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07/03/2007

Messages Transatlantiques -I-

=--=Publié dans la Catégorie "Musique : Rêve Vénitien..."=--=


En Guise d'Introduction

Il convient de préciser quelques petites choses en guise d’Ouverture, avant que la lecture de notre Fantaisie ne débute.

En Mai 1991, perdu dans la banalité d’une vie à la petite semaine, je plaquais mon emploi de vendeur à Conforama. Téléviseurs, magnétoscopes, chaînes hi-fi, caméscopes, machines à laver ou à sécher le linge, cuisinières, réfrigérateurs, congélateurs, plaques chauffantes, fours encastrables et fours micro-ondes. Je vendais depuis 4 ans du bonheur propre et clinique. Cheveux courts. Costard-cravate. Chaque matin rasé de près. Pas de boucle d’Oreille. Je me devais d’afficher une convivialité rassurante derrière une stratégie de requin souriant, afin de subvenir aux besoins de ma famille. « C’est un bon jour si l’on meurt, bon appétit aux tueurs » ne chantait pas encore Eric. Et je gagnais ma vie avec difficulté. C’est qu’enculer mon prochain n’a jamais été dans mes cordes. Dans ce milieu d’une affligeante platitude, je passais pour une sorte d’Alien, survolant la surface de vente tel un Ovni en pilotage automatique, de 10h à 19h30.9h30/19h30, le Samedi. Nocturnes occasionnelles en fin d’année et durant les Soldes. 700 francs de fixe brut + un pourcentage sur mes ventes. Il faut bien gagner sa pitance ma brave dame, sa triste pitance mon bon monsieur. Le meilleur vendeur s’en tirait avec 15 000 ou 16 000 francs par mois hors la saison de fin d’année. Moi je survivais entre 4500 et 8000/9000 francs gagnés sans grand éclat. Selon les mois. Et malheur à moi si je loupais un week-end ! Car c’est durant le week-end qu’un vendeur à Conforama se fait son salaire. Je rentrais chez moi lessivé. Éteint. Mort-vivant. Vidé. Pour survivre dans ce vaste Néant je lisais et relisais Nietzsche et, la nuit, j’écrivais de curieuses Stances métaphysiques dans le Sanctuaire Secret de ma Chambre. Quand je n’écrivais pas, le casque rivé sur les oreilles, j’enregistrais des chansons aux sonorités apocalyptiques et néfastes sur mon Fostex 8 pistes sans aucun projet déterminé en tête. J’avais, alors, épuisé les possibilités de rejoindre un groupe sérieux sur ma région, à Massy dans l’Essonne. Depuis 1980 j’avais participé à un paquet de groupes,du plus mauvais au plus tenace. Entre les musiciens se prenant pour Keith Richards ou Yngwie Malmsteen dés qu’ils connaissaient trois accords basiques et deux descentes de manche, et ceux inspirés par les substances illicites au point de louper les répétitions ou de se planter sans arrêt sur les parties délicates durant les concerts, j’avais donné à ces diverses farces mon temps, mon énergie plus que de raison et ruiné, en partie, la qualité de mon désir à l’égard de la musique. Je perdais patience. Le Rock and Roll avait-il donc mal vieilli ? Je passais alors une annonce dans divers magazines « guitaristiques » et, démissionnaire de Conforama, je tirais des plans sur la comète. J’écoutais mes cheveux pousser.

Je reçu une dizaine de coups de téléphone. Déception sur déception. Par désespoir, j’imaginais un ramassis de rockers hexagonaux aux dents cassées, à l’haleine fétide sentant la « 1664 » et aux slips jaunes devant, marrons derrière et, probablement, verts dans le fond. Les propos échangés me laissèrent muet. Mes idoles mortes devaient se retourner dans leurs tombes. Mes idoles vivantes, elles, traçaient leur route dans une joie pure sans même prêter attention à ces sinistres usurpateurs.

Les uns rêvaient déjà d’être en haut de l’affiche (et répétaient une ou deux fois par semaine… mais surtout pas le week-end), les autres voulaient à tout prix ressembler à des émules de la Mano Negra ou des Garçons Bouchers. Je ne méprisais pas ces groupes, mais ni leur esthétique, ni leurs propos pseudo-politiques ne me convenaient. Noir Désir trouvait grâce à mes yeux et, surtout, à mes oreilles, mais je ne voulais en rien marcher sur les pas de la bande à Bertrand Cantat. Je n’avais plus 18 ans. J’approchais de mes 26 ans et, à cet age, la trentaine se profile déjà à l’horizon pour ceux ou celles qui ont brûlé une partie de leurs cartouches durant leur adolescence. J’étais de ceux-là.

