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07/09/2005

Politicards... Journaleux... et droits de l'hommisme !

=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires"=--=

Sacrés politicards, sacrés journalistes… grâce à eux l’Être s’évanouit… fond comme neige au soleil… dans le cadre nauséabond, installé, entretenu de l’Absence du Verbe… impossibilité d’atteindre la meilleure part de nous-même : celle qui par les Mots noblement clamés dans une haute conscience de soi parvient à soigner et guérir les Maux en les nommant…
Ainsi…
Soyons sélectifs dans nos « ingérences », le Capitalisme Intégriste nous en sera reconnaissant !
L'ère du temps est celle de « l'ingérence humanitaire », de l'aide aux opprimés quand ceux qui les oppriment ne sont pas forts et ne sont pas nos amis ! En fait, une nouvelle manière de fliquer le monde pour que la normalisation en cours porte rapidement ses fruits : mettre tout le monde au pas ! Pays, différences, cultures, individus. Enculage général !
Un massacre de civils au Kosovo, les deux tours du World Trade Center qui s’écroulent, et c’est le branle bas de combat, une marée de protestations belliqueuses appelant à la défense du Droit et des droits de l'homme par les armes. Versons donc un peu de sang. Encore.
Joli leurre…
Il y aurait tant à dire de ces passionnés de la conscience ! La conscience dans les chaussettes. Tant à dire qu’on ne sait pas par où commencer.
Ah ! ces grands qui nous gouvernent, qui pensent pour nous, aux sourires bien blancs, à l’haleine impeccable, les puissants de ce monde qui montent soudain sur les estrades pour haranguer le populo, qui se précipitent aux meurtrières de l'indignation pour faire vociférer leurs muqueuses et leurs humeurs, et tandis que l'OTAN se mue en ange vengeur d’un occident « choqué » dans ses valeurs les plus intimes, l’ONU bredouille sur place, Clinton ou Bush se frottent les mains. L'exultation devient collective. On songe soudain aux prémices d'une croisade. Une croisade particulière qui n’a rien de saint ! La grand-messe absolutoire à la télévision est quotidienne, le présentateur joue le rôle du prêcheur sous le regard bigot du paroissien dans son canapé se grattant les couilles. Le Spectacle peut commencer…pardon… peut se poursuivre. Guy DEBORD se marre dans sa tombe ! Un moment d'hypocrisie aussi dans ce que l'hypocrisie a de plus laid et l'occident de plus irritant. On se met le masque de l’homo-festivus occidental, celui que porte et défend avec ardeur Marc-Olivier Fogiel, mais avec la larme et la colère adéquates, celles qu’on n’affiche plus pour son propre pays, pour sa propre culture, pour sa propre identité, pour son propre honneur – en supposant que ce terme ait encore une signification (même moindre) pour le moindre lecteur de cette bafouille que je trace.
Qui pouvait montrer, sur une carte, le Kosovo ou le Kurdistan avant certains évènements récents ? Et encore aujourd’hui… après les évènements ? Au Kosovo ou au Kurdistan Turque… ceci n’est qu’une suspension des hostilités en cours. Car désormais il semble bien que le 21ème Siècle soit parti pour être celui de la guerre perpétuelle, afin de bien nous maintenir dans la crainte et la peur d’un choc des civilisations. Le Gouvernement Américain est parvenu à faire la nouvelle scission tant désirée. Nord/Sud. Le nouvel Ordre Mondial en est le garant et le dépositaire. Le nouvel Ordre Mondial : celui du fric à tout va, de la consommation joyeuse et de la vie à crédit. Pour cela, et avant l’aplanissement général et l’uniformisation de toute l’Humanité, le nouvel Ordre Mondial a besoin, encore pour un temps, de la division calculée… pour mieux régner. Bien-sûr.
Français montrez moi Roubaix sur une carte ! L’avenir nous en reparlera de cette ville. Parole de Serbe.
