Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

30/03/2008

Willy...

=--=Publié dans la Catégorie "Musique : Rêve Vénitien..."=--=


Willy Vedder...


...celui en bermuda, qui s'avance, guitare à la main, lors de balances sonores avant un concert nocturne en plein air dans l'Oise...


...et sur cette photo, dans le fond à droite...


...Willy Vedder, cher compagnon d'infortune, est mort.



Mickey, un fidèle de Venice, m'a appelé Vendredi soir dernier pour me l'annoncer. Je n'en sais pas plus. Il est passé comme une comète dans Venice, de l'été 1997 à l'été 1998, grosso modo. Ce fut un plaisir de jouer à ses côtés. Un mec bien. Gentil. Un vrai manouche dans l'âme. En été il aimait dormir à la belle étoile. Mais au bout d'un an de présence au sein du groupe, ses démons l'ont rattrapé, l'alcool, la drogue, et il a lâché le groupe à notre plus grand regret à tous, après un incendie chez lui, en nous en parlant avec un air gêné. Après son départ je n'ai plus eu envie de jouer avec un autre guitariste.

Je n'ai connu Willy qu'au sein du groupe. Sa fragilité, son talent évident, son manque de rigueur aussi, qui n'enlevait rien cependant à son efficacité... et sa guitare pourrie que lui seul parvenait à faire sonner. Mais je pense à lui avec Force et Nostalgie. Je pense à lui au présent, aussi. Là, dans mon coeur.

Si je suis en mesure, un jour, de mettre la main sur d'autres photos et des enregistrements avec lui, je les mettrai en ligne... pour la beauté du geste et conter ce qui fut notre Geste à nous. En attendant, voici 4 titres pour penser à lui tout de même, même si il ne joue pas dessus... 4 "démos" enregistrées fin 2001/début 2002... ces morceaux ne sont pas les versions qu'on retrouve sur l'album définitif, "Soudain l'Ouverture", elles n'étaient, ici, qu'à l'état d'élaboration, en construction.

Les Récifs du Mal (Démo 2002).mp3

Les Récifs du Mal (Paroles : Eric James/Musique : Nebojsa Ciric-Franck Schaack-Frédéric Laforêt-Eric James)


"N'attend pas que je te revienne
Revienne faire face
La pleine mer est comme un long rêve
Dont on ne sort pas

Je t'invite à stopper les recherches
Te convie à mieux baisser les bras
Puisses-tu faire luir le feu sans flammes

Un seul corps pour véhicule magique
Quand l'esprit n'a plus d'importance
Les pensées, dans le ciel s'imbriquent
En clownesques éminences

Un souple nauffrage
M'a désarmé de tout courage
Sur un semblant d'esquif
Je dérive entre les récifs

J'ai quitté la ville saturée de lumières
Pour une sombre nuit dénuée d'adversaires
Le fruit défendu que ta bouche dévore
Je n'aurais pas même su le mordre

Un triste nauffrage
Hors du destin et de ses rouages
Dieu me sort de tes griffes
Pour me perdre entre les récifs

Il n'est pas d'autre sortie secrète
Pour une âme en perdition
Que de s'exercer à mourir
Pour apprendre à vivre

Dieu est nauffrage
Il m'a sourit, il me dévisage
Sous son oeil attentif
Je dérive entre les récifs
Je dérive entre les récifs
Entre les récifs, entre les récifs
Entre les récifs du Mal
Les récifs du Mal..."


L'Art (Démo 2002).mp3

L'Art (Paroles : Eric James/Musique : Nebojsa Ciric-Frédéric Laforêt-Eric James-Franck Schaack)

"Et puis le drame réclame un autre artiste
Qui saurait l'art d'oeuvrer sans artifices
Qu'il sache rire aux éclats du miroir
Rire de son plus long calvaire
Et tout peut commencer

Melusine croise mon regard
Au carrefour des chemins
Chevelure-terre, corps-ivoire
Douce avalanche carmin de sa langue fourche
Je divague
Confesse le coup de foudre
Me glisse dans l'éclaircie
Dans le cercle transi. L'épilogue
Pour débrouiller le fil
Détacher ma pirogue
Remonter la rivière insipide

Un coeur brisé
Un coeur asservi
Au calvaire tout peur commencer
Recommencer

Je vois descendre sur moi
La fine manne au goût de fiel
Dans le rang des carnassiers
On vaque à une vive affaire
Une curieuse affaire
Que le vent tourne et fléchisse vite
Nos légions d'âmes factices et revèches
Nausée du brave. Précipice. Drague.
Du fond l'imposture se révèle
Serpent de haine !
Il a faim de forces
Butine au torse

Un coeur épuisé. Brisé.
Somnifère
Un coeur asservi
Au calvaire tout peut commencer
Recommencer

Melusine vient s'enlacer. Elle fait le héros prisonnier
Pas d'issue. C'est l'issue :
Apprivoiser l'art
Dans la peau du carnassier. Mon addiction résignée.
Pas d'issue. C'est l'issue
Apprivoiser l'art
Eblouissant tour de force. Tuer le serpent à la noce.
Pas d'issue. C'est l'issue :
Apprivoiser l'art"