C’est alors que la voix timide et frêle d’Eric James m’appela aussi. D’emblée le contact fut d’une tout autre nature. Nous parlâmes de U2, des Doors, de REM, de Led Zeppelin, des Clash, de Bruce Springsteen, mais aussi de Friedrich Nietzsche, de Mystique Juive, de Taoïsme, de Soufisme, de Jack Kerouac, de Goethe. Il me fallait rencontrer ce mec. La proposition initiale, de rentrer au sein de son groupe, The Sentinels, ne me séduisit pas immédiatement, et ce malgré le fait que le groupe venait de sortir un album chez Musidisc, produit par Little Bob (« Face of Desire »). Mais la Volonté tenace d’Eric pour faire peau neuve et orienter ses Sentinels vers de nouvelles sonorités et un nouveau nom eut raison de mes retranchements. Un nouveau groupe allait prendre forme et j’allais être de la partie. C’est ainsi, qu’après plusieurs contacts téléphoniques et épistolaires nous finîmes par nous rencontrer en Septembre 1991 et le groupe Venice naquit des cendres fumantes des Sentinels.

Dés lors commença une aventure dont je ne regrette que peu de choses aujourd’hui si je daigne, dans les instants de Nostalgie, regarder en arrière. Le chemin parcouru. Les chansons écrites dans la fièvre. Les disputes. Les périodes de vaches maigres. Les conflits quant aux stratégies à adopter pour assurer la pérennité de notre formation. Les Victoires. Les putains d’échecs. Curieusement, les fous rires mis à part (et ils furent nombreux) et une poignée de concerts vraiment mémorables sur quelques centaines, ce que je retiens de notre Odyssée… et bien ce sont surtout les échanges que j’ai pu avoir avec Eric. Une réelle Fraternité Intellectuelle s’est instaurée entre nous malgré bien des points de désaccords qu’il me serait trop délicat et ardu d’expliquer ici en quelques phrases. Avec le temps, une complicité évidente a vu le jour.

Après bien des déboires, que nous rêvons d’écrire un jour, Eric et moi, à deux voix (à deux voies ?), notre groupe ne parvenant pas à se séparer, nous le mîmes en « dormition »… Oui ! Tel le Roi Arthur au fond de son Lac.

Eric à New York, en quête de lui-même, Franck, Fred et moi-même en France à se demander ce qu’on pouvait faire de toute cette longue histoire de plus de 10 ans. Nous étions en 2002. Quelques mois auparavant le World Trade Center venait d’imploser sur lui-même, signant par là notre entrée fracassante dans le 21ème Siècle. Sang, Chair et poussière. Offrandes Sataniques. Meurtres de l’innocence. Accélération générale. Affres et faux espoirs. Prières de l’Underground. Bien en dessous du « Ground Zero ». Et bien au-dessus de tout ce fatras putride.

Venice ? Grand Silence. Le reptile se rétracte avant l’attaque. Patience fantôme dans l’Azur.

En Janvier/Février 2003 la machine se lance. Fred et Franck enregistrent, seuls, comme des grands, la Batterie et les Basses basiques de dix titres à peine achevés, tous frais, tout juste sortis de la Matrice. Composés durant l’année 2000/2001, juste avant le départ d’Eric pour les USA. Squelettes élastiques. Structures définies. Mais suites d’accords hésitants. Juste 4 textes écris. Lignes de chants grommelées en « Yahourt ». Absence de climats. Atmosphère tout juste respirable. Aucune couleur précise. Juste la pulse rythmique. Le battement de l’Être non encore révélé. Probables. Possibles. « Deviens ce que tu es ».

Les enregistrements se font chez Fred. Locataire d’une maison, il vide une petite pièce qui lui sert habituellement de bureau, Home Studio, lieu de réunion du groupe. Et là, en ce lieu exigu, Franck et Fred couchent sur le disque dur de la Workstation Roland VS-1880, l’assise de nos chansons.

Le Samedi 15 Février 2003, Fred et Franck débarquent chez moi, à Massy, et installent dans ma pièce musicale, dans l’appartement du HLM qui nous abrite, moi et ma famille, le VS-1880 pour que j’y couche mes guitares. Configuration numérique. In. Out. Câblages. Explications. Mises en gardes. J’écris dans mon « Journal », à cette date :

« J’écoute Fred attentivement. Je prends des notes. J’évite de lui montrer trop que la panique couve à l’intérieur.

