec tout ce qu'il soutint jadis, toute sa vie sur les blogs en tous cas, -honnêteté, courage intellectuel, refus de défendre sa tribu quand elle a tort, et tout ce qui fait l'honneur humain, ne peut supporter le rappel de ce qu'il a brisé pour en arriver à ce présent atroce ou la raison ne domine plus, ou la raison s'efface devant les forces archaïques de la passion blême qui ne repose que sur l'affect au détriment du sens.
La droiture, c'est Bernanos capable de se retourner contre son clan, sa famille royaliste, son catholicisme même (sa foi ne le quitta jamais), ses racines, parce qu'il ne pouvait tolérer les saloperies qu'on faisait en Espagne au non de ses valeurs. Et bien non :"SES" valeurs ne couvriraient pas de telles abjections lui ne s'y associerait pas, et ça, il le ferait savoir à travers l'un des plus beaux livres qu'ait jamais donné le langue française : Les grands cimetières sous la lune" C'est ça le vrai courage. A l'un de ses cardinaux, porte-parole d'un groupe puissant, qui tentait de pousser le pape à mettre le livre à l'index, le pape Pie XI répondit : "Cela brûle, mais cela éclaire"...
Il fallait donc effacer les quelques lignes à hauteur d'homme que j'avais apposé sur un texte touchant à la foi, texte qui m'avait fortement marqué car très proche de mon propre cheminement avec ses doutes et ses certitude.
Faut-il en être arrivé à un bien triste état mental et moral pour se sentir menacé par quelques lignes sur la foi... Mon pauvre ex ami... Je regrette tes rires ogresques (au meilleur sens du terme) ta joie communicative, ton libertinage discret mais évocateur, ton ouverture d'esprit et ton refus des basses compromissions. Ta condamnation sans appel de ceux qui préfèrent leur clan à la justice... R.I.P
Écrit par : Restif | 25/10/2024
La révolution indutrielle est la cause première de l'alphabétisation des populations, et donc indirectement de l'épanouissement de la littérature bourgeoise du XIXe siècle, que l'on appelle les Classiques aujourd'hui...
Parce qu'il fallait des cadres pour soutenir le progrès industriel. Parce qu'il fallait des ingénieurs, des architectes, des chimistes et des toutes sortes de techniciens, les gouvernements ont créer les écoles publiques, généralisé la langue française à coup de savon sur les langues et de bonnets d'ânes. Ils ont jeté des peuples entier dans l'instruction pour les former à travailler aux rouages du Progrès technique et économique.
Si nous savons tous lire et écrire, c'est avant tout pour cette raison là. Et si nos enfants et nos petits enfants ne savent plus lire et écrire, c'est justement parce que le Système n'a plus besoin de cadres en si grand nombre pour assurer la Révolution suivante, qui est informatique, et robotique.
La Machine ne fait pas de faute d'orthographe.
Écrit par : Mario | 25/10/2024
Ps " Je regrette (...) ton refus des basses compromissions. Ta condamnation sans appel de ceux qui préfèrent leur clan à la justice... R.I.P"
Comprendre, évidement, : "je regrette que tu ne sois plus cet homme là, que tu ne sois plus comme ça."
Car ce que j'ai décris du temps où tu étais un type honnête et droit faisant passer l'honneur avant le clan...c'est terminé. Probité, droiture etc
Ce sont désormais toutes choses soigneusement cautérisées dans ton âme même jusqu'à ce que ne reste plus que l'inverse, l'attachement atavique de l'animal à son clan, quand bien même ce clan se roulerait dans le sang. On a choisi un camp et tout est terminé, la réflexion et la justice n'ont plus lieux d'être, on se castre l'esprit. "Perinde ad cadaver" comme le disait les jésuite : obéir comme un cadavre, ici un cadavre de cerveau et,comme dans tout mouvement qui s'appuie sur le renoncement à la pensée, la liberté meurt. Je ne suis pas curieux, mais ne puis m'empêcher de me demander quel prix il faut payer, moralement, mentalement, spirituellement pour en arriver là. L'aveuglement et les dettes de l'histoire ne sont pas des excuses suffisantes.
