Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

05/12/2013

Rongé de scrupules ironiques, naturellement complexe, frémissant et soyeux

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Vers sept heures et demi arrivait chez Weber un jeune homme pâle, aux yeux de biche, suçant ou tripotant une moitié de sa moustache brune et tombante, entouré de lainages comme un bibelot chinois. Il demandait une grappe de raisin, un verre d’eau, et déclarait qu’il venait de se lever, qu’il avait la grippe, qu’il s’allait recoucher, que le bruit lui faisait mal, jetait autour de lui des regards inquiets, puis moqueurs, enfin de compte éclatait d’un rire enchanté et restait. Bientôt sortaient de ses lèvres, proférées sur un ton hésitant et hâtif, des remarques d’une extraordinaire nouveauté et des aperçus d’une finesse diabolique. Ses images imprévues voletaient à la cime des choses et des gens, ainsi qu’une musique supérieure, comme on raconte qu’il arrivait à la taverne du Globe, entre les compagnons du divin Shakespeare. Il tenait de Mercutio et de Puck, suivant plusieurs pensées à la fois, agile à s’excuser d’être aimable, rongé de scrupules ironiques, naturellement complexe, frémissant et soyeux. C’était l’auteur de ce livre original, souvent ahurissant, plein de promesses : Du côté de chez Swann, c’était Marcel Proust. »

Léon Daudet, Salons et journaux

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

04/12/2013

Au miracle de l’Incarnation a succédé le scandale de la Désincarnation

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Abbaye de… Le Dimanche des Chasubles Roses.
 
 Nous restons debout, au moment de l’élévation, au milieu des gens prosternés. Pour cette même raison, pour ne s’être pas incliné au passage d’une procession, le Chevalier de la Barre est mort supplicié. Les temps ont bien changé.
 
 Éxécuté à 27 ans. Son effigie dans une niche décore toujours un coin de rue à Gruissan. Couleurs délavées, fleurs défraîchies, derrière les barreaux l’effigie elle-même reste prisonnière de l’intolérance. 
Ne pas s’incliner - geste souverain, mieux qu’une violence, mieux qu’une révolte armée. Ne pas en faire une cause morale, ni donner à son geste un sens universel - simplement ne pas s’incliner. Quel acte équivaudrait à celui-ci aujourd’hui ?
 
Aujourd’hui je peux rester debout pendant l’élévation, affronter du regard l’hostie et son ostension, sans encourir quoi que ce soit. Telle est notre liberté - mais y a-t-il de quoi être fier ? 
Dans l’abbaye moderne (voile de béton et vitraux abstraits, avec le Christ en trapéziste néo-giottesque au-dessus de l’autel vide) règne une absence flagrante de divinité. Au miracle de l’Incarnation a succédé le scandale de la Désincarnation. Chants grégoriens pour maison de campagne. L’homélie sur saint Jean interviewant le Christ : Êtes-vous le vrai, ou devons-nous en attendre un autre ? (Réponse du Christ, apocryphe : Je suis le vrai, mais il ne faut pas le dire). À quelques kilomètres de là, assemblée celtique néolithique, au coeur du tumulus, les yeux clos en signe de synergie silencieuse. »

Jean Baudrillard, Cool Memories IV

16:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Vous aimez l'Etat ?

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves Libérales"=--=

 


Cliquez sur la photo

11:00 Publié dans Brèves Libérales | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Mais qu'on sache bien que je n'abdique aucune de mes erreurs

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Le temps peut passer et les convulsions sociales du monde ravager les pensées des hommes, je suis sauf de toute pensée qui trempe dans les phénomènes. Qu'on me laisse à mes nuages éteints, à mon immortelle impuissance, à mes déraisonnables espoirs... Mais qu'on sache bien que je n'abdique aucune de mes erreurs. Si j'ai mal jugé, c'est la faute à ma chair, mais ces lumières que mon esprit laisse filtrer d'heure en heure, c'est ma chair dont le sang se recouvre d'éclairs. »

Antonin Artaud, Fragments d’un Journal d’Enfer

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

03/12/2013

Nous ne nous sentions liés qu'envers une très étroite communauté

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 


Ernst von Salomon (à gauche) en compagnie d'Ernst Jünger

« Car nous autres qui, en pleine conscience, ne nous sentions liés qu'envers une très étroite communauté, nous ne devions pas nous chercher des excuses vis-à-vis de la masse des humains, du moment que nous refusions de nous soumettre à la volonté de cette masse. »

Ernst von Salomon, Les Réprouvés

16:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Que la muraille épaisse de l’occulte s’écroule sur ces révolutionnaires qui ne révolutionnent rien

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Le surréalisme n’est-il pas mort du jour où Breton et ses adeptes ont cru devoir se rallier au communisme et chercher dans le domaine des faits et de la matière immédiate, l’aboutissement d’une action qui ne pouvait normalement se dérouler que dans les cadres intimes du cerveau.

(…)Que me fait à moi, toute la Révolution du monde si je sais demeurer éternellement douloureux et misérable au sein de mon propre charnier ; ce qui me sépare des surréalistes, c’est qu’ils aiment autant la vie que je la méprise. Jouir dans toutes les occasions et par tous les pores, voilà le centre de leurs obsessions. Mais l’ascétisme ne fait-il pas corps avec la magie véritable, même la plus sale, même la plus noire. (…)

Que la muraille épaisse de l’occulte s’écroule une fois pour toutes sur tous ces impuissants bavards qui consument leur vie en objurgations et en vaines menaces, sur ces révolutionnaires qui ne révolutionnent rien. »

Antonin Artaud, A la grande nuit, ou le bluff surréaliste

13:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

The real bosses...