Tristesse pour la conscience humaine. Dodo, citoyen ! Et surtout : chut ! Ne te réveille pas trop, on te traiterait de néo-réac et de fasciste ! Même si tu vomis Le Pen ! Surtout si tu vomis Le Pen !
« Comment ? Ce type tient ces propos et n’est pas d’extrême droite !!!! C’est choquant, dans ce pays de la liberté et des droits Universels de l’Homme .»
Il devrait plutôt rejoindre le camp de Marc-Olivier Fogiel, n'est-ce pas, et postillonner onctueusement son ressentiment démocratique sur une vieille France qui, bien que moisie, savait au moins mettre un pied devant l'autre quand il fallait et avait encore le sens... du bon sens.
Et on part comme en 14. En chantant. En priant. Convaincus d’être les sauveurs. Les élus. Pauvre Irak !
On clame alors bien fort qu’on s’en va défendre (à tout prix) le droit international et les valeurs universelles. Et ces droits et ces valeurs on les refuse aux victimes que nos massacres accouchent, ou à tous ceux dont la situation politique, religieuse, culturelle ne coïncide pas avec nos intérêts.
Les médias affirment porter l'attention de l'opinion publique sur une cause juste. On en oublie tant d'autres causes ou conflits pas moins justes que ceux projetés dans la mire, dans un oubli à peine enrobé de quelques commentaires lapidaires et souvent bien ignorants, ironiques de ce cynisme moderne qui n’éclaire rien ni personne. Pire, parfois les commentaires concernant ces conflits oubliés sont inexistants, alors que dans le traitement des conflits qui veulent bien les intéresser, nos médias brillent souvent par leur furieux déchaînement (la guerre de Bosnie devient une guerre de conquête alors que les Serbes qui y ont pris les armes y vivent depuis 500 ans), leurs amalgames (tous les Serbes sont des Nationalistes sanguinaires… ou …l’Irak est une menace Islamiste alors que le pays est laïc) et leurs condamnations hâtives (Milosevic au tribunal de la Haye, alors que les Serbes auraient voulu le juger eux-mêmes pour faire leur mea-culpa et se faire accepter dans la communauté Internationale... désormais l’Histoire – manipulée – ne retiendra que le jugement de Milosevic à la Haye et l’idée que les Serbes ne voulaient pas le donner !). Lamentable.
Et comme par hasard, les points du globe qui intéressent les journalistes sont souvent ceux qui intéressent les dirigeants de leurs pays. Ce n’est pas tant un imaginaire "complot politico-médiatique " (encore que ces oiseaux là – les journalistes et les politicards – s’entendent plutôt bien) qu’une assurance que viendra tôt ou tard, l'heure du grand show militaire, diplomatique, et la fête de la reconstruction, quand le Business aura repris ses droits, qui pousse les journalistes à cette attitude. Mais les a-t-il jamais perdu ses droits, le Business ?
Oui, ils se disent tous, les scribouillards comme les valeureux hommes d'action, que viendra l'heure bénie où ils sentiront que fouler un pays à terre, honni et vomi des puissants, avec leurs analyses de journalistes planqués dans les luxueux hôtels, avec leurs délicieuses perspectives de Requins de la finance... fouler un pays à terre, disais-je, est moins frustrant et surtout plus rentable que combattre les moulins de l'indifférence pour réveiller un peuple de mort-vivants. Et pourquoi le réveiller d'abord ?
Il nous faut du CASH !
Ce qui explique, ainsi, que l'on parle plus des kurdes d'Irak que des kurdes de Turquie qui n'ont pas eu la " chance ", pour attirer l'attention des médias occidentaux, de disposer de Saddam Hussein. La Turquie n’est-elle pas pressentie pour rentrer dans la CEE ? J’y reviendrai.
Ah ! Ce Nebo qui se la pète avec ses « figures de style » ? Vraiment ? Les exemples pourtant foisonnent, montrant que l'ironie n'est pas dans ce que j’écris mais dans les faits : éclipsés les sahraouis, enfouis les Chrétiens du Soudan et autres peuples ou conflits si peu évoqués qu'en parler fait presque sourire, ennuie. Les sourcils se tordent, interrogatifs. On craint l'étalage lassant d'un goût pédant pour la révolte exotique et la marginalité.