Bon Appétit aux Tueurs (Démo 2002).mp3

Bon Appétit Aux Tueurs (Paroles : Eric James/Musique : Mourad Baali-Nebojsa Ciric-Frédéric Laforêt-Eric James-Franck Schaack)

"Sèche tes beaux yeux attristés
Par l'envie des hommes
Cette folie des hommes
Laisse les venir confisquer ta couronne.
C'est le temps des mauvaises actions
Des maledictions
Et si la vie tourne à l'échec
Serre moi fort

S'ils veulent nous décimer
Nous voir assassinés
Qu'ils viennent
C'est un beau jour si l'on meurt
Bon appétit aux tueurs

Intrépides, pauvres et sauvages
A quoi bon s'enquérir d'un nouvel âge
En ce pays tombe la discorde
Et les faux derviches tourbillonnent à se tordre
Edifiant tous les chiens du nouvel ordre

S'ils veulent nous décimer
Nous voir assassinés
Qu'ils viennent
C'est un beau jour si l'on meurt
Bon appétit aux tueurs

Bon appétit aux tueurs, longue vie aux tueurs
Soyons vivants, soyons dignes
Quand à fruits nous fait signe
Et s'ils veulent nous décimer, qu'ils viennent...
Intensifions nos prières, intensifions l'incantation
C'est un beau jour si l'on meurt
Bon appétit aux tueurs..."


Danse du Soleil (Démo 2002).mp3

Danse du Soleil (Paroles : Eric James/Musique : Eric James-Nebojsa Ciric-Frédéric Laforêt-Franck Schaack)

"Insoumis en vase clot.
Ton allure est si terne.
A moins que tu n'exploses,
Que tu n'oses l'étincelle

Dans le sang des hécatombes,
Que le Diable additionne
Dans les cendres et les décombres,
Tu n'es rien ni personne

A nouveau proscrit en enfer
Creuse voir sous la chair
Et trouve la perle.
L'or du Mexique
Use tes flèches.
Roi des tropiques

L'homme dérisoire s'en ira au supplice
Sur le fil du rasoir, sous le vent de la crise
Ou les portes lui sont closes et retiennent son épouse
Ou se prostitue la rose Babylone et ses fourbes

Ami, quel cancer nous infeste ?
Quelle féerie nous guette ?
Et souille la perle.
Ruine le Mexique.
Brise nos flèches.
Noie les tropiques

Dame fortune.
Je ne sais pas
Si les jeux sont déja faits
ou s'ils se préparent
Je suis mis de coté.
Posé a terre. Un corps paralisé.
En état de siège
Une obscure ruse essayant de taire
Ces voix qui m'obligent à la vision claire
C'est un homme à craindre
Celui qui approche, Celui que j'incarne
Sous une autre forme, sous une autre forme...
Creuse voir sous la chair

Et trouve la Perle.
L'or du Mexique
Tire tes flèches.
Roi des tropiques
Et trouve la perle. Trouve la perle..."


----------------------------------------------------------
Sur ces quatre titres :

Franck Schaack : Batterie, percussions
Eric James : Chant, orgue sur "Les Récifs du Mal"
Frédéric Laforêt : Basse, claviers, guitare acoustique accordée en "Do" sur "Bon Appétit aux Tueurs", second orgue sur "Les Récifs du Mal"
Nebojsa CIRIC : Guitares
----------------------------------------------------------

Willy... ô Willy...

"Et des enfants grandissent, aux regards profonds
Qui ne savent pas, grandissent et meurent
Et les hommes vont leur chemin.

Et les fruits, d'amers deviennent doux
Et tombent de nuit, comme l'oiseau mort
Et demeurent l'espace de quelques jours et pourrissent.

Et toujours souffle le vent et toujours encore
Nous entendons et proférons mainte parole
Et sentons passer le plaisir et la fatigue dans nos membres.

Et des routes courent parmi l'herbe, et ça et là
Sont des lieux habités avec leurs torches, leurs arbres ; leurs étangs
Et menaçants et desséchés comme la mort...

Pourquoi les a-t-on construits ? ne deviendront-ils jamais
Semblables ? Et ne sont-ils pas infiniment nombreux ?
En quoi se changent le rire, les larmes et la pâleur ?

Que nous importe cela et tous ces jeux ?
A nous qui sommes grands pourtant, et solitaires
Et errants sans jamais poursuivre aucun but ?

Que nous importe d'en avoir tant vu ?
Cependant il en dit long celui qui prononce ces paroles :
« Voici le soir », mots d'où deuil et signification
S'écoulent comme le miel lourd du rayon vide."



Hugo von Hofmannsthal (Ballade de la vie Extérieure)

"Chaque fois que nous ouvrons la bouche, dix mille morts parlent à travers nous." Hugo von Hofmannsthal