02/12/2006
Aurore - II
=--=Publié dans la Catégorie "Ecriture en Acte"=--=
Beaucoup de surface et de superficialité en notre époque malade. Le paraître plutôt que l’Être.
Les Machines finiront par nous soumettre à leurs puces, conducteurs et micro-processeurs ! La profondeur ? Au diable ! Ou plutôt laissons-la au bon dieu. Le Diable a des atouts que la divinité n’a pas : la platitude et le nombrilisme ! Justement.
Il y a un manque d’idées dans chaque sphère de notre vie. Les actes Culturels, Politiques, Spirituels sonnent creux ! Il suffit de jeter une oreille à la production musicale, d’échanger quelques propos avec ses collègues de travail, de suivre le journal de 20h00 pendant un petit quart d’heure, de regarder une vitrine de librairie, de considérer une cité HLM et sa conception concentrationnaire.
Ou alors, on peut prendre ce postulat à revers ! Les idées fusent de toutes parts, mais elles fusent précisément dans le but de nous soumettre, de nous concentrer pour une surveillance plus accrue, de nous empêcher d’avoir des idées en contrepoids. De partout les acronymes et novlangues de spécialistes explosent ! Curieuse contre-initiation mise en place pour contre carrer toute initiation à la Vie ! Il nous faut être sollicités. Encerclés de sollicitations. S’il est une idée, c’est celle-là ! Et la rétention d’information se doit d’être agréablement ciblée et présentée comme festive, branchée, câblée, « in ». Soyez festifs, branchés, câblés et « in »… et peut-être aurez-vous accès à la compréhension du Vide organisé et construit pour vous néantiser la matière grise et vous rassurer pendant que le système se rassure ! Car les techniciens ont cette intelligence protectrice qui consiste à jouer le jeu des techniciens qui les comprennent. Les spécialistes pour les spécialistes. Du coup, le commun des mortels détourne la tête de l’essentiel, s’enivre de valses stupides pour se distraire et en oublier qu’il est mortel, car… c’est trop compliqué ! Ça ne le concerne pas ! C’est une affaire pour ceux qui adoptent une posture. De là découle tout ce conformisme puant et craintif, ce manque d’imagination qui fait croire que ce qui est bon et utile est pris en main par les instances qui conviennent. Pour en venir à comprendre la Crise Mondiale en cours, il conviendrait de faire preuve d’inventivité, de fantaisie et d’inspiration pour pouvoir concevoir, enfin, la carence et la privation, le déficit et la pénurie de l’ESSENTIEL. Penser, imaginer, peser, former tout ce qui est manquant, occulté, prohibé et néanmoins concevable au 21ème Siècle. Ô Champs du Possible. Champs des Possibles.
Dans de telles conditions, je ne peux que comprendre les rapports que j’entretiens avec mes contemporains encadrés et nourris par une génération d’intellectuels « intellectualistes », prout-prout, frileux et tout juste attachés à quelques valeurs sorties de 1789 (qui n’a pas eu lieu) et mythifiées en idéal idéel, n’ayant aucun rapport concret et direct avec l’Incarnation Vitale de la Vie. Impuissants et bandeurs mous ! Pas de concession avec ces enfoirés qui ne souhaitent secrètement que défendre leur bout de gras !
Il y aurait de la purge à faire dans la presque totalité des intellectuels qui se permettent de se satisfaire de leur propre pensée creuse de penseurs emplis d’eux-mêmes. S’il y a des nombrilistes à trouver… ils sont plutôt à chercher par là. Moi j’écris sereinement à la lueur de mon écran, la nuit quand tous les chats sont gris. Je sais des solutions au monde basées sur l’Amour et le regard en l’Autre. Mais ces solutions ne peuvent passer que par le phénomène de la jurisprudence (Deleuze) non l’idéel noumène Kantien des « droits de l’homme ». Il faut de l’Action et du mouvement, des décisions… même pour ériger l’oisiveté de Cossery au niveau du grand Art. Nos intellectuels et nos « Zartistes » s’agréent eux-même de ce qui leur semble être leur génie (tout droit sorti de leur petit drame psycho-socio-familial personnel) et ils se doigtent le nombril les uns et les autres dans une délectation d’Impuissants. Ensuite ils pensent briller en parlant de l’Impuissance de la pensée à laquelle ils se soumettent. Et ils brillent en effet : entre eux.
