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05/11/2006

Dés le premier souffle, la Mort est présente...

=--=Publié dans la Catégorie "Ô Mort... Ô Mort..."=--=

La marche purifie. On est en route vers Soi. L’Avancée, dés le premier souffle qui déchire et brûle les poumons. Face contre jour, joue contre pluie, bouche affrontant les vents. Sourire. Et l’Avancée est mortelle. Dés le départ. Dés la naissance nous sommes disponibles pour la Mort. Le tout est de ne pas attendre la Mort pour être, enfin, disponibles pour la Vie. Mais il faut marcher. Il faut marcher avant le saut final. Nous sommes tous produits pour la Mort.

Mon prénom est Nebojsa. Lire : Néboïcha. « Qui n’a pas peur », « Audacieux » ça veut dire… en Serbe. On peut toujours faire des effets de style et se dire qu’une partie de mon destin fut scellée par ce prénom. C’est la section militaire dont mon père était responsable alors qu’il effectuait son service obligatoire, dans la Yougoslavie de feu Maréchal Tito, qui a décidé que je serai appelé ainsi. Mon daron les a fait voter. C’est-y pas romanesque ?! Une dizaine d’hommes, des Tziganes, des voyous, des Albanais. Et mon père qui avait atterri là-dedans. La seule fois où il m’en a parlé c’était pour me dire qu’il y régnait une forte unité et fraternité, bien plus que dans les autres groupes de soldats qui lorgnaient vers son groupe à lui avec quelque mépris. Me dire que mon prénom a eu quelque importance dans mon parcours d’être humain, mes prises de positions c’est même plus que romanesque… c’est Romantique dans le Noble sens du terme. Mais, à bien y réfléchir, ce genre de principe identitaire et personnaliste n’a que peu de poids face au Verbe et à ce que celui-ci implique. Or, je suis un nomade des territoires intérieurs, un possédé nomade du Verbe. Un nomade apte à la Mort.

Depuis le 11 Avril 1984, il ne se passe pas une journée sans que je ne pense à la Mort et, en premier lieu, à ma mort prochaine. Et avant le décès de mon grand-père maternel, j’avais étudié, au lycée, Montaigne et son « Philosopher c’est apprendre à mourir ». Si on ne considère la Mort comme faisant partie du processus même de la pensée, de la Vie, on ne peut être apte à vivre véritablement. Il n’est point question de considérer juste ce fait : nous sommes mortels. Cela n’est pas suffisant. Il faut assiéger et s’emparer de la pensée qui est intrinsèque à la Mort, celle-là même qui nous fait nous demander si nous ne sommes pas pensés par elle.

Mort, Fondation de la Vie.

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Bande son du moment : "Minimum-maximum" par Kraftwerk

Lecture du moment : ...pas de lecture particulière... butinages divers...

Humeur du moment : Inquiétude

Commentaires

Vois tu Nébo, je n'ai jamais pensé à ma mort. Celles des autres oui.
Mais aujourd'hui, depuis que j'ai décidé d'être libre et que le bonheur c'est installé dans mes yeux tous les jours... oui j'y pense. Et je me dis, vite, profite, encore... encore... encore...
procédé inverse...

bises
Loula.

Écrit par : Loula | 06/11/2006

Avant le vertige du spasme final il faut emmagasiner les expériences, apprendre à prendre, cultiver le don qui consiste à donner, danser sa vie, vivre sa danse, devenir l'ami qui ne donne pas de conseils (si ce n'est des conseils pratiques... ex : comment changer un joint de tuyauterie... ou tout simplement comment rouler un joint...)... il faut juger, évaluer... mais ne pas condamner... nous sommes des "humains, rien de plus rien de moins"... mais c'est beaucoup, pourtant... c'est une promesse... et la seule morale qui compte, ne vous l'ai-je déjà dit ?, celle de Chamfort (18ème Siècle) :"Jouis et fais jouir, sans nuire à autrui et sans te nuire à toi-même."

Un peu de dureté quand il faut, jamais gratuitement. De la délicatesse et de la douceur. Et la Mort baissera la tête devant nous, à l'instant ultime, en signe de respect...

Bien à Toi... Loulita...

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Écrit par : Nebo | 06/11/2006

J'aime, bien fort.

Écrit par : Loula | 06/11/2006

Ca me fait pleurer voilà... Parce que c'est trop vrai. C'est ce que je ressens, bien ancré. Ce que j'ai compris... c'est si fort Nebo. J'ai trouvé ma route... Je comprends ce qu'est là vie, si je peux m'exprimer ainsi. Vivre en tout cas.
Depuis peu. Et quand je regarde derrière moi, le portail en bois qui barait le chemin, et que je viens de franchir...est juste là... pas loin derrière.
J'en suis encore toute émue...

Merci Nebo.

Écrit par : Loula | 06/11/2006

Se construire un Eudémonisme est une chose très délicate... mais l'affaire se doit d'être tentée... vous venez de franchir un pas de Reine sur une Voie que vous reconnaissez comme vôtre, bien. Mais viendrons à nouveau les expériences des gouffres, que vous n'aborderez plus jamais sous le même angle d'approche, car votre expérience est une empreinte profonde. Ces expériences des gouffres, ne les négligez pas, ne les ignorez guère... car elles, elles ne vous ignorerons pas...

Demeurez légère... mais point naïve...

Je t'embrasse... Loula...

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Écrit par : Nebo | 06/11/2006

Les commentaires sont fermés.