Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

16/03/2024

L’appel à la délation s’étale déjà sans complexes...

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

 

« Voici quelques mois, un magazine de bonne volonté se demandait : "Interdire mais jusqu’où ?" Louable scrupule dépassé ! La mise hors-la-loi d’une telle question devrait même être imminente. Dans moins de dix ans probablement, il ne sera plus possible de l’évoquer. La base démocratique de la nouvelle tyrannie permet déjà de rejeter d’emblée aux extrêmes confins de la société quiconque ose seulement problématiser cette tyrannie. La seule, la bonne question désormais, est de savoir s’il est encore possible de ne pas tout interdire absolument. Tout, oui, tout en vrac, d’un seul coup, dans tous les domaines imaginables. La notion de "limite" n’a déjà presque plus cours. La liberté de penser (donc, par définition, de penser mal) ne peut plus être protégée ; cette liberté disparaîtra de la liste des droits de l’homme le jour où on estimera démontré que toute liberté individuelle a des effets collectifs nocifs. "On avait oublié que le bonheur public ne se compose que des éléments du bonheur individuel, et l’on tuait le bonheur individuel pour créer le bonheur public", s’est étonné le député Courtois dans son Rapport de la Commission chargée de l’examen des papiers de Robespierre en 1795.
"On avait oublié » ? Tu parles !"

Jusqu’où laisser aller nos besoins ? Et nos désirs ? Et nos folies ? C’est avec les meilleures raisons du monde que les écologistes se le demandent. De la prohibition des drogues à la pénalisation de ceux qui en feraient l’apologie, il n’y avait qu’un tout petit pas, il a été franchi allègrement sous les hourras unanimes (article L. 630 du Code de la Santé Publique). Pourquoi, demain, ne pas envoyer en prison quelqu’un qui aurait l’inconscience, par exemple, de dresser le panégyrique des Gitanes ou du whisky ? Qui protesterait ? Pétitionnerait ? Ce n’est plus seulement le droit d’agir selon le seul décret de sa propre pensée dont l’individu est privé (après tout, la vie en paix et en commun a toujours été à ce prix) ; c’est aussi à la simple possibilité de raisonner et de juger tout seul qu’il doit renoncer à présent.
L’appel à la délation s’étale déjà sans complexes puisque c’est pour le bien de tous, et sans déclencher la moindre indignation. « Merci de vous mêler de ce qui ne vous regarde pas », disait une pub récemment. Oui, oui, mêlons-nous de tout, occupons-nous ! Organisons des battues ! Formons des bataillons, des milices pour repérer les bourreaux d’enfants, les épouses martyres, les pères incestueux !
Marchons ! En avant ! Marchons !
D’avance, dans Les Possédés, Piotr Stepanovitch Verkhovensky avait résumé la situation :
"Chacun appartient à tous, et tous appartiennent à chacun."
Amen.
"Seul le nécessaire est nécessaire", dit-il aussi.
Au moins, c’est couverts de plumes et de goudron que les "Bienfaiteurs de l’Humanité", autrefois, que les charlatans philanthropes, que les marchands de potions miraculeuses étaient chassés hors des villages, du temps de la Conquête de l’Ouest. »

Philippe Muray, "Les plumes et le goudron" in L'Empire du Bien

 

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (2) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

Mais, mais, mais; la "Bête Immonde" est déjà là!
(plus con tu meurs :-D )
https://twitter.com/ClemSenechal/status/1768758494092542304

Écrit par : realist | 16/03/2024

La delation?
Mais nous l'entretenons avec les rezosossios, et tous les likes que nous sollicitons ou accrochons a une video
Lorsque ca concerne un chaton attendrissant,passe encore, on peut liker
Lorsque c'est un fier semite du rhamas (qui a pourtant belle allure accroche a son parapente), c'est interdit, et, en consequence, delation

Écrit par : La hire | 20/03/2024

Les commentaires sont fermés.