Car, l’aliénation consiste bien, pour être pleinement appliquée et efficiente, à parvenir constamment à séparer notre pensée de notre conscience. La pensée ne doit pas parvenir à être consciente d’elle-même, encore moins à inscrire sa trajectoire dans le désir d’une Cible !
Oui, il nous faut quelques mutineries dans chaque lieu de l’Être. Des séditions dans les spécialités, les matières de l’esprit, les disciplines. Et il faut unir les connaissances et les tendre vers le Savoir. Car toutes les séparations, les Catégories : feu de paille et guerres de chapelles. Mensonges.
Mensonge.
Les hauts fonctionnaires qui privilégient les résultats en ne tenant compte que des aspects techniques au détriment des aspects humain, qui prévoient compétition, lutte, rivalité et organisation totale… il nous faut des armes pour les révoquer : il nous faut dire et porter le Verbe aux quatre coins des sens et significations… la Communication doit être abrasive et totale. Si la communication est abrasive et totale, la fête qui en découlera ne sera pas chienlit. Ce sera un don mutuel que les hommes de bonne volonté se feront en riant.
Potlatch.
Et que l’on ne vienne pas me dire sur un air niais que, ça y-est, la communication totale est là. Car la communication d’aujourd’hui ne consiste en rien d’autre qu’à précipiter le temps dans les tâches, interventions, transactions financières, expéditions, besognes qui soumettent le monde. Accélérer le processus de construction du Golem qui désagrège l’ancien monde en même temps que le bon sens. Spectateurs, nous nous grattons les couilles en baillant devant les affiches de publicités et les écrans de contrôle qui nous divertissent.
Augmenter la vitesse de mise en application des actions, voilà tout ce qui compte dans la communication… Comptes bancaires, objectifs à atteindre, loisirs sous surveillance, rires de plage, viande malade maquillée en viande saine. Œil présent au monde mais absent à soi.
La communication n’a de sens que dans l’action commune, le partage et l’échange, comme jadis, autour du feu de camp dans le désert. Les plus saisissantes exubérances de l’étroitesse d’esprit, de la fermeture d’esprit, de l’intolérance sont connexes à la surabondance de Passivité générale. Un texte se présente, un texte simple sans prétention aucune : son auteur est systématiquement taxé de nombriliste… par les nombrilistes eux-mêmes.
Or, moi, j’écris la nuit quand tous les chats sont gris, à la lueur de mon écran… et je dis, qu’à nouveau il nous faut porter sur les choses et les faits un regard sévère et juge qui soit Historique. Car l’Histoire n’est pas finie et elle ne finira jamais.
Mon utilisation d’Internet contient à la fois le refus et l’acceptation de ce média. La communication de demain se devra d’être quantique : elle contiendra son refus, sa contradiction. Le saisissable et l’Insaisissable. La contradiction contiendra l’apport essentiel et le « Oui ». Ainsi le refus et la contradiction deviennent communication abrasive et Totale. Projet Positif. Un Projet Positif contient sa propre sévérité à l’encontre de sa propre voie. Seule compte la qualité de la danse. Le vrai Pouvoir c’est la qualité.
Les sarcasmes de mes contemporains ne sont qu’une négativité balbutiante. Le Drame est qu’ils mènent la danse.
«Lorsque je suis venu auprès des hommes, je les ai trouvés assis sur une vieille présomption. Depuis longtemps ils croyaient tous savoir ce qui est bien et ce qui est mal pour l'homme...
C'est là aussi que j'ai ramassé sur ma route le mot de surhumain, et cette doctrine: l'homme est quelque chose qui doit être surmonté...» Friedrich Nietzsche (Ainsi parlait Zarathoustra)
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Bande son du moment : "Rock Garden" par Ty Tabor
Lecture du moment : ...pas de lecture particulière... butinages divers...
Citation du jour : «Les Français veulent l'égalité, et quand ils ne la trouvent pas dans la liberté, ils la souhaitent dans l'esclavage.» Alexis de Tocqueville (L'Ancien Régime et la Révolution)
Humeur du moment : Serein... souriant
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Commentaires
Vous vous branlez !
Écrit par : Albert | 13/12/2006
Je ne me branle plus, depuis des lustres, triste pine que vous êtes... certaines dames, bien inspirées, aiment à prendre en main cette affaire pour moi... ce qui est bien plus agréable... au sens propre, comme au sens figuré... si c'est là tout ce que vous avez à formuler... hop... du balais et bon vent pauvre âme errante.
Écrit par : Nebo | 13/12/2006
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