Écrit par : Restif | 25/10/2024
Restif,
Je ne sais pas de quoi tu parles, je n’ai censuré aucun commentaire nulle part…
Écrit par : Nebo | 25/10/2024
Pour le reste, et puisque tu es entêté dans ta crispation paranoïaque à ne retenir que ce qui t’arrange de mes positions qui sont nettement plus nuancées que ce que tu passes ton temps à proclamer à mon encontre sans tourner ta langue 7 fois dans ta bouche avant de clapoter du clavier, oui, pour tout le reste, je te tends l’autre joue. Fais-toi plaisir…
Écrit par : Nebo | 25/10/2024
Oh, si tu dis que tu n'a rien censuré, je te crois. Le texte à du partir pour quelques obscures raison, en plus, il était surtout théologiques,à peine "politique" (quel vilain mot).
Pour tes positions, je suis persuadé quels sont devenus (verbe important ici)bien plus complexes et subtils. Hélas, nous avons toujours un train de retard et j'ai encore en mémoire les tirades sur l'entourage nazi du chef d'état Ukrainien. Au reste, je fini par fatiguer, étant donné que ni toi ni moi ne sommes Bernanos. Étant donné aussi que mes positions ne sont pas aussi caricaturales qu'on pourrait le penser à certains textes que j'ai donné et qu'il aurait fallu préciser -trop long. Si je condamne l'invasion, je reconnais que certains ont joué aux cons et que si on avait construit des bases militaires au Mexique, les USA n'auraient guère pris la chose sur le ton de la plaisanterie.
Les fractures, la confusion des frontières de conviction d'un tel bordel passent au milieu de nous même,au dedans, les certitudes vacillent et la seule certitude est celle d'un monstrueux gâchis. Mon fils à 50% de sang russe, j'ai encore de la tendresse pour ma femme qui, depuis le début, se refuse à trancher en quelque sens que ce soit. Je suis fatigué et j'aurais mieux fait de me taire mais, parfois, écrire est la seule manière qui me reste de fixer un instant, la demi certitude né de l'instant et qui, comme dans un Essai à la Montaigne, basculera en partie dans l'heure suivante.
"L'autre joue"...Je n'ai jamais désiré te frapper et si je l'ai fait c'est bêtement, emporté par la passion. Je suis tombé sur des coms échangé au temps de la Question sur l'ésotérisme Chiite... ou sur des coms d'Ilys. J'en ait été... Passons, ça m'attriste considérablement.
J'en veux à la terre entière et à moi-même encore plus, il y avait moyen d'avoir plus de tact. Mais aussi, on est pris par ceux que l'on rencontre,ces étudiants russes anti poutine, si brillants, dont la vie est pour l'instant en suspens, qui n'ont aucune envie de réussir, même brillamment, à l'étranger,qui sont russes jusqu'au bout de l'âme. Navalny était un patriote, Karamourza est un patriote -d'ailleurs ceux qui croient qu'avec ces gens là ils auraient une Russie toute gentille, à la botte, se trompent lourdement. Si on recommence à cracher(pour le pas user d'un autre terme) sur la Russie comme on l'a fait quand ils ont sincèrement joué le jeu, en 90...et bien ces piteux marionnettistes se préparent de durs réveils. on n'enlèvera pas aux russes, même les plus "européanistes" le sentiment mérité de fierté pour leur pays, sa culture, son histoire,ni ce patriotisme viscéral qui conditionne jusqu'à leur rébellion contre le pouvoir.Ce qui donnait sa force à Navalny (qui était pour l'annexion de la Crimée, chose qui alors là, ne me choque nullement, l'Ukraine n'a pas de réel droit historiques sur la Crimée contrairement à ses droits sur la majorité de ses terres actuelles. A condition de bien se conduire avec tout son peuple), oui ce qui lui donnait sa force,c'était son patriotisme. Même Anna Politovskaya lorsque on la lit ne cesse de dire qu'elle dénonce la guerre de Tchétchénie parce qu'elle est terrorisée à l'idée que cela soit le futur de la Russie et finisse par causer de terribles maux à celle-ci. Bref, nos péteux de journaleux qui ne cessent de raconter que Poutine est malade, seul et dévore de petits enfants le matin pour tenter de se guérir, entre deux noirs complots, continuent à ne rien comprendre aux immenses réserves spirituelles de ce pays. Voilà, j'arrête là et retourne à mes nombreux doutes et quelques rares certitudes.