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves Libérales"=--=

 


Cliquez sur la photo

10:40 Publié dans Brèves Libérales | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Le silence des hommes est comme un sacrement

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« La musique est elle même une sorte de silence, parce qu’elle impose silence au bruit et d’abord au bruit insupportable par excellence qui est celui des paroles. La musique est le silence des paroles, comme la poésie est le silence de la prose, elle allège la pesanteur accablante du logos et empêche que l’homme ne s’identifie à l’acte de parler. Le chef d’orchestre attend pour donner le signal à ses musiciens que le public se soit tu, car le silence des hommes est comme un sacrement dont la musique a besoin pour élever la voix. »

Vladimir Jankélévitch, Quelque part dans l’inachevé

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

02/12/2013

Ce que prend l'Etat...

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves Libérales"=--=

 


Cliquez sur la photo

19:39 Publié dans Brèves Libérales | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Une plaie mystérieuse au flanc de l’espèce

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« La luxure est une plaie mystérieuse au flanc de l’espèce. Que dire, à son flanc ? A la source même de la vie. Confondre la luxure propre à l’homme, et le désir qui rapproche les sexes, autant donner le même nom à la tumeur et à l’organe qu’elle dévore, dont il arrive que sa difformité reproduise effroyablement l’aspect. »

Georges Bernanos, Journal d’un curé de campagne

16:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Les formes les plus malheureuses de notre existence historique

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Aujourd’hui où des îles polynésiennes noyées de béton sont transformées en porte-avions pesamment ancrés au fond des mers du Sud, où l’Asie tout entière prend le visage d’une zone maladive, où les bidonvilles rongent l’Afrique, où l’aviation commerciale et militaire flétrit la candeur de la forêt américaine ou mélanésienne avant même d’en pouvoir détruire la virginité, comment la prétendue évasion du voyage pourrait-elle réussir autre chose que nous confronter aux formes les plus malheureuses de notre existence historique ? Cette grande civilisation occidentale, créatrice des merveilles dont nous jouissons, elle n’a certes pas réussi à les produire sans contrepartie (…), l’ordre et l’harmonie de l’Occident exigent l’élimination d’une masse prodigieuse de sous-produits maléfiques dont la terre est aujourd’hui infectée. Ce que d’abord vous nous montrez, voyages, c’est notre ordure lancée au visage de l’humanité. »

Claude Lévi-Strauss, Tristes Tropiques

14:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Il flottait autour de lui une odeur de guerre

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Je n’oublierai jamais le jeune tankiste SS qui beurrait calmement son pain du plat de la lame de son poignard. Il ne nous regardait même pas. Il flottait autour de lui une odeur de guerre. De drap en sueur, de cuir, d’huile et de graisse tiède. Et s’il nous avait offert des poignards, des uniformes à notre taille et s’il nous avait assis aux commandes de l’énorme jouet, qu’eussions-nous fait de nos cahiers et de nos livres ? Un feu de joie, peut-être. Mais il était allemand comme est français, vingt ans plus tard, le parachutiste qui ne prête aucune attention aux enfants de ce village kabyle. Une fille s’est arrêtée pour regarder le SS à tête de mort. Il a levé les yeux, elle a baissé les siens et est partie toute droite et toute patriote. Il a souri en la suivant du regard. Est-ce que la fille ose penser qu’il est bien dommage et bien étrange que le mal soit si beau ? »

Jean Cau, Le meurtre d’un enfant

12:15 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Je me refusais à leur sous-éternité, à leurs certitudes de larves pétrifiées...

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« "Comment peut-on être Roumain ?” était une question à laquelle je ne pouvais répondre que par une mortification de chaque instant. Haïssant les miens, mon pays, ses paysans intemporels, épris de leur torpeur, et comme éclatants d’hébétude, je rougissais d’en descendre, les reniais, me refusais à leur sous-éternité, à leurs certitudes de larves pétrifiées, à leur songerie géologique. J’avais beau chercher sur leurs traits le frétillement, les simagrées de la révolte : le singe, hélas ! se mourait en eux. Au vrai, ne relevaient-ils pas du minéral ? Ne sachant comment les bousculer, les animer, j’en vins à rêver d’une extermination. On ne massacre pas des pierres. Le spectacle qu’ils m’offraient justifiait et déroutait, alimentait et écœurait mon hystérie. Et je ne cessais de maudire l’accident qui me fit naître parmi eux. »

Emil Cioran, La Tentation d’exister

10:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Machine à bourrer les crânes

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« La plus redoutable machine est la machine à bourrer les crânes, à liquéfier les cerveaux. Obéissance et irresponsabilité, voilà les deux Mots Magiques qui ouvriront demain le Paradis de la Civilisation des Machines. »

Georges Bernanos, La France contre les robots

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

01/12/2013

Manipulation Gôchiste...

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=

 

Véritable bide, la manifestation de Méluche n'a pas été présentée comme telle par nos médias complices du systématique bourrage de crâne.

Voici comment on installe une belle manipulation pour faire croire dans le poste de télévision qu'il y avait foule...


Cliquez sur la photo

23:03 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Anything the Government gives you...

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves Libérales"=--=

 


Cliquez sur la photo

22:16 Publié dans Brèves Libérales | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

La mort, une chose de peu d’importance

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Sur toute cette désolation régnait une suprême indifférence, juste une nuit qui prenait fin et un jour de plus qui commençait, et pourtant l’intimité secrète de ces collines, leur merveilleux silence consolateur, faisait de la mort une chose de peu d’importance. Vous pouviez toujours mourir, le désert demeurait là pour cacher le secret de votre mort, resterait là après vous pour recouvrir votre mémoire de vents sans âge, de chaleur et de froid. »

John Fante, Demande à la Poussière

20:22 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook