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12/02/2013

Je m’étais composé

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Entendons-nous bien. Certes, il y avait eu un moment avant la charge où, vautré contre la terre, j’avais été plus bas que terre ; je m’étais surpris à souhaiter d’être ailleurs, dans le giron de ma mère ou dans une petite maison bien tranquille dans le midi – dormant douze heures et mangeant de bons biftecks et étant, par exemple, garde-barrière. Mais quel que soit mon penchant pour le self-dénigrement, voire le masochisme, je ne puis assimiler ce moment-là, tout à fait élémentaire, avec le moment où nous sommes. Ce moment élémentaire ne pouvait durer ; et, en effet, il n’avait pas duré. Il ne pouvait durer ; car à quoi ça sert de sauver sa peau ? A quoi sert de vivre, si on ne se sert pas de sa vie pour la choquer contre la mort, comme un briquet ? Guerre – ou révolution, c’est-à-dire guerre encore – il n’y a pas à sortir de là. Si la mort n’est pas au cœur de la vie comme un dur noyau – la vie, quel fruit mou ou bientôt blet ? Donc, ce moment n’avait pas duré. Il y avait eu la charge, depuis : je savais ce que je pouvais, je m’étais composé. La charge m’avait définitivement sorti de ma torpeur du matin ; je ne pouvais plus y rentrer ; je n’y rentrerais jamais. J’étais né à ma valeur. »

Pierre Drieu La Rochelle, La Comédie de Charleroi

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Iran : quand les intellectuels français encensaient les fous d'Allah

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Il y a 34 ans, ils prenaient fait et cause pour la révolution iranienne sans voir les dangers. Daniel Salvatore Schiffer n'a pas oublié leur fourvoiement...


Jean-Paul Sartre avait accompagné, lors de son voyage à Téhéran, sa compagne Simone de Beauvoir, qui allait soutenir publiquement l'ayatollah Khomeyni.

Par DANIEL SALVATORE SCHIFFER

C'était le 11 février 1979. Ce jour-là, il y a donc aujourd'hui trente-quatre ans très exactement, l'ayatollah Khomeiny prenait officiellement le pouvoir, dans la toute nouvelle République islamique d'Iran, pour y instaurer, aidé en cela par une foule en délire et une armée non moins fanatisée, l'une des pires dictatures qui soient : une théocratie chiite, basée sur ce qu'une prétendue loi coranique appelle la "charia".

Soit ! Je ne redirai pas ici, pour la énième fois, tout le mal que je pense, à l'instar de tout authentique démocrate, à propos de ce qui apparaît manifestement là, au vu des tortures et autres crimes qui y sont quotidiennement perpétrés à l'encontre des opposants, comme l'un des plus sanguinaires et obscurantistes régimes existant sur cette terre. La pauvre Sakineh Mohammadi-Ashtiani, cette jeune femme iranienne menacée d'être lapidée pour adultère, en sait, hélas, quelque chose : seule l'énorme et quasi planétaire mobilisation de quelques intellectuels (dont ma modeste personne) lui auront alors évité, en été 2010, un châtiment aussi cruel et barbare.

Des dérives politico-idéologiques

Au nombre de ces bonnes âmes s'étant alors battues pour sauver Sakineh figuraient du reste, au sein de l'appel international que j'avais alors lancé dans les principaux médias européens, quelques-uns des plus beaux noms de l'intelligentsia française, dont Luc Ferry, Viviane Forrester, Caroline Fourest, Max Gallo, Marek Halter, Alexandre Jardin, Julia Kristeva, Edgar Morin, Gilles Perrault, Michelle Perrot, Élisabeth Roudinesco, Michel Serres, Alain Touraine, Michel Wieviorka... Et, certes, n'oubliera-t-on pas là, fort de son propre courage et nanti de sa propre pétition, Bernard-Henri Lévy, auquel se joignirent notamment André Glucksmann et Pascal Bruckner.