Écrit par : Restif | 26/10/2024
Ps Reste évidemment qu'on attaque pas (sans la moindre déclaration de guerre) un pays voisin qui de plus avait eu la naïveté de renoncer à son arsenal nucléaire comme geste de paix et d'apaisement.
Reste qu'on ne bombarde pas des régions civiles entières laissant les gens, en toutes saisons et surtout en hiver,sans électricité ni chauffage.
Reste qu'on ne déporte pas des enfants par milliers voire dizaine de milliers, reste qu'on ne russifie pas jusqu'à l'os et négation de la langue des régions conquises (ils ne comprennent vraiment rien à l'histoire. Ils ont fait le même genre de coup en Pologne et en Hongrie, gosses pris en main dès l'âge de 5 ans etc. a peine l'ombre de la Bête a-t-elle reculée qu'aussitôt la nation tout entière s'est réveillée. Ce qui autorise à penser, adossé à l'histoire, que quel que soit les résultats militaires de la Russie dans cette guerre, in fine, ils ont définitivement perdu la plus grande partie de l'Ukraine. Le fleuve de sang à tranché définitivement l'affaire. Sans la guerre, La Russie aurait pu guetter un désamour/désaveu de la politique "indépendantiste"; maintenant,c'est fini, c'est devenu une affaire de sang, d'écrasement, d'humiliation, c'est devenu une affaire existentielle. Nos souhaits personnels ont perdu toute importance, et croire qu'une gentille petite Ukraine apaisée peut venir demain se ranger dans le giron russe ça dépasse l'aveuglement, cela relève désormais du fanatisme de l'ignorance voulue.
C'est maintenant bien au delà de tous les avis. Je n'en tire nulle joie, tout ça est atroce et j'en veux aux boutes feux qui, oui,ne sont pas qu'aux kremlin. Avoir sans cesse marché sur les pieds d'un grand pays, avoir refusé d'écouter ses légitimes inquiétudes, c'était criminel. Mais la réaction est inconcevablement plus destructrice. On n'éradique pas une famille entière parce que les gosses de la maison vous ont trop souvent provoqués.
Écrit par : Restif | 26/10/2024
Ce verbiage est d'un pathétique affligeant !
Plus gauchiste tu meurs.
Écrit par : Mario | 26/10/2024
Oui, comme disait Paul Valéry dans son discours de réception à l'Académie Française :
"Heureux les écrivains qui nous ôtent le poids de la pensée et qui tissent d'un doigt léger un lumineux déguisement de la complexité des choses".
Entre autre,
Écrit par : marianne | 26/10/2024
Ohoo ! Joli !
Écrit par : Mario | 26/10/2024
Comme on aurait voulu vous entendre de 2014 à 2022, monsieur Restif, quand les écoles du Donbass se faisaient bombarder. Cependant vous n’aviez rien à en dire. Les nazillons étaient lâchés, des avenues ou des places étaient rebaptisées au nom de Stepan Bandera et votre courageux président ukrainien qui joue de la guitare avec sa queue “trouvait ça cool”. Mais là, monsieur Restif, vous étiez en mode “silence radio”. Il faut noter que vous avez eu en direction du responsable de ce blogue des propos dévastateurs, remettant en question son amour de la France, chatouillant sa serbité, et encore dans vos dernières interventions logorrhéiques le criminalisant, rien de moins, pour avoir choisi son clan. Jamais ça ne vous effleure la matière grise que vous projetez sur lui vos propres empreintes ? Vos démons ? Vos blessures irrésolues ?