Je me sens éloigné de tout en vérité. De Venice…de la guitare…de la musique… de moi-même. »

Au sortir d’une grosse crise existentielle, j’affronte, à ce moment précis, mes inquiétudes déchaînées, mes ancêtres, mes revenants, mes tortures, ma clameur vivante aussi. Le Passé de mes naissances. L’Avenir de ma Mort certaine. Palpitations Cardiaques combattues à coup d’Homéopathie et de séances d’Acupunture. C’est dans cet état d’esprit que j’attaque l’enregistrement progressif de mes guitares. Jaillissements des couleurs. Climats appropriés. Architecture sonore. Sculpture de l’ouï. Saturations. Flanger. Chorus. Auto-Wha et Wha Wha souffrantes. Delays shootés sous pédale Whammy. Coups de Vibratos et nappes auditives. Accents et rebonds. Bootleneck d’un bayou cosmique et slide mélodique. Les guitares, sur le morceau qui deviendra (le texte une fois terminé) « At the First Time », ont été enregistrées 2 ans auparavant. J’en suis satisfait et je prends la décision de les garder. Les 9 autres chansons s’accouchent dans le calvaire.

Pendant l’enregistrement, je traverse une période professionnelle difficile. Ma grand-mère Maternelle, à laquelle je suis très attaché, a un Accident Vasculaire Cérébral qui lui paralyse tout son côté gauche. Le col du fémur cassé, elle est déjà porteuse d’un Pacemaker. Semaines de souffrance. Incertitudes. Opération Impossible.

Le père d’Eric, vivant au Maroc, meurt.

Voiles noirs et moissons mortuaires.

Je m’intéresse à la Physique Quantique.

Je fais un voyage éclair de 6 jours en Serbie pour retrouver mon père que je n’avais pas vu depuis 1977 et que tout le monde croyait mort suite aux évènements qui ont ébranlé les Balkans durant les années 90.

La lumière de l’île de Ré m’éblouie, aussi.

Je suis un damné cherchant la Sortie hors de l’Enfer. Et, entre deux aspiration-expirations, je cherche l’inspiration et, inlassablement, mais la peur nouée au ventre… j’enregistre.

Au bout de quelques mois, nous transférons à nouveau le VS-1880 chez Fred où nous finalisons les enregistrements. Nous composons deux titres supplémentaires. « Cyborg » et l’instrumental « Netzach ».

Le Samedi 6 Mars 2004, je pouvais écrire, soulagé :

 

« La guitare a définitivement
planté ses lames dans les cibles choisies.
les chansons l’affirment.

Je suis VIVANT.
Son des cloches
sur la Place Saint-Marc. »


C’est à ce moment précis que Fred élabore les touches finales de l’habillage prêt à accueillir la Voix d’Eric pour que le Corps s’Incarne. Boucles électroniques en métastases de Vie sur un fond noir et lugubre. Cancer général Inversé. Les textes d’Eric éclaireraient ce curieux Phénomène dont nous parachevions l’assemblage.

Durant tout ce temps alors que nous œuvrions à notre Art, Eric, exilé à New York, demeurait difficilement en contact avec nous. Un mal-être foudroyant le faisait divaguer d’îlot de perdition en îlot de foi. Les textes n’étaient pas écrits. Ses e-mails faisaient peur puis, habilement, aménageaient une ouverture éclairante.

C’est qu’Eric était en guerre, tout autant que nous. Mais selon d’autres bifurcations, d’autres codes, d’autres stratégies.

Le 15 Mars 2003, alors que j’attaquais tout juste l’enregistrement de mes guitares sur notre nouveau projet, nous prenions la décision folle et impétueuse d’échanger quotidiennement, Eric et moi, via messagerie, de courtes pensées, sentences joyeuses ou cyniques, états d’âmes, haïkus bâtards, propos malhonnêtes et prières désespérées, selon un principe simple : l’un envoie le diapason, l’autre rebondit spontanément. Il ne s’agissait pas de forcément privilégier l’INSTANT. Parfois de Lointaines expériences Psychédéliques ont refait surface et influencé certaines de mes pulsions écrites. C’est que, sur ce plan, nous nous sommes calmés. Trois membres du groupe sur quatre sont de laborieux pères de familles.

Généralement limités à un aller-retour, certains jours un peu plus fervents ont donné lieu à des échanges doublés ou triplés.

En fait : carte blanche. Pas de règles. Liberté de dire. Liberté d’écrire. Liberté d’accueillir le Jaillissement.

Au cours de ces échanges nous avons, Eric et moi, continué à porter l’étendard du groupe. En fiers Vénitiens d’une Virtualité Incarnée. Paradoxe de l’Internet. Nous nous sommes nourris mutuellement de ces Stances verbales déstructurées tout en luttant côte à côte, par ce contact, pour préserver un espoir, une perspective pour Venice. En arrière fond se déroulaient tous ces drames que j’évoquais plus haut.

Ainsi, du 15 Mars 2003 au 15 Mars 2004, nous échangeâmes nos errances en ce bas-monde.

