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23/05/2006

L'époque a le souffle court... morne bandaison...

=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires"=--=


Mardi 23 Mai 2006

Le Nihilisme est la donnée fondamentale qui caractérise le siècle qui vient de s’achever et celui qui commence. Nietzsche l’a très bien décrit. Le scepticisme est profond, total, absolu, illimité, inconditionnel. Il semble même achevé tellement il occupe toutes les sphères de la société. Il s’est adapté aux frasques spectaculaires : il manie avec machiavélisme l’art du masque et des subterfuges. La négation est intégrale, entière et complète envers toute échelle de valeurs. Ordre, encadrement,commandement, autorité, gradation, tout cela n’inspire qu’horreur et soubresauts anti-fascistes ! Une Nausée toute Sartrienne s’empare d’à peu près tout le monde. Thanatos se branle devant tant de morbidité exaltée.

Éros à moi !

Éros, ce dieu du vieux Panthéon grec est l'une des énergies prédominantes qui asservissent le Cosmos avant l’apparition des immortels et des hommes. Son influence et son emprise s'étendent à toute la création : animaux, hommes, végétaux, minéraux, liquides, vents et fluides divers, souffles, atomes et particules s’entrechoquant dans leur valse créative. Éros accorde et combine, allie, raccorde et mélange, assemble, associe et fusionne. Virtuosité de l’attraction mise en scène qui contracte les événements entre eux et les choses entre elles, les recrutent pour des batailles vastes ou éphémères qui accouchent de l’Être. Il convient de ne pas le confondre avec Cupidon, création romaine, ou avec le dieu Amour, encore moins avec la déesse Aphrodite. Cupidon, Amour ou Aphrodite sont des émanations incarnées d’Éros qui, avant même de figurer parmi les Dieux, participait, évanescent et abstrait, à l’élaboration souterraine du désir qui confronte, joint, lie, détruit en même que créé, unissant, pliant, approchant et jouissant en suscitant l’infini des mondes. Les grecs de l’Antiquité le disait être né du Chaos Originel. Né avant les nés. Curieusement pour nos mœurs démocratiques, sachez que les guerriers de l’Antique Sparte lui offraient des sacrifices avant une bataille. Les corps se marient si bien dans le sexe ou dans l’horreur. Peut-être…mais tout, alors, prend sens.



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Bande son du moment : « Stadium Arcadium » des Red Hot Chili Peppers et tous les albums du groupe King’s X

Lecture du moment : « Paideia, la formation de l’homme grec » de Werner Jaeger

Citation du jour : « Les épines que j'ai recueillies viennent de l'arbre que j'ai planté. » Byron


Humeur du moment : Dépité

09/05/2006

Mutation constante

=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires"=--=


La mutation est constante. Le Corps la clame à chaque mouvement. Car je n’ai pas de chair en ma possession, Je SUIS Chair et c’est elle qui me soutient, me porte et me rend exalté d’Être, simplement. La crainte, le désir, le souffle, la souffrance. Ô Caresse.

L’Initiation commence dans le creuset secret de la matière.

Les 4 éléments fondent le cinquième.

Le cinquième détermine les 4 autres.

Le cinquième élément est le Centre de l’Être en équilibre propitiatoire constant éprouvant les 4 autres.




De la boue le Glèbeux fut tiré comme un spasme dansant.

Nous étions de peu inférieurs aux anges, ai-je lu.

C’est bien le Démon, en vérité, qui affirme, séducteur, « vous serez comme des dieux… », le privilège vivant est d’être de Chair… mais de Chair légère, or son Invitation veut faire pourrir ce que nous sommes dans une vulgaire pseudo-désincarnation très lourde.

Qui donc sait lire ?

Être fils d’Adam est si dur chemin de Croix.





Le vent et le feu affermissent le songe vivant que je suis. Je m’efforce d’Être. Difficile appréciation. Une goûte de sang sur la pierre.




Dire le flamboiement des atomes, des particules élémentaires et de leur mystérieuse et Chevaleresque danse. Juste au croisement où se retrouvent les éléments pour la mixture d’amour. Les constantes chatteries. Nous sommes là, ami lecteur, amie lectrice, et l’oublions si souvent. Le Temple garde ses portes fermées.




Aimer vient de loin. C’est une constante inscrite dans la matière même.





Matière portant le feu serein qui se ravive par le chatoyant épiderme. Paysages défilant à même la peau. Effluves du Nil. Effluves électriques et parfumés. Aimantation surnaturelle. La Raison n’a pas, ici, droit de cité. Océan dernier où l’abandon prime. La petite Mort joyeuse. L’œil de feu.




Dans l’eau, le centre ne se situe plus. Le Jeu éteint le « Je ». Flotte mon ange incarné. Vagues de perdition et de retrouvailles. Tu y trouveras ce qui te convient.




Mais sois là. Ici. À présent. Dans l’âtre de ton cercle sans limites.

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Bande son du moment : Divers morceaux du Groupe ELEVEN

Lecture du moment : « Paideia, la formation de l’homme grec » de Werner Jaeger

Citation du jour : « Le monde n'a pas besoin qu'on y mette de l'ordre ; le monde est ordre, incarné. C'est à nous de nous harmoniser avec cet ordre. » Henry Miller

Humeur du moment : Méditatif

03/05/2006

Pourquoi plaindre toujours Prométhée et jamais le vautour ?

