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17/05/2024

Toujours anxieux de lui-même

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

 

« Après tout, un homme, et à plus forte raison un homme de lettres, ne serait-ce pas un ensemble de points de vue dispersés ? Qu’on le regarde de face ou qu’on le regarde de profil, et tout est transformé. Nous sommes pareils aux enfants. Notre visage bouge constamment. On nous le dispute. Personne, plus que Drieu, n’a été, dans la littérature de l’entre-deux-guerres, le lieu de rencontre de ces contradictions.
Il aime Barrès, d’Annunzio, Whitman, Claudel, Rimbaud dont il a acheté les œuvres lorsque Paul Adam (qui lui fit découvrir Marx qui fut l’un de ses intercesseurs intellectuels) lui apprit qu’il avait subi son influence. Maurras aussi l’attirait. Mais sa déception de combattant, le sens qu’il avait des limites de la France, son nietzschéisme, son pessimisme fondamental et cette force mal domptée dont il appelait la venue avec passion, ralentissaient son élan vers le maître monarchiste.
Drieu exaltait la liberté pour aller au plus profond de soi-même. Il célébrait la décadence pour nourrir son dégoût. Par amour de la solitude, pour mettre en valeur les diversités de son de moi et pour les libérer des contraintes, il était anarchiste. Une fièvre de liberté le faisait frémir. Malgré que d’aucuns en puissant avoir, il n’avait pas changé : toujours anxieux de lui-même.
Il était venu à Breton pour éviter l’embourgeoisement de son anarchie, pour vivifier le désespoir qui était dans son sang. Et Breton s’embourgeoisait d’une autre manière, plus efficacement que s’il avait décidé d’écrire dans les journaux du faubourg Saint-Germain : en se ligotant au parti de la discipline. »

Pol Vandromme, Drieu La Rochelle

 

 

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (2) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

Mouais...
Drieu la Rochelle, Romain Gary, Dominique Venner, Mishima, quel crédit accorder à des gens qui n'ont eu d'autre "solution" que de se faire sauter le caisson?

Écrit par : realist | 18/05/2024

Le crédit du désespoir ensemenceur d'une conscience plus fine, plus large, à venir...

Mais légitime est votre question...

Écrit par : Nebo | 18/05/2024

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