Nebo est bien silencieux. Je l’ai connu bien plus défensif par le passé. Je soupçonne sa foi chrétienne qui a surpris pas mal de monde d’être à l’origine de sa retenue.Foi chrétienne sur laquelle vous avez bavé également avec une violence exacerbée. Vos commentaires sont là pour la postérité.
En fait vous méprisez Nebo comme vous méprisez les pauvres russes du Donbass.
Cher Nebo, je vous défends puisque vous faites silence. Si vous estimez que je suis allé trop loin, effacez ce commentaire. Je ne vous en voudrais guère.
Écrit par : Sergueï | 26/10/2024
Sergueï, vous m'avez l'air bien jeune, donc susceptible d'une petite chance d'aborder aux rives de l'intelligence (je suis un presque incurable optimiste.D'autres en ce lieu, eux, sont là pour nous distraire et le font très bien, qu'ils en soient remerciés).
Donc, vous seriez peut-être intéressé par la possibilité de rencontrer de jeunes russes, la fleur de votre race, actuellement sur Paris et banlieue. L'un travaille sur les rapports entre Bielly (le grand romancier et poète de l'âge d'argent) avec le symbolisme français et ses pères -notamment de Nerval. Une autre traque se porte sur les traces écrites de Zinaïda Hippius qui nous donna son monumental Journal que tous les grands curieux de la vie intellectuelle russe d'avant le règne de terreur du guépéou (l'ancêtre en droite ligne de la boite d'où est sorti le charmant Poutine...) ont dévoré. C'était la femme de Merejkovski, écrivain très, très connu en son temps, multi traduit et ardent combattant anti bolchevique Un autre groupe de travail s'est focalisé sur la collection Mourouzov et tout ce qui se peut retrouver de correspondances, de commandes, de signaux dans des lettres ou journaux particuliers, un chantier énorme qui me parait voué à un demi échec.
On s'occupe aussi d'aller fouiner du côté de certains danseurs russes (voyez à qui je pense) qui révolutionna l'opéra de Paris. Quels contacts avaient-il su garder "là-bas" ? qu'est-ce que ça nous raconte sur l'époque? Mais bon, je suis obligé de rester dans de vastes mais très vagues chantiers, il est des doctorats en préparation de haute précision mais pas question de bloquer certaines sources par trop de publicité. Et j'euphémise. Il y a déjà eu de très étranges vols de correspondances de Pouchkine à la Nationale.
Mais Sergueï, ne seriez vous pas intéressé de pouvoir rencontrer des normaliens russes ? (l'équivalent en exil mais aussitôt reclassé vu leur niveau démentiel) jeunes gens extrêmement impressionnants. Il y a aussi ceux qui se plongent dans les maîtres mystiques russes. Notamment l’immense Berdiaev et, bien entendu, Chestov qui fut pour moi un éblouissement :" Athènes et Jérusalem". Mais il est d'autre de ses œuvres fascinantes, notamment sur Dostoïevski -"La philosophie de la tragédie", étudiant Dostoïevski et Nietzsche, ouvrage que Nebo connaît peut-être vu son intérêt pour Nietzsche.
Par contre il faut bien se dire de la manière la plus absolue, la plus claire et net, qu'ils sont, au nom même de leur haute intelligence, de leur culture historique, tous pro-ukrainiens, anti poutine et sont totalement navrés de voir une fièvre impérialiste vouée à l'échec sur le long temps s'être emparée de leur pays. Ils ne seront pas doux et tolérant face à un discours pro Poutine, qu'ils jugent comme une défaite totale de la pensée ( et, à vrai dire, l'apogée de la stupidité voulue. Le refus de prendre en compte le réel en n'ayant jamais devant les pires crimes russes qu'un seul mot réflexe : Dombas, Dombas, Dombas. Comme si les lourdes erreurs commises au Dombas étaient l'alpha et l’oméga de la guerre et justifiaient, autorisaient, disculpaient, motivaient, absolvaient tout. Logique qui autorise tous les charniers, la même logique que les khmer rouges et autres émules de l'enfer sur terre.
