19/10/2005
Une aiguille dans la moelle
=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires"=--=
Lundi 19 Octobre 2005
Couteau dans la chair. Dans le bas du dos. Lombaires. Aiguille stridente qui fouille, se fraye un chemin vers le nœud central des souffrances endormies. J'obtempère. Soumission convaincue.
La douleur ?
Poursuite de l’écriture, chemin détourné de la même expiration. L’écriture peut être très vive. Possédée. Pointe du style. Stylet. Sang. Je vous l’assure : sperme sacré en abondance. Bataille et gouffres. On s’auto accouche à nouveau. On passe le guet. On s’échappe. De Fluide et de Feu. Invisible d’un grand sourire approbateur. On ausculte. De Glèbe on devient, aussi, Souffle.
Homéopathie. Kalium Carbonicum 5Ch. De même, on serre les dents. On attends que ça passe.
Dans le coin, là : La Divine Comédie, par Dante. Des écrits épars. Les forces impossibles, accumulées mais nouées par la merde profonde. Je ne saurais quoi dire de la Sainte Trinité, mais je sais quoi dire de notre pitoyable Trinité humaine, trop humaine : Celui, en moi, qui voudrait être autre chose que ce qu’il croit être, est, en permanence, confronté à ce qu’il est vraiment. Le Corps, alors, a des états d’âme multiples et nous assiège de ses tourments. C’est lui le maître. La Bête souterraine ronronante.
(Vérène Quadranti)
La Nuit est tombée. Alcôve de marbre noir nacré. Je m’en retourne à mes errances incarnées. Un thé vert. La nicotine. De l’eau de Vie de prune pour vomir ou refaire le monde. Moteur… Action…
Mensonge... Rien ne cesse ou redémarre... Tout se poursuit...
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Bande son du moment : Sol Musik (2004) par Spiralarms
Citation du jour : « Ne rends pas tes souffrances plus fortes encore, ne te charge pas de plaintes, légère est la douleur si l'imagination ne la grossit. » disait Sénèque et Honoré de Balzac lui faisait écho : « Les existences faibles vivent dans les douleurs, au lieu de les changer en apophtegmes d'expérience, elles s'en saturent, et s'usent en rétrogradant chaque jour dans les malheurs consommés. »
Humeur du moment : Méditative
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11/10/2005
L'Attente
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Avant que ne sonne l’impatient timbre
Et que l’on ouvre la porte et que tu entres, ô toi
Qu’attend mon anxieux désir, l’univers est tenu
D’avoir exécuté une infinie
Série d’actes concrets. Personne ne peut
Compter ce vertige, le chiffre
Des choses que multiplient les miroirs,
Des ombres qui s’allongent et régressent,
Des pas qui divergent et convergent.
Le sable ne saurait les dénombrer.
(Dans ma poitrine, l’horloge de sang mesure
Le redoutable temps de l’attente.)
Avant que tu n’arrives,
Un moine est tenu de rêver d’une ancre,
Un tigre est tenu de mourir à Sumatra,
Neuf hommes sont tenus de mourir à Bornéo. »
Jorge Luis Borges, L'attente
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09/10/2005
Ce Blog n'est pas un Blog !
=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires"=--=
Certains me disent : « Ton Blog n’en est pas un. »
Bien vu !
Ce Blog n'est pas un Blog ! Je n'affiche pas cette transparence rance à la mode qui n'est, dans bien des cas, qu'un prétexte au cache-cache perpétuel avec soi-même. On affiche un journal quotidien intime qui n'a plus rien d'intime puisque tout le monde peut le voir... et on sort le masque adéquat sensé nous incarner... mais rien ne s'incarne sur la page... on demeure, en vérité, défait, noué dans sa propre merde, à déblatérer les mêmes sempiternelles conneries qui finissent par nous rassurer. Pour peu que deux ou trois commentaires en viennent à flatter notre Ego et c'est terminé : même écrivant… le bilan est déposé depuis longtemps... mais être un scribouillard va si bien à certains... ils savent s’en contenter.
Pourquoi faire court ? Pourquoi faire long ? Si vous croyez que je m'embarrasse de ces perspectives qui n'en sont pas ! J'écris et Basta ! Tu lis ou tu passes... la terre continue de tourner ! Attentats. Famines. Accidents du trafic aérien. Cyclones. Pluies diluviennes. Guerres.
Ce Blog n'est qu'un outil, pour moi, et d'ailleurs... je ne sais même pas ce que signifie ce terme : Blog !
Éprouvez votre Corps. L’épiderme a des raisons que votre Raison ignore complètement. « Le Corps, cette Raison Supérieure. » En comparaison à l’Incarnation, écrire est un modeste détail. Rimbaud le comprit. Le Souffle l’avala. Sa jambe pourrissante flotte dans la Méditerranée. Le Soleil lui brûle les yeux. Horreur de l’Harar. Errance incertaine. Course en avant. Fatigue et fièvres africaines. Après avoir baisé Verlaine probablement a-t-il baisé quelques négresses. Les Éthiopiennes sont si belles.
Les règles... c'est bien... mais je m'intéresse aux exceptions.
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Bande son du moment : "Ogre Tones" par King's X
Humeur du moment : Pousse-toi... je trace !
Citation du Jour : "En ouvrages de goût, en musique, en poésie, en peinture, c'est le goût qui tient lieu de montre ; et celui qui n'en juge que par des règles en juge mal." Voltaire, Lettres Philosophiques
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01/10/2005
Laisse-moi
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Non, laisse-moi, je t’en supplie ;
En vain, si jeune et si jolie,
Tu voudrais ranimer mon coeur :
Ne vois-tu pas, à ma tristesse,
Que mon front pâle et sans jeunesse
Ne doit plus sourire au bonheur ?
Quand l’hiver aux froides haleines
Des fleurs qui brillent dans nos plaines
Glace le sein épanoui,
Qui peut rendre à la feuille morte
Ses parfums que la brise emporte
Et son éclat évanoui !
Oh ! si je t’avais rencontrée
Alors que mon âme enivrée
Palpitait de vie et d’amours,
Avec quel transport, quel délire
J’aurais accueilli ton sourire
Dont le charme eût nourri mes jours.
Mais à présent, Ô jeune fille !
Ton regard, c’est l’astre qui brille
Aux yeux troublés des matelots,
Dont la barque en proie au naufrage,
A l’instant où cesse l’orage
Se brise et s’enfuit sous les flots.
Non, laisse-moi, je t’en supplie ;
En vain, si jeune et si jolie,
Tu voudrais ranimer mon coeur :
Sur ce front pâle et sans jeunesse
Ne vois-tu pas que la tristesse
A banni l’espoir du bonheur ? »
Gérard de Nerval, Laisse-moi
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