09/03/2007
Messages Transatlantiques -II-
=--=Publié dans la Catégorie "Musique : Rêve Vénitien..."=--=
Jeudi 17 Avril 2003
Nebo :
Les alcools tapissent la vision
d’un faisceau d’échappées possibles.
Peut-être n’est-ce qu’une sanglante illusion ?
Eric :
Jeunes filles à peaux mates.
Elles offrent leurs corbeilles de fruits :
la grande plaisanterie du plaisir !
Vendredi 18 Avril 2003
Nebo :
Ecrire, est-ce ce qui me sauvera ?
Être Sauvé a-t-il un autre Sens ?
Le Sens s’écrit-il au fur et à mesure ?
A mesure que l’Univers se déploie
que porte l’Ecriture ?
Le thé vert miroitant me le demande.
Eric :
Nénuphars sur le lac,
port d'attaches pour libellules.
Ils rendent la traversée possible.
Samedi 19 Avril 2003
Nebo :
Je me pose ici, entre mon doux Soleil
et ma tendre lune.
Du haut de vos Siècles vous me scrutez.
Quel étrange amour que celui qui nous unit !
Sous la voûte étoilée, j’appelle la conscience,
qu’elle fleurisse, me porte et me sème,
car la mort est inévitable.
Eric :
Je salue le jour
où mon ventre éclatera
comme un sourire.
Dimanche 20/04/2003
Nebo :
01h55 du matin.
Il me semble avoir bu le calice
jusqu’à l’amertume la plus délicieuse.
Parfois, comme ce jour, chaque chose
est à sa place. La meilleure. La pire.
La Noble. La médiocre.
Hiérarchie de l’Être.
La mort est porteuse de sens.
L’attente un apprentissage.
Eric :
Avant que se lève le vent,
hommage de la rosée,
même sur les feuilles desséchées.
Lundi 21 Avril 2003
Nebo :
Je passe par le couloir du morne quotidien,
chaque jour.
Difficile de semer mes fleurs sur ce chemin.
Je me dois cependant de le faire.
Harmonieuses, vénéneuses, enivrantes,
troublantes et délicates.
Poisons et antidotes
Eric :
Regain de tendresse pour les murs.
La douce chanson du logis.
Je me décloisonne.
Mardi 22 Avril 2003
Nebo :
Mes palpitations cardiaques
sont de la partie… sur la Voie.
Elles enseignent comme tout le reste.
Le cœur est un maître qu’il faut écouter.
Eric :
Ma bouche s'ouvre et veut parler
avec la rage
de l'océan.
Mercredi 23 Avril 2003
Nebo :
Perspicace, la chatte tend ses sens…
…en alerte ! Elle semble voir
des mouvements subtils de molécules.
En comparaison l’Homme est mort.
Je savoure la scène. J’apprends.
Le Félin est un maître aussi.
Nous ne soupçonnons pas
les supports que prend la Voie
pour se présenter à nous.
Eric :
A l'ombre du Grand Eclat de Rire
l'animal m'a vu.
Il agite sa queue.
Jeudi 24 Avril 2003
Nebo :
J’ai lavé mon corps comme si j’avais lavé le sien,
me suis peigné comme si je l’avais peigné elle,
ma mamie, à l’odeur de miel, brisée, broyée,
en morceaux de souffrances innombrables.
L’histoire se poursuit. C’est à se demander
ce que nous pouvons y faire.
Rien.
Tout.
Avancer.
Eric :
J'ai chassé la brume de devant mes yeux
et puis j'ai renoncé.
Le visage en eau.
Qui m'aura vu pleurer ?
Vendredi 25 Avril 2003
Nebo :
Les palpitations cardiaques
disent mille souvenirs.
Elles éventrent le jour
pour mes pas d’homme sans assurance.
Eric :
Terres fraîchement labourées,
l'épouvantail garde ses bras ouverts
au milieu des corbeaux sautillants.