Ce qui s'est déroulé au Dombas ne saurait en aucun cas justifier une guerre civile qui n'aurait pas durée trois semaines sans cette traitrise suprême de faire enter des troupes étrangères, les "petits hommes verts", sur le territoire de l'Ukraine. Trahison suprême. De plus, avant l'invasion, le pouvoir avait reculé sur nombre de points. On avait cessé d'imposer l'Ukrainien, on avait déserté l’étau idiot et injuste de l'"ukranaïté" (ce genre de concept. Stupidité sans nom pour ces peuples russophones et souvent russes tout court) mais on commençait, trop lentement, trop longuement, mais on commençait à aller dans la bonne direction d'un respect du statut des populations russe-russophones. Avec les pressions occidentales, ça venait.
Et c'est ça qui a fait peur au pouvoir russe, une possible autonomie du Dombas se dessinait à long terme, et sans user du mot qui était trop brulant, le pouvoir ukrainien sous la pression de ses partenaires occidentaux allaient clairement vers une solution pacifique ou les droits des minorités russes seraient respectés. Je ne dis pas que cela passait par un chemin de roses. Oh non. Mais vous croyez vraiment que ce qui se passe actuellement est meilleur? Qu'un avenir radieux se dessine pour les habitants de ce territoire? qu'ils dorment en paix ? Moscou ne pouvait tolérer une Ukraine arrimée à l'Union européenne et réussissant mieux qu'elle économiquement et apparaissant peu à peu comme une grande bouffée de liberté, un contre exempte parfait à l’oligarchie poutinienne. Sauf lorsque l'on défend sa partie attaquée et qu'il faut vaincre avant toute chose, sauf dans ce cas exceptionnel, il n'est de solutions que politique, Clausewitz l'a dit avant nous de manière décisive. Ah : ni la France, ni l'Allemagne ne voulaient que l'Ukraine n'entre dans l'Otan. Il se dit même que l'Angleterre n'y était guère favorable et qu'aux états-unis ceux qu'on appelle "les adultes dans la place",et notamment le Pentagone, ne désirait aucunement une Ukraine dans l'Otan.
Quoi qu'il en soit, les seules solutions viables, les seules qui durent, sont les solutions politiques, sauf à réussir une conquête totale avec occupation puis colonisation massive. Bonne chance !
C'est bien, sur un autre terrain, le problème qu'à ce pauvre Israël actuellement. Souhaitons leur de s'en tirer au mieux avec ces amants de la mort qu'ils ont face à eux et qui se contrefichent absolument, totalement, du peuple palestinien.
Je dois vous laisser mes bons amis, cependant j'ai souvenance d'avoir croisé plus haut quelques traces de Valéry.
Valéry reste un menuisier du vers qui ne sait pas être médiocre. Évidement, il lui est difficile d'échapper à la juste critique de Léautaud lequel disait : c'est un versificateur. Comprendre: il lui manque ce je ne sais quoi si bien perçu, presque théorisé par Marivaux et bien plus tard repris et là formellement théorisé par cette bonne vieille rosse de Jankekevitch. Lire ses deux tomes si le cœur vous en dit, j'avoue que quitte à lire complexe, je préfère encore Aristote. Voire ce nazi complet et sans complexe d'Heidegger (depuis la sortie du Livre noir et les travaux de Faye -que j'avais pourtant maudit en son temps! avant d'y aller voir de près...- mais qui, maalgré (où à cause de ?) son nazisme a quand même défriché des champs de pensée rudement b...,heu, enthousiasmant.
