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04/09/2020

Dans une cage...

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03/09/2020

Rien n’est absolu

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« Rien n’est absolu

Corollaire du précédent. La plupart des hommes de ma génération ont entendu cela toute leur enfance. Chaque fois qu’ivres de dégoût nous cherchâmes un tremplin pour nous évader en bondissant et en vomissant, le Bourgeois nous apparut, armé de ce foudre.

Nécessairement, alors, il nous fallait réintégrer le profitable Relatif et la sage Ordure.

Presque tous, il est vrai, s’y acclimatèrent, par bonheur, devenant, à leur tour, des Olympiens.

Savent-ils, pourtant, ces buveurs d’un sale nectar, qu’il n’y a rien de si audacieux que de contremander l’Irrévocable, et que cela implique l’obligation d’être soi même quelque chose comme le Créateur d’une nouvelle terre et de nouveaux cieux ?

Évidemment, si on donne sa parole d’honneur que "rien n’est absolu", l’arithmétique, du même coup, devient exorable et l’incertitude plane sur les axiomes les plus incontestés de la géométrie rectiligne. Aussitôt, c’est une question de savoir s’il est meilleur d’égorger ou de ne pas égorger son père, de posséder vingt-cinq centimes ou soixante-quatorze millions, de recevoir des coups de pied dans le derrière ou de fonder une dynastie.

Enfin, toutes les identités succombent. Il n’est pas "absolu" que cet horloger qui est né en 1869, pour l’orgueil de sa famille, n’ait aujourd’hui que quarante-trois ans et qu’il ne soit pas le grand-père de ce doyen de nos emballeurs qui fut enfanté pendant les Cent Jours, — de même qu’il serait téméraire de soutenir qu’une punaise est exclusivement une punaise et ne doit pas prétendre aux panonceaux.

En de telles circonstances, on en conviendra, le devoir de créer le monde s’impose. »

Léon Bloy, Exégèse des lieux communs

 

 

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Chouette ! C'est la rentrée...

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Peu de visages...

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Dieu n’en demande pas tant !

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« Dieu n’en demande pas tant !

Quelle épigraphe pour un commentaire du Code civil ! Plaisanterie trop facile et qu’il faut laisser charitablement à MM. les journalistes ou clercs d’huissiers. Le cas est grave.

N’est-ce pas une occasion de stupeur de songer que cette chose est dite, plusieurs millions de fois par jour, à la face conspuée d’un Dieu qui "demande" surtout à être mangé ! Le marchandage perpétuel impliqué par ce Lieu Commun a ceci de troublant qu’il rend manifeste le manque d’appétit d’un monde affligé cependant par les famines et réduit à se nourrir de son ordure.

Il serait puéril de faire observer qu’en cette formule, bien plus mystérieuse qu’on ne croirait, tout porte sur le mot tant, dont l’abstraite valeur est toujours à la merci d’un étalon facultatif qui n’est jamais divulgué. Cela dépend naturellement de l’étage des âmes.

Mais, comme la pente de toute négation est vers le néant, il n’est pas téméraire de conclure que l’imprécise demande de Dieu équivaut à rien, et que ce Dieu n’ayant plus rien à demander, en fin de compte, à des adorateurs qui peuvent indéfiniment rétrécir leur zèle, il n’a que faire désormais de son Être ou de sa Substance et doit nécessairement s’évanouir. Il importe, en effet, aussi peu que possible, qu’on ait telle ou telle notion de Dieu. Lui-même n’en demande pas tant, et voilà le point essentiel.

Quand j’exhorte ma blanchisseuse, Mme Alaric, à ne pas prostituer sa dernière fille comme elle a prostitué les quatre aînées ou que, timidement, je propose à mon propriétaire, M. Dubaiser, l’exemple de quelques Saints qui ne crurent pas indispensable à l’équilibre social de condamner à mort les petits enfants, et que ces dignes personnes me répondent : — Nous sommes aussi religieux que vous, mais Dieu n’en demande pas tant…, je dois reconnaître qu’elles sont fort aimables de ne pas ajouter : au contraire ! bien que ce soit évidemment, nécessairement, le fond de leur pensée.

Elles ont raison, sans doute, car la logique des Lieux Communs ne pardonne pas. Si Dieu n’en demande pas tant, il est forcé, par une conséquence invincible, d’en demander de moins en moins, je le répète, et finalement de tout refuser. Que dis-je ? En supposant qu’il lui reste alors un peu d’existence, il se trouvera bientôt dans la plus pressante nécessité de vouloir enfin qu’on vive comme des cochons et de lancer le reliquat de son tonnerre sur les purs et sur les martyrs.

Les bourgeois, d’ailleurs, sont trop adorables pour n’être pas devenus eux-mêmes des Dieux. C’est à eux qu’il convient de demander, à eux seuls. Tous les impératifs leur appartiennent et on peut être certain que le jour où ils demanderont trop sera précisément le jour même où ils commenceront à s’apercevoir qu’ils ne demandent pas tout à fait assez…

— Moi, je demande vos peaux, sales canailles ! leur dira Quelqu’un. »

Léon Bloy, Exégèse des lieux communs

 

 

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Sans avoir à réfléchir...