De même des conflits plus proches : pas si loin, en Turquie, donc, l'un des meilleurs alliés des USA, la Turquie, donc, deuxième armée de l'OTAN (!!!!), emploie tous les moyens, y compris les déplacements de populations et la torture systématique, dans sa lutte contre les kurdes du P.K.K. Et dois-je rappeler l'occupation par la Turquie du nord de la Chypre et les autres violations des droits de l'homme sur cette magnifique île, d'une façon qui au total dépasse en fureur et en dimension ce qui s’est passé au Kosovo sous Milosevic avant les bombardements de l'OTAN. En Chypre, depuis 1974 l'armée turque occupe le nord de l’île qu'elle a vidé par la force de ses habitants chypriotes grecs (en 1975 la Turquie avait en plus imposé que les chypriotes turcs vivant au sud gagnent le nord de l'île, créant ainsi deux zones « éthniquement pures ») ; de nos jours elle conforte cet état de fait par l'apport massif de colons venus de Turquie et la présence d'un corps d'armée. L'origine réelle du conflit remonte aux années 50, quand la Chypre était encore une colonie ou un protectorat (je ne sais plus) Britannique, c'est à cette époque que les turcs eurent l'idée d'un partage de l'île et de la création au nord d'une zone "turque" pour contrer la volonté des chypriotes grecs (qui représentaient alors 82% de la population de l'île) de se rattacher à la Grèce. La proclamation de l'indépendance de l'île en 1960 n'avait pas détourné les parties de leurs ambitions respectives. La Turquie avait préparé le partage et l'intervention de 1974 en mettant en place des milices chypriotes turques, bras armé de sa politique dans l'île (et dont l'action eut pour conséquence des affrontements sanglants et des atrocités impliquant les deux communautés de l'île - affrontements qui connurent leur paroxysme dans les années 60). Depuis... c’est le statu quo ! Et ce pays, la Turquie, devrait rentrer dans l’Europe. Lorsqu’on sait que les Chrétiens Orthodoxes de Turquie ne peuvent même pas ouvrir leurs écoles ou leurs monastères librement.


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Sachez que le gouvernement turc, dans la partie turque du Kurdistan, brûle systématiquement et chasse les habitants des villages kurdes soupçonnés de soutenir le P.K.K. (Parti des travailleurs Kurdes) ou qui refusent de constituer une milice locale anti-P.K.K..
Tout le monde s'en fout et la Turquie fait même partie des pays qui participent aux actions de l'O.N.U. (en Bosnie, par exemple, et appelle au respect des droits de l'homme au Kosovo, sans que cela ne percute qui que ce soit – que ce soit parmi les médias ou nos dirigeants de gauche, de droite, du centre, tous tellement vertueux). Les plaintes de certains sont voués à passer au second plan jusqu'à ce qu'un changement de conjoncture économique, stratégique, politique fasse tourner dans leur direction le vent des intérêts. Il semble que certaines plaintes soient même passées aux oubliettes.
Je ne peux, ni ne cherche, à blâmer tout le monde pour ces évidences que si peu ne se lassent d'ignorer. Certes, on ne peut connaître ni s'intéresser à tout (le choix même des exemples dans ce texte en est l’illustration), mais l'attitude des journalistes censés nous informer de tout, le comportement nauséabond de certains intellectuels (B.H.L. ?) qui érigent leur fonds de commerce sur ces luttes sélectives (sur des amoncellements de cadavres) pour la dignité humaine, peuvent être sujet à " interrogations ". Les chefs d'Etats, quant à eux, pensent bien sûr avant tout à la sauvegarde des intérêts nationaux... et aux prochaines élections.