Pour en revenir à Paulo les belles bacchantes dit le haut prince du "Cimetière Marin" (Ce toit tranquille ou marche des colombes/
entre les pins palpite entre les tombes/
Midi le juste y compose de feux/
La mer, la mer, toujours recommencée/
Oh récompense après une pensée/
Qu'un long regard sur le calme des dieux.)
quand même hein...Silence.
"Le poète, c'est Verlaine" disait Léo,et il ajoutait Apollinaire.Il oublie Laforgue, résolument superbe, et,dans un registre plus discret, René Guy Cadoux et le si charmant, presque envoutant, Paul Jean Toulet .
Non, le jardin secret de Valéry, ce sont ses Cahiers, les quelques 20 000 pages des Cahiers. J'eus la chance d'assez bien connaître un des meilleurs (à mon goût) biographe de Valéry, Claude Launay qui avait lu l'intégral. IL m'en rapportait des citations qui étaient de radieuses fulgurances. Mais j'ai bien peur qu'une grande partie reste de la chair à érudits. Pourtant, la Pléiade (encore elle! du temps qu'elle existant pour autre chose que Roth et quelques autres honorables mais indignes de la pléiade, a sorti 4 volumes d'extraits. Pour passionnés uniquement mais cela rappelle exquisement Tel quel. Et parfois même ce qui est je pense le chef d’œuvre de Paul Valéry : Variété I et II
Il pourra intéresser de savoir qu'on trouve sur Gallica ses Cahiers dans leur intégralité. Il faut s'habituer à l'écriture de Valéry, mais c'est très faisable pour tout bon allumé qui se respecte et agi non pour la galerie, mais pour lui-même.
J'en fini avec quelque chose que j'ai toujours trouvé charmant depuis...où là ! - fort longtemps :
En Arles
Paul-Jean Toulet
Dans Arle, où sont les Aliscams,
Quand l’ombre est rouge, sous les roses,
Et clair le temps,
Prends garde à la douceur des choses.
Lorsque tu sens battre sans cause
Ton coeur trop lourd ;
Et que se taisent les colombes :
Parle tout bas, si c’est d’amour,
Au bord des tombes.
Paul-Jean Toulet, Romances sans musique, 1915
Écrit par : Restif | 26/10/2024
Не было смысла рассказывать мне все это, Рестиф. Вы только что еще раз подтвердили, что вас мало интересуют русские в Донбассе.
прощай!
Écrit par : Sergueï | 26/10/2024
Sergueï,
De tous ceux qui me prennent à partie -avec plus ou moins d'élégance - en ce lieu de parole, vous êtes le seul à le faire avec une sincérité, et un engagement personnel qui me touche. C'est une voix d'homme qui dépasse la seule problématique intellectuelle. Je veux juste dire ça : au moins, vous, vous êtes véridiquement marqué,peut-être même blessé, par ce que subissent les gens du Dombass.
Face à ça, je ne me sens nulle légitimité pour vous juger. Je continue à penser qu'envahir son voisin est un crime et qu'inviter une puissance étrangère à s'emparer de votre territoire est une trahison. Mais qu'est-ce qui a amené cela, j'avoue que je ne le sais pas en profondeur, pas même en quart de profondeur, si j'ose dire. Si nos journalistes faisaient leur métier, cela ferait longtemps qu'on aurait eu un "Thema"(sur Arte, 3-4 heures de dossier) expliquant l'engrenage qui a mené à cette situation. A croire qu'ils n'ont pas trop envie d'expliquer en profondeur. Il est parfaitement évident que le pouvoir central ukrainien a fait de graves fautes et ont poussé bien des russophones ukrainiens dans les bras des russes. Ce n'était pas une fatalité. Quel degré de despotisme a eu le gouvernement central ukrainien, jusqu'où a-t-il été (avant la guerre elle même), quel a été leur comportement -tout cela, on ne nous en parle pas et c'est mauvais signe. J'aime, que dire, je suis shooté à l'objectivité.