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02/09/2020

Déraciner ces enfants, les détacher du sol et du groupe social ou tout les relie pour les placer hors de leurs préjugés dans la raison abstraite...

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« Du professeur ou du livre, nous recueillons seulement ce que notre instinct reconnaît comme sien, et nous interprétons avec une étrange indépendance. Alors que le maître réfute, souvent ses indignations tombent lourdement au pied de sa chaire, et la doctrine qu’il pense avoir détruite, il l’a propulsée dans des êtres avides qui, dès lors, en seront animés. Les mouvements si violents de ces jeunes âmes ne se traduisent pas encore en actions. M. Bouteiller, qui leur parle, avec une insistance éloquente, de cette idée supérieure du devoir qui gît dans chaque conscience et qui prouve l’existence de Dieu, jamais ne se penche pour écouter leurs murmures intérieurs. Nul doute qu’il eût été stupéfait de constater les prolongements de sa parole dans ces jeunes cerveaux. Mais voilà un des aspects les plus intéressants de l’œuvre de M. Bouteiller au lycée de Nancy : il fait avec ampleur son geste de semeur et ignore absolument ce que devient la graine.

Pour qu’il prévît sa moisson, il eût fallu qu’il connût son terrain ; c’est une étude qu’il dédaigne. Ce kantien ne se rend pas compte que d’être parvenu à son degré élevé de culture, d’avoir échappé à la patrie restreinte et à ses intérêts étroits pour appartenir à la France, à l’humanité tout entière et à la raison, c’est une puissance qui, chez un éducateur, implique un devoir : le devoir et la puissance de comprendre toutes les conditions de l’existence, qui sont diverses suivant les milieux. Chaque individu est constitué par des réalités qu’il n’y a pas à contredire ; le maître qui les envisage doit proportionner et distribuer la vérité de façon que chacun emporte sa vérité propre.

Et même avant d’examiner les biographies de ses élèves, M. Bouteiller ne devrait-il pas prendre souci du caractère général lorrain ? Il risque de leur présenter une nourriture peu assimilable. Ne distingue-t-il pas des besoins à prévenir, des mœurs à tolérer, des qualités ou des défauts à utiliser ? Il n’y a pas d’idées innées, toutefois des particularités insaisissables de leur structure décident ces jeunes Lorrains à élaborer des jugements et des raisonnements d’une qualité particulière. En ménageant ces tendances naturelles, comme on ajouterait à la spontanéité, et à la variété de l’énergie nationale ! C’est ce que nie M. Bouteiller. Quoi ! à la façon d’un masseur qui traite les muscles de son client d’après le tempérament qu’il lui voit, le professeur devrait approprier son enseignement à ces natures de Lorrains et aux diversités qu’elles présentent ! C’est un système que M. Bouteiller n’examine même pas.

Déraciner ces enfants, les détacher du sol et du groupe social ou tout les relie pour les placer hors de leurs préjugés dans la raison abstraite, comment cela le gênerait-il, lui qui n’a pas de sol, ni de société, ni, pense-t-il, de préjugés ? »

Maurice Barrès, Les déracinés

 

 

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Rôle de père...

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Quel Peuple Formidable, putain !

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01/09/2020

Son sang en est brûlé...

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« De l’ambition mêlée à la mélancolie romanesque, voilà ce que l’on retrouve au cours de ce siècle, chez des milliers de jeunes gens, les Julien Sorel, les Rubempré, les Amaury, pour qui les conquêtes de la bourgeoisie ont rompu les frontières sociales, et ouvert tous les possibles. M. Bouteiller, qui croit soumettre ses élèves à la notion du devoir, ne fait que les jeter plus ardents dans la voie commune aux jeunes Français modernes. Et leurs lectures aussi les exaltent sans plus leur fournir de sentiment social.

Dans chaque quartier de lycée se trouve une petite bibliothèque, composée d’après l’âge des élèves. L’apprenti philosophe y connaît à travers de faibles contradicteurs les grands esprits libres. Malmenés, parfois injuriés par les éditeurs universitaires, ils se présentent à l’enfant comme des révoltés, des proscrits ; par là son imagination, qu’ils auraient bien su ébranler, est plus fortement séduite. Il les lit sous la flamme du gaz, dans un lieu infecté par tant d’adolescents pressés, dans une atmosphère de contrainte, de malaise, d’irritation et de grossièreté. Son sang en est brûlé ; sous leur poids, son âme prend une pente selon laquelle dorénavant coulera tout ce qu’elle recevra de la vie. Le grand air, les horizons libres, la douceur d’une jeunesse passée dans une harmonie d’intérêts naturels et d’affections, donneraient à de tels livres un sens qu’ils n’ont pas dans les cellules d’un lycée. Et Rousseau, qui fait aimer et donne le sens de la fraternité, si tu le lis dans un verger, les tourmentait de sensualité et de sauvagerie mélancolique, tumultueux petit livre lu secrètement aux lueurs tard prolongées d’un jour de juin, splendide, mais trop lourd pour le prisonnier. »

Maurice Barrès, Les déracinés

 

 

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Frayeur

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