Et des questions, oui, je m’en pose ! Par exemple celle de savoir si l’attitude des journalistes et des politiciens favorise autre chose que de simples intérêts contingents – quoi que les cyniques diraient que le « sacrifice » est vain pour n’importe quelle cause et qu’il est préférable de compter les billets. Ou formulé différemment : la question de l'utilisation vulgaire et abusive, par les pays occidentaux, de certaines valeurs (Les droits. Les devoirs.) dans le seul but de préserver des intérêts qui sont pourtant opposés à ces valeurs. C’est cette tare malsaine de la politique internationale qui consiste, pour servir ses propres intérêts, à prétexter la défense zélée des droits de l'homme en intervenant de la manière la plus brutale qui soit dans un pays donné, par le biais d’un prétendu « droit d'ingérence ». En attendant, sous des montagnes d 'hypocrisie et de prétextes bidons de lâches et de couards, on ferme les yeux sur les violations qui ont lieu partout ailleurs y compris dans son propre « camp » que pourtant l'on serait parfaitement en mesure de stopper, ou en tout cas de condamner autrement qu'à demi-mots. Et on se complait dans cette indécente comédie, dans cette mascarade post-moderne. L’occident jettera-t-il un jour son masque de pacotille, devant lequel les foules hypnotisées clignent des yeux ?
Oui, pauvre fou que je suis, (tel Zola à une autre époque et pour d’autres raisons… mais pas si éloignées que ça de celle-ci) j’accuse (et condamne même) ces « moins que rien », ces « qui ressemblent à rien », ces scribouilleurs de tristes pages aux 1000 et 1 opinions mais sans la moindre idée ni intuition authentique dans leurs analyses et comptes rendus bidons, ces petits politiciens véreux, ces journaleux libidineux imbus d’eux-mêmes se caressant le nombril à longueurs de pages, d’heures d’antennes ou de mandats ; je les accuse d’être la lie de l’humanité, participant à de véritables génocides humains, culturels et intellectuels et les condamne à l’indifférence. Je suis gentil, n’est ce pas ? Il mériteraient une bonne fessée aussi.
Leur condamnation à l'indifférence (ah ! si elle était seulement suivie et appliquée par nous tous !) rendrait peut-être moins amère la course des peuples qui courent derrière leurs " droits " comme derrière un mirage dans ce silence sanglant. Ce silence sanglant ou ce baragouinage généralisé assourdissant qui fait qu’on entend uniquement qui on veut bien entendre.
Le seul espoir que j'ai en cette Vie... c'est que tout cela soit mené à son terme... dans un paroxysme définitif...
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Bande son du moment :
*Carmen de Bizet
Lectures du moment :
*La Divine Comédie de Dante
*Illuminations de Rimbaud
Citation du jour : « Le monde va finir. La seule raison pour laquelle il pourrait durer, c'est qu'il existe. Que cette raison est faible, comparée à toutes celles qui annoncent le contraire, particulièrement à celle-ci : qu'est-ce que le monde a désormais à faire sous le ciel ? – Car, en supposant qu'il continuât à exister matériellement, serait-ce une existence digne de ce nom et du dictionnaire historique ? Je ne dis pas que le monde sera réduit aux expédients et au désordre bouffon des républiques du Sud-Amérique, – que peut-être même nous retournerons à l'état sauvage, et que nous irons, à travers les ruines herbues de notre civilisation, chercher notre pâture, un fusil à la main. Non ; – car ce sort et ces aventures supposeraient encore une certaine énergie vitale, écho des premiers âges. Nouvel exemple et nouvelles victimes des inexorables lois morales, nous périrons par où nous avons cru vivre. La mécanique nous aura tellement américanisés, – le progrès aura si bien atrophié en nous toute la partie spirituelle, que rien parmi les rêveries sanguinaires, sacriléges ou anti-naturelles des utopistes ne pourra être comparé à ses résultats positifs. Je demande à tout homme qui pense de me montrer ce qui subsiste de la vie. » Charles Baudelaire, Fusées

Humeur du moment : Déterminé