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24/11/2006

La Mort, Psaume à la Vie.

=--=Publié dans la Catégorie "Ô Mort... Ô Mort..."=--=

La Mort est en tout, dans chaque chose que plus personne n’ose regarder en face. La Mort est l’essentielle question de toute notre vie. Elle est le sillon à partir du quel nous nous devrions de semer le moindre de nos actes, notre pensée la plus profonde pour l’encercler, notre pensée la plus plate pour la fuir, notre souffle le plus inquiet ou le plus serein. Pourquoi ô pourquoi pleurer autant ma pauvre mère, ne savais-tu pas que cela finirait ainsi ? La Mort ? La vie ne nous parle que de cela. Abordez n’importe quel sujet, vous verrez poindre la mort ; évoquez la foi et l’espérance, le vide existentiel : la Mort. À quoi bon parler de la douleur, la maladie, vous parlez de la mort sans prononcer son nom. Lamartine et son lac et son temps qui lui échappe ? La Mort. Vous avez le souci de votre apparence ? La Mort. Et même quand vous faites un crédit pour votre maison, sur 20 ans… mon Dieu, où serais-je dans 20 ans ? La Mort est là, tapie à attendre, organisant sa percée secrète. La mort est la composante qui demeure quand tout a été dit, ou qu’il n’y a plus rien à dire, où qu’on ne semble plus ou pas être en mesure de dire quoi que ce soit. La Mort est ce qui fini par poser, toujours, la question finale tout en se proposant d’être le portail qui mène à la réponse. La Naissance d’un enfant ? La Mort. Tout s’articule autour de la mort mais, dans notre société, notre culture décadente, notre culture de mort, justement, par contrecoup, par ricochet, à mots couverts, par langage codé et insinuation, lexique elliptique. Toute notre existence est une épiphanie de la mort allégorique et silencieuse.

Parler de la Mort ouvertement devrait être le début d’un Psaume à la Vie.

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Bande son du moment : Futures compositions et idées diverses pour mon groupe VENICE

Lecture du moment : ...pas de lecture particulière... butinages divers...

Citation du jour : « La mort d'un homme peut être l'occasion ou jamais pour un groupe de se souder pour de bon, de se matérialiser en tant qu'entité vivante, avec toutes ses contradictions.
La mort, en ce sens, peut être créatrice, il suffit de la regarder bien droit dans les yeux.»
Maurice G. Dantec (Grande Jonction)

Humeur du moment : Vif

Commentaires

Dommage que personne ne commente ce post car je crois effectivement que vous parlez d'un problème qui occupa la vie de tout les grands génies. Par contre, je changerais légèrement l'idée:

Selon moi, ce n'est pas la Mort qui incarne le problème de l'existence, c'est tout simplement le vide (ou le nihilisme) originel. Chaque individu a en soi un abysse, un néant profond, froid et complètement vide, et le but de l'individualité, c'est de sortir de ce vide, c'est de combattre le nihilisme originel. Un vrai génie, un surhomme finalement, est celui qui a vaincu son nihilisme, ou plutôt, qui l'a contemplé dans sa globalité. Ce combat interne est le sel de la vie, et une vie ne vaut rien si elle n'est pas basée sur cet axiome initial, sur cette opposition qui fonde la vie, qui est la structure même de la vie.

Ainsi, Nietzsche (lui même un génie) avait bien raison, finalement, de détester la "populace".

Écrit par : Spendius | 29/10/2007

La peur de la mort, la "mort de Dieu", ne contribuent-elles pas à consolider le nihilisme dont vous parlez ?

Écrit par : Nebo | 29/10/2007

Certes, je n'ai pas dit que je niais le rôle de la Mort dans l'existence, je crois juste qu'il faut étendre l'idée, lui donner un cadre plus général: Je parles donc de "nihilisme", de "vide", ou, plutôt, le "Mal" (c'est à dire le Non-Être), dont parle Asensio avec son grand génie.

Je suis donc d'accord avec cela:

"Parler de la Mort ouvertement devrait être le début d’un Psaume à la Vie. "

Mais avec une légère modification, qui pourrait (encore une fois) être reprise chez Asensio: En effet, quand il parle de Sábato comme le "dernier sondeur des abîmes"...tout est là.

Écrit par : Spendius | 29/10/2007

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