Durant l’été 2004, de passage par la France, Eric (acculé au mur) écrit les 7 textes restants du projet et enregistre ses 12 chants sur un ensemble de 13 morceaux dont un instrumental. L’ensemble en seulement 6 jours. Une vieille chanson du groupe, « Le Vin de mes Pères », sortie d’un tiroir et dépoussiérée est mise en orbite électro par Fred. La Voix d’Eric se pose dessus comme une incantation très ancienne, revisitée.

J’aime à croire, secrètement, que notre échange poético-épistolaire lui aura servi de mise en forme, de préparation Verbale et, peut-être, de restructuration de son inconscient pour ce qui allait être son exploit à lui au sein de cette aventure : écrire les textes manquants et enregistrer tous ses chants en seulement 6 jours… le couteau sous la gorge. Danse dessus le gouffre et instinct de survie. Mais tout cela transcendé.

En les écrivant nous n’avons eu, à aucun moment, la moindre prétention littéraire quelconque. C’est pour cette raison aussi que je considère, quant à moi, ces extravagances comme une simple fantaisie. Une amusante Catharsis.

Nous vous les livrons ici humblement.

Nebojsa CIRIC (Mars 2004)


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Messages Trans-Atlantiques plus quelque chose entre parenthèses… (La Queue entre les jambes)

Par Eric James et Nebojsa Ciric

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Samedi 15 Mars 2003

Eric :


Des rangées d'hommes fatigués
offrant leur dos
à la bastonnade.

Nebo :

De l'autre côté du miroir,
le guetteur sait la dernière heure.
Il est minuit moins deux sous l'œil de Dieu.

Dimanche16 Mars 2003

Nebo :


Demain mille espoirs se dissolvent,
de ces rêves paisibles qui font tourner le monde.
Surgiront du charnier l'Être et la bête,
l’eau matinale sur mon visage le clame,
chaque rayon de lumière l'atteste.

Eric :

L'estomac gargouille.
Est-ce donc le ver de la faim ?
Mes lèvres sont sèches.

Lundi 17 Mars 2003

Nebo :


Le Mal-Être surgit à l'aube,
il a ses raisons
dévastatrices pour apprendre.

Eric :

A travers l'océan des larmes,
mes yeux cherchent
le reste de mon corps.

Mardi 18 Mars 2003

Nebo :


Loin de ma Patrie éteinte,
je suis en exil.
Ma plainte consumerait un astre.

Eric :

Ma tête passée au rouleau,
sous la vague,
finira de sécher sur le sable.

Mercredi 19 Mars 2003

Nebo:


La toilette sobre matinale
dévoile la voie oblique.
L'écriture clame et nettoie.

Eric :

Dehors, le soleil
peut être touché
du doigt.


(À Suivre...)

 

18:45 Publié dans Musique : Rêve Vénitien... | Lien permanent | Commentaires (6) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

Beau et intéressant récit, Nebo, et l'expérience de l'échange quotidien avec Eric en 2003 est un exemple d'engagement fort dont le résultat vaut le coup d'oeil.

A part ça, tu n'as pas une photo de vendeur de chez Conforama en costar, cheveux courts et moins de 30 ans à nous proposer pour illustrer ce retour en arrière ? Qu'on rigole et qu'on s'attendrisse un peu ? ;o)

Bonne journée !

Écrit par : Lionel | 08/03/2007

Nebeau, quel beau recit. A chaque chapitre du grand livre de Venice, quelque chose de nouveau apparait. Leurs quatres membres ont quelque chose de magique. Keep on rockin' !

Écrit par : jc | 08/03/2007

Lionel, JC, merci...

Non, Lee-O, je n'ai pas de photos sous la main... mais à l'occasion je regarderai... ;-)

Bien à Vous...

@)>-->--->---

Écrit par : Nebo | 10/03/2007

je te remercie d'être passé sur mon blog,
j'aime beaucoup ce que tu écris, très interessante rencontre avec eric, et ce que vous avez écrit est super,
@+

Écrit par : if6 | 10/03/2007

Merci pour la belle histoire, la musique et l'amitié font de beaux textes.
Bonne idée d'avoir placé les dates au dessus des vers. Cela donne envie de les déguster lentement, jour après jour.
j'ai revus "lol" faire le guignol sur vos terres, toujours pas sorti de ses chiottes apparemment. Je vous trouve fort courtois de le laisser vous insulter sans un seul argument, puis se plaindre de censure (le comble). Je pense que personne ne vous en voudra si vous lui coupez le droit de parole, mais j'imagine que vous en faites une question d'éthique.
Portez vous bien

Écrit par : raf | 12/03/2007

Les chiens aboient et la caravane passe, cher Raf...

Bien à Vous...

If6... merci...

@)>-->--->---

Écrit par : Nebo | 12/03/2007

Les commentaires sont fermés.