Mais voilà : les intellectuels, à propos desquels Julien Benda écrivit naguère une très éclairante Trahison des clercs (1927) et Raymond Aron un non moins lucide Opium des intellectuels (1955), ne se comportèrent pas toujours, à propos de cet Iran de Khomeiny, de manière aussi exemplaire. Ainsi, à titre de triste mais édifiant exemple, un esprit pourtant aussi délié que Michel Foucault, lequel, bien qu'il inventât certes cette très précieuse figure de l'"intellectuel spécifique", ne se priva cependant pas, en ces années-là, de se fourvoyer dans la plus lamentable, sinon coupable, des dérives politico-idéologiques.

Les écrits douteux de Michel Foucault

Qu'il suffise, pour s'en convaincre, de lire ce que, le 26 novembre 1978, il osa écrire dans le grand quotidien italien Corriere della Sera (article par ailleurs repris en français dans le deuxième tome de ses Dits et écrits) au sujet de ce même ayatollah Khomeiny qui s'apprêtait à devenir alors effectivement, après avoir renversé le shah d'Iran (Mohammad Reza Pahlavi), l'autoproclamé et terrible "guide spirituel" de cette effroyable "révolution islamique" : "C'est l'insurrection d'hommes aux mains nues qui veulent soulever le poids formidable qui pèse sur chacun de nous, mais, plus particulièrement sur eux, ces laboureurs du pétrole, ces paysans aux frontières des empires : le poids de l'ordre du monde entier. C'est peut-être la première grande insurrection contre les systèmes planétaires, la forme la plus moderne de la révolte et la plus folle." Démente, cette stratégie de l'aveuglement, lorsqu'on songe, notamment, à cette horrible burqa, sorte de prison ambulante, dans laquelle les mollahs et autres talibans prétendent enfermer, de sinistre et médiévale mémoire, leurs femmes, occultant ainsi là jusqu'à ce beau et noble "visage" que magnifie, par exemple, un penseur tel qu'Emmanuel Levinas en ce chef-d'oeuvre philosophique qu'est Totalité et infini (1961).

Michel Foucault, pourtant mémorable auteur de livres aussi importants, dans l'histoire des idées et des sciences humaines en général, que Les mots et les choses (1966) ou L'archéologie du savoir (1969), ne s'arrêta cependant pas en si bon chemin quant à ce genre d'outrances, pour le moins incompréhensibles sur le plan rationnel, puisque, dissertant toujours là sur Khomeiny, il alla même jusqu'à l'appeler alors très hyperboliquement, dans cette même tribune, "le saint homme exilé à Paris". Et pour cause : celui qui allait bientôt devenir l'un des pires tyrans du monde vivait alors, protégé par le président Valéry Giscard d'Estaing en personne, à Neauphle-le-Château, bourgade située dans la grande mais luxueuse banlieue parisienne !

Le voyage à Canossa (Téhéran) de Jean-Paul Sartre

Cette théocratie, matrice pseudo-religieuse du plus abominable des totalitarismes, où toute personne arbitrairement considérée comme "hérétique" risque la peine de mort (par lapidation ou pendaison), Michel Foucault ne fut toutefois pas, en ce temps-là, le seul des intellectuels français, loin de là, si on ajoute les très zélés maoïstes (tel Maurice Clavel, père idéologique des "nouveaux philosophes") et autres soixante-huitards (style Daniel Cohn-Bendit), à la cautionner du haut de son incomparable prestige.

Ainsi, il n'est pas jusqu'à Jean-Paul Sartre lui-même qui ne fît carrément là, accompagné pour l'occasion de Simone de Beauvoir en personne, le voyage de Téhéran afin d'y aller soutenir publiquement, à grand renfort de publicité, ce barbu enturbanné au regard halluciné. Pour le moins paradoxal, au vu du bien peu enviable statut des femmes au sein de la République islamique d'Iran, de la part de l'historique auteur de ce véritable manifeste de l'émancipation féminine que fut, pour l'époque, le très avant-gardiste Deuxième sexe (1949) !

