Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

25/02/2024

Un sédatif...

=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires..."=--=

 

 

La Cérémonie des Césars est devenue au fil des ans un événement remplissant plusieurs fonctions inespérées pour nos zartistes subventionnés.

Sur le plan moral, la boursouflure de l’égo de l’acteur bobo est surdimensionnée. Il lui faut donner son opinion sur absolument tout avec une verve expansive. Et l’opinion se doit d’être conforme à notre époque, une Rebellitude altière et, bien entendu, progressiste. Il se doit de participer avec une conviction radicale au grand nettoyage en cours.
Sur le plan professionnel, et système franchouillard aidant, il n’est pas très exigeant. Il se satisfait d’apparitions médiatiques occasionnelles dans un but promotionnelle, il tourne aussi souvent que possible dans des films confidentiels que peu de personnes iront voir mais que « Télérama », « Libération » et « Les Inrockuptibles » encenseront et qui seront aussitôt oubliés dans le Labyrinthe de la production nationale : 237 films en 2020, 340 films en 2021, 208 films en 2022… avec votre pognon en partie, camarades contribuables. S’il est une petite vingtaine de films à sauver dans ce déluge productif, je vois large.
Cela n’induit aucunement que l’acteur soit humble, mesuré et paré de modestie. Son remugle mental, sa présomption et sa suffisance sont proportionnels à son talent et son intelligence est équivalente à sa popularité et sa pathétique filmographie dont presque personne ne se souvient.

De fait, les fumeux Césars sont devenus un sédatif qui, chaque année, tombe à pic pour permettre une catharsis dégobillante, un laxatif nullement purificateur mais anxiolytique, une purgation thérapeutique et télévisée pour bobos douillets, hypersensibles, aux mines affectées qui se font bonne conscience tout en se navrant et se consolant entre eux de gémissements, malaises et supplices imaginaires organisés par le terrible, terrifiant et oppressant monde Patriarcal. Les actrices en particulier, entre 35 et 55 ans, pauvres gamines qui viennent évoquer avec des voix suaves et plaintives des Contes d’un temps passé auxquels elles n’ont rien compris, ont l’outrecuidance de croire qu’elles portent à elles seules la condition de toutes les femmes ici-bas… et reçoivent en retour une salve d’applaudissements jubilatoires. Qu’elles soient soulagées dans leur militantisme salvateur, et que leurs comparses masculins soufflent également, les subventions publiques leur permettront de dépasser les douleurs de leurs petits coeurs écorchés.

 

 

Que je suis loin de cet univers mental !

J’ai l’habitude de leur démoniaque jargon, car je suis enfant de mon triste temps, mais leur patois baragouineur ne tient pas deux secondes devant l’azur. Des traces agitées, des concepts ombragés. Ils s’inclinent devant ces idoles nouvelles. Le Diable est plein de ressorts.
Je déambule avec mon ombre, je n’attendrais pas d’être encore plus vieux pour gueuler ma stupéfaction à Dieu. Je ne devrais pas. Je devrais me satisfaire de la Paix du Christ, mais je suis faible et de peu d’envergure. Ô mon âme –- enserrée, exténuée, trompée, lacérée.  « Pourquoi vaquer d’une marche si épaisse et pesante ? » me chuchote l’Ange du Seigneur, « tout cela a été dit et redit dans les plis du temps. Il faut que ces choses arrivent. N’ayez pas peur » !
Avant que mon souffle ne cesse, je dois m’élever — amoindri que je suis — sous un ciel de désastres, devant les ruines écarlates. L’ange me répète encore : « Le Seigneur a dit d’Une Voix Puissante : "Ils n'ont ni savoir ni intelligence, Ils marchent dans les ténèbres ; Tous les fondements de la terre sont ébranlés. J'avais dit : Vous êtes des dieux, Vous êtes tous des fils du Très-Haut. Cependant vous mourrez comme des hommes, Vous tomberez comme un prince quelconque". Relis tes Psaumes. »

Je rêve encore trop à de lointains portiques, à des poèmes clamés dans un crépuscule serein, à des rivages secrets que seuls les conquérants connaissent, à des chemins de traverses qui énoncent l’enfance.

 

 

 

19:58 Publié dans Humeurs Littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Écrire un commentaire