Je m'arrête là, ne me sentant pas le droit d'aller sur un terrain où je pourrais vous blesser sans le vouloir, Dieu sait que ce n'est pas ce que je recherche, et puis surtout, aussi, d'aller sur un terrain fort mal connu.
Ce même Dieu fasse que les choses finissent par tourner au mieux pour l'Ukraine, dont le Donbass, et pour les vôtres.
Encore merci pour votre message au ton très humain au meilleur sens du terme -sans que vous lâchiez rien sur le fonds,cela va de soi.
Ps J'ai préféré vous répondre en français, n'ayant pas une parfaite confiance en google trad pour un texte de cette longueur. J'espère que vous ne verrez pas dans ces lignes quelque forme d'attaque que ce soit, c'est à mille lieux de ma pensé. Tchuss
Écrit par : Restif | 27/10/2024
@Restif
"cela ferait longtemps qu'on aurait eu un "Thema"(sur Arte, 3-4 heures de dossier) expliquant l'engrenage qui a mené à cette situation. "
Heuuuhh...
Je n'ai pas d'opinion quant aux problèmes Ukraine/Russie car il n'y a aucun moyen de s'informer véridiquement mais vous confirmez que vous vivez sur une autre planète ou à une autre époque si vous croyez que des *journalistes* peuvent proposer des débats honnêtes, ils sont encore plus "vendus" que les politiques à divers groupes d'intérêt et ça ne date pas d'aujourd'hui!
Écrit par : realist | 27/10/2024
"realist" (et moi je vais signer "idealist", il y aura bien un troisième couillon pour se proclamer "holiste"; on aura ainsi fait la preuve qu'on est pas la moitié d'un con. Ah, on est pas de ces petites gens qui usent de pseudos ordinaires ma chère!)
Bon ben quoi qu'il en soit mon cher realist vous lisez fort mal, ou trop vite, ou bien c'est que vous avez envie de faire causette, m'enfin (c°Gaston) quand même, vous auriez pu vous épargner ce com et m'éviter une réponse puisque j'avais écris texto : : " Si nos journalistes FAISAIENT LEUR MÉTIER, cela ferait longtemps qu'on aurait eu un "Thema ect, ect""
"Si nos journalistes faisaient leur métier", ça dit bien ce que ça veut dire, tudieu. Ça fait plus que sous-entendre qu'ils ne font PAS leur métier dès lors que ça contredit un tant soi peut une certaine doxa. C'est pareil pour des sujets comme Trump et quelques autres que je n'ai aucune envie d’égrener. Le plus idiot dans leur stupide tactique c'est qu'alors que je n'ai nulle sympathie pour Trump, un tel excès de double standard finirait presque par me le rendre sympathique et si je ressens ça, il y a tout à parier que je ne suis pas le seul. Et Jamais un mot sur tous les aspects parfaitement antipathique de Kamala Harris qui lorsqu'elle était procureur de Californie continuait à maintenir en prison des gens arrêtés avec 3 grammes d'herbe (authentique hein). Et puis elle n'a aucun programme, refuse de répondre aux questions touchant à ses intentions au cas où elle l'emporterait et en vient à attaquer Trump avec des arguments qui, utilisés par l'affreux, feraient bondir toutes les rédactions occidentales. Enfin, mais c'est perso, elle m'exaspère. Il y a quelque chose d'obscène dans son arrivisme.
Bon, ben, c'est tout. Et lisez réellement la prochaine fois,sans vous dépêcher de projeter sur ce qui est écrit vos propres interprétations et humeurs.
Tchuss
Écrit par : Restif | 28/10/2024
@Restif
"puisque j'avais écris texto..."
Eh Bien, ne serais ce pas là un argument suffisant?
Qui donc est accro à la "causette"?
:-D
Écrit par : realist | 28/10/2024
@ Restif
"quitte à lire complexe. . . ." Un peu tiré par les tifs,
du reste.
Écrit par : marianne | 28/10/2024
c'est un saut de bloc d'algorythme
ça peut arriver
Écrit par : la hire | 29/10/2024
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