Si bien que, face à l'énormité de pareilles errances, Sartre, qui n'en était pas à une contradiction près, avait parfaitement raison de se demander, en son Plaidoyer pour les intellectuels, si "les intellectuels sont [...] coupables". Car, de la première à la Seconde Guerre mondiale, de l'avènement du communisme à la chute du mur de Berlin et de l'émergence du national-socialisme à l'hypothétique mort des idéologies selon Francis Fukuyama, ce n'est effectivement, à de très rares exceptions près, que d'une longue suite d'erreurs, les unes plus tragiques que les autres sur le plan humain, que les annales de l'intelligentsia française, toutes tendances philosophiques confondues et par-delà tout clivage politique, se voient, malheureusement, parcourues. Ce fut là, pour reprendre la très juste et adéquate formule de Max Weber dans son essai intitulé "Le savant et le politique" (1959), la dangereuse victoire de la seule "éthique de conviction" au détriment de la nécessaire "éthique de responsabilité" !

Raymond Aron avait vu juste

Ainsi sera-t-il particulièrement édifiant de relire, de ce point de vue-là, ce qu'en disait déjà dans les années cinquante, en son indépassable et encore très actuel Opium des intellectuels, cet esprit aussi libre qu'éclairé, en plus d'être d'une rare honnêteté intellectuelle, que fut l'immense Raymond Aron : "Cherchant à expliquer l'attitude des intellectuels, impitoyables aux défaillances des démocraties, indulgents aux plus grands crimes, pourvu qu'ils soient commis au nom des bonnes doctrines, je rencontrai d'abord les mots sacrés : gauche, révolution, prolétariat. La critique de ces mythes m'amena à réfléchir sur le culte de l'Histoire, puis à m'interroger sur une catégorie sociale à laquelle les sociologues n'ont pas encore accordé l'attention qu'elle mérite : l'intelligentsia."

Car force est de constater que ces lignes du très visionnaire Aron n'ont pas pris, hélas, une ride. Au contraire, si l'on considère la manière dont bon nombre de nos intellectuels en chambre, mais souvent les plus médiatisés au sein de l'Hexagone, ont pris fait et cause, sans discernement philosophique ni nuances conceptuelles, pour ce que l'air du temps baptisa un peu trop vite, de Tunis (Tunisie) à Tripoli (Libye), en passant par Le Caire (Égypte), du beau nom de "Printemps arabe" : sinistre prélude, en réalité, du plus rude des hivers islamistes... À l'instar, précisément, de ce qui se passa, à l'occasion de la Révolution islamique d'Iran, avec la très redoutable mainmise de ces épouvantables fous d'Allah, l'ayatollah Khomeiny en tête, sur cette grande civilisation que fut pourtant jadis la Perse, puis, de là, sur cette bande de terroristes et intégristes en tout genre que constituent à présent, au Liban, le Hezbollah et, en Palestine, le Hamas.

Car cette gigantesque menace d'ordre politico-idéologico-religieux, c'est l'Iran de Khomeiny qui en donna en effet là, avec la très paradoxale caution d'intellectuels aussi prestigieux que Sartre et Foucault, véritables monstres sacrés de l'intelligentsia française, la première et terrifiante impulsion : celle-là même qui, par cette monstruosité d'un autre âge, ne craint pas de mettre aujourd'hui notre monde moderne, sinon nos démocraties européennes, en péril !

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SOURCE : LE POINT (Publié le 12/02/2013 à 09:16 - Modifié le 12/02/2013 à 17:51)

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Une "fausse" égalité reçue en cadeau

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« Le Pouvoir a décidé que nous sommes tous égaux. La fièvre de la consommation est une fièvre d’obéissance à un ordre non énoncé. Chacun, en Italie, ressent l’anxiété, dégradante, d’être comme les autres dans l’acte de consommer, d’être heureux, d’être libre, parce que tel est l’ordre que chacun a inconsciemment reçu et auquel il doit "obéir" s’il se sent différent. Jamais la différence n’a été une faute aussi effrayante qu’en cette période de tolérance. L’égalité n’a, en effet, pas été conquise, mais est, au contraire, une "fausse" égalité reçue en cadeau. »

Pier Paolo Pasolini, Ecrits corsaires

07:02 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

11/02/2013

"L’Europe se fédèrera, ou elle se dévorera, ou elle sera dévorée"...