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Pourquoi plaindre toujours Prométhée et jamais le vautour? L'acharnement de cet oiseau de proie, avec le foie pour seul plat de résistance, sa fidélité à la douleur d'autrui, ont pourtant quelque chose de troublant comme un amour. »

Natalie Clifford Barney, Nouvelles pensées de l'amazone

 

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01/05/2006

Sens dessus dessous

=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires..."=--=

 

L’intime floraison, cachée par cent mille désastres. Ses dessous remuants. Les défaire c’est une affaire. Je parle de ses dessous, me comprenez-vous ? Là où son souffle recherche avec une nihiliste constance le cache-cache qui lui semble salvateur. La surface est limpide, pourtant, un œil exercé ne s’y laisse pas prendre. Les masques sont de mauvaise facture et elle les porte si mal. La surface ne devient profondeur que lorsqu’on affirme une élection de dandy. Ce n’est pas son cas. Elle fait l’autruche et son rire est presque toujours nerveux. L’apparence peut, en certaines occasions, se retourner comme un gant, selon la pensée du jour et les affres du moment, et révéler le point nodal de la douleur aiguë qui se dissimule et se terre dans le constant brouillon du réseau nerveux.



Elle les brode, ses dessous, les fabule, les invente, cherche à donner le change, se trompe elle-même en nous trompant nous, s’auto persuade du bien fondé de ses déterminations, se mène elle-même en bateau, mystifie ses fausses dorures et ses leurres avec emphase, s’abuse en nous jouant du pipeau, se berne en mettant ses convictions en berne (c’est qu’elles ont le teint pâle ses convictions). Mais je suis un vieux d’la vieille. Je ne suis pas dupe. Trop d’heures de vols et de multiples atterrissages forcés.



Les dessous se dégrafent et s’enlèvent pour des palpations palpitantes. Ses dessous à elle ne s’enlèvent pas. Même nue, elle les conserve comme une barrière de marbre épais et ce marbre a la masse de sa désolante affection. Mille ans de dérives tripales. Il lui faudrait, pourtant, tailler dans le vif de sa merde et purger ses impures souffrances. Ne pas se tromper sur sa coulisse c’est reconnaître un peu la fumée qui y divague. Il faut faire poindre et percer à jour. Il faut se souvenir, sinon, le Corps finit par commémorer ce qui lui importe malgré nous. L’Inconscient est Roi.

J’ai dégrafé ses dessous, au sens propre, au sens figuré, voilà ce qui n’est jamais passé pour sa raison encore trop adolescente. J’ai fini par la laisser batailler seule avec ses dessous inassumés, qu’elle se démerde avec comme elle peut.

Pourtant, naïf, parfois, j’ai rêvé de la dénuder jusqu’à sa moelle intime, avec mes caresses, ma langue, en fait : mes mots. La débarrasser de ses maux. Illuminer ses obscures cavernes où mille fantômes l’assaillent quand elle s’y perd. Mais elle tient tête, ne me laisse deviner que l’essentielle flétrissure et referme les portails d’ivoires. Déséquilibrée.

Ses dessous sont sales et sens dessus dessous, sens déçu dessus dessous et dans les moindres alvéoles disparates de ses recoins, surtout le matin quand elle les veut affriolants. Elle entretient leur souillure en détournant la tête de ce qu’elle se devrait de regarder bien en face, dans l’orbite faisandée des cadavres exquis qui, eux, la contemple sans cesse. C’est son antinomie qu’elle conteste. Son absurde paradoxe. Elle se refuse, c’est simple et clair, à connaître la cause, le mobile, la raison, l’explication, la justification première, le lieu du contraire/inverse/opposé de son contresens vivant et incarné qui la somme de se soumettre. Ses démons se pouffent de tant de cachotteries, tandis que, croyant avoir réglé son mystère, elle réajuste ses dessous devant les miroirs de ses illusions multiples. Il suffirait d’un geste, certes douloureux, pour déboutonner le corset trop serré qui maintient et étaye le mirage de son être, l’intime hallucination de ce qu’elle croit et envisage avec une innocence très coupable. Après… elle n’aurait plus qu’à déployer ses ailes. Mais elle préfère tripatouiller sa dentelle sensible et demeurer sans cible. Faux-monnayeur va. Le bidonnage a triste figure. Si elle savait que c’est sous le voile de tous les dessous qu’elle se devrait d’aller saisir les perspectives du dessus, les contenus signifiants, les sentiments signifiés. Elle préfère, pauvre d’elle, avec son âme fragile et douce comme de la soie, chiffonner son bas de Soi.
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Bande son du moment : Baroque Bordello : « Via » et « Paranoiac Songs »

Lecture du moment : « Paideia, la formation de l’homme grec » de Werner Jaeger

Citation du jour : « Illusions : affecter d'en avoir eu beaucoup. Se plaindre de ce qu'on les a perdues. » Gustave Flaubert, Dictionnaire des idées reçues

Humeur du moment : Serein et posé.