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« La construction politique se fait à partir de la base, non à partir du haut. Il y a à mon sens une très forte cohérence logique entre le fédéralisme, le principe de subsidiarité, le localisme, la défense des régionalismes et des autonomismes, les perspectives d’économie autocentrée et relocalisée, et aussi la démocratie participative (ou démocratie de base) comme meilleure façon de suppléer aux défauts de la démocratie représentative parlementaire. Drieu La Rochelle disait en 1922, dans "Mesure de la France", que "l’Europe se fédèrera, ou elle se dévorera, ou elle sera dévorée." C’est également mon avis. »

Alain de Benoist, Mémoire vive, entretiens avec François Bousquet

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08/02/2013

Le masque social...

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« Le masque social représente le visage que nous montrons aux autres. Il les aide à nous identifier et nous permet de vivre en société. Malheureusement, de nombreuses personnes laissent leur masque prendre le pouvoir sur leur personnalité réelle. Elles ne sont plus alors que des coquilles vides et perdent sans s'en rendre compte leur liberté de décision. Elles sont à la merci des modes, des mots d'ordre et des normes dictées par leur milieu. Leur seul souci est de garder intact le portrait qu'elles offrent aux autres. Elles établissent avec autrui des relations qui sont basées sur le statut ou sur la hiérarchie, plutôt que des échanges de personne à personne.

La persona représente donc notre masque social, le visage que nous montrons aux autres, celui qui nous permet d'entrer en communication avec eux et qui les aide à nous identifier. Mais le plus souvent, nous ne nous rendons pas vraiment compte que nous portons ce masque. Ce qui fait dire à Jung que " la persona est ce que quelqu'un n'est pas en réalité, mais ce que lui-même et les autres pensent qu'il est ".

La persona comporte un aspect utile et positif. Il est souvent dangereux de se mettre complètement à nu devant autrui, chacun a besoin de conserver un jardin secret qui soit à l'abri des demandes, des jugements et des pressions sociales. Le masque nous aide à préserver la part la plus intime de nous-mêmes tout en établissant des relations avec les autres de manière à pouvoir vivre en société. Il s'agit en quelque sorte d'un intermédiaire entre l'extérieur et notre intérieur le plus confidentiel, un médiateur qui nous permet d'entrer dans le réseau des interactions sociales et de remplir notre rôle dans la communauté humaine. Mais de graves problèmes surgissent si l'on ne se rend pas compte que ce masque existe, le risque est alors très grand de ne plus faire la différence entre notre rôle social et notre véritable personnalité. C'est ce qui arrive à la plupart des gens, ils s'identifient totalement avec leur masque, oubliant que celui-ci n'est qu'un outil qui devrait être à leur service. La persona prend alors le pouvoir et c'est elle qui dicte ses volontés. Les individus prisonniers de ce tyran intérieur ne sont plus que des coquilles vides, leur unique souci est de se conformer à l'image qu'ils donnent d'eux-mêmes. Sans qu'ils s'en aperçoivent, leur personnalité profonde est dévorée par le masque et ils deviennent incapables de prendre librement leurs décisions. Toutes leurs actions répondent au même objectif : garder intact le portrait qu'ils offrent aux autres, ne pas remettre en question la vision qu'ils ont d'eux-mêmes. »

Daniel Cordonier, Le pouvoir du miroir

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06/02/2013

Fin de course...

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« Il faut avoir tué de sa main pour comprendre la vie. La seule vie dont les hommes sont capables, je vous le redis, c’est l’effusion du sang : meurtres et coïts. Tout le reste n’est que fin de course, décadence. »

Pierre Drieu La Rochelle, Le jeune Européen

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04/02/2013

Une longue blessure

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George Sand à Pierre-François Touzé dit Bocage, le 23 février 1845...

« La vie est une longue blessure qui s'endort rarement et ne guérit jamais. »

George Sand, Correspondance, Tome VI

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03/02/2013

GPA... Ta Gueule Robin !

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02/02/2013

Tout l’avilissement du monde moderne...

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« Tout l’avilissement du monde moderne, c’est-à-dire toute la mise à bas prix du monde moderne, tout l’abaissement du prix vient de ce que le monde moderne a considéré comme négociables des valeurs que le monde antique et le monde chrétien considéraient comme non négociables. »

Charles Péguy, "Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne", Œuvres en prose complètes, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade

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Mariage Gay... Ta gueule Robin !

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