Samedi 26 Avril 2003
Nebo :
Il faut bien vivre, c’est un fardeau.
Le chant des oiseaux est une promesse.
L’espoir se dessine parfois en quelques mots,
quelques battements d’ailes .
Le vent dans les arbres.
Un sourire d’enfant.
Eric :
S'essuyer la bouche
du jus des fraises.
Inspirer fort jusqu'à
la douleur.
Dimanche 27 Avril 2003
Nebo :
Une pluie bienfaitrice exalte le Printemps.
Danse O Vie, malgré moi.
Adieu ? Déjà ? A quoi bon ?
Non, tout se transforme.
Ahurissant. Tourbillon d’énergies.
Rose. Lotus.
Eric :
Chenille née d'hier.
Elle se tortille
dans le creux de ma main.
Lundi 28 Avril 2003
Nebo :
Le scribe a mal aux doigts.
Il ne sait plus où donner de la plume.
Tout semble inaccessible.
Eric :
Et pourtant,
la mine tenue au-dessus de la feuille,
le roman continue de s'écrire.
Mardi 29 Avril 2003
Nebo :
Seul. Triste.
Feuille d’arbre
sur le point de succomber.
Le moindre souffle de vent
m’arrachera à ce rêve lugubre.
Eric :
Mes yeux se sont bridés
quand le soleil est apparu
au dessus du lac.
Mercredi 30 Avril 2003
Nebo :
Parfois ce sentiment étrange
d’être Quasimodo endormi
sous la voûte d’une cloche de Notre Dame.
Eric :
Les colombes viennent picorer
sur mon pardessus
de souffrance.
Jeudi 1er Mai 2003
Nebo :
Je porte ce fardeau funeste
comme une nécessité,
car, quoi qu’on en dise,
ce fardeau est le mien.
Du jour de ma naissance
à cet instant
je l’ai poli sans cesse.
Eric :
Comme chaque matin,
je débarrasse la table
de ses miettes.
Vendredi 2 Mai 2003
Nebo :
Je hais
Tu hais
Il hait
Nous haïssons
Vous haïssez
Ils haïssent
Conjugaison commune.
Eric :
Brûlure matinale du coup de règle
sur mes doigts d'écolier.
Larmes sur ma blouse.
Samedi 3 Mai 2003
Nebo :
Si ce monde implose au printemps,
les arbres auront reverdi,
les oiseaux seront en route,
les fleurs en pleine copulation.
Eric :
Le papillon s'exerce au vol
par vent défavorable,
sans un mot.
Dimanche 4 Mai 2003
Nebo :
Mal aux jambes,
du plomb dans les veines.
Mes soucis s’en moquent.
Eric :
Le long des cernes,
à livre ouvert :
ma vérité.
Lundi 5 Mai 2003
Nebo :
Nous nous retrouvons
après 19 années de séparation.
Etrange songe.
Eric :
Son visage se trouble,
comme la surface du lac
quand il reçoit une pierre.
Mardi 6 Mai 2003
Nebo :
Ce sentiment dans les yeux,
clairement lisible,
d’être passé à côté de quelque chose d’essentiel.
Eric :
Deux larges mains
prêtes à tomber
en cendres.
Mercredi 7 Mai 2003
Nebo :
Oui, je retourne à moi-même.
Mon encre est mon sang.
Je ne peux rien dire d’autre.
Eric :
Encore d’autres énigmes
derrière celles de Dieu
et de l’Univers.
Jeudi 8 Mai 2003
Nebo :
Le cœur bat vite, mais sans extase.
Les corridors internes
cachent leurs lots de pièges à pics.
Eric :
Barbe de sept jours
et yeux gonflés
au réveil.
Eric :
Sur un cheveu prélevé
du crâne d'Adolf Hitler
se déploient les délices.
Le son du luth. Miel et Lavande.
Orangeraies de la Terre Promise.
Nebo :
Une fourmi, sur le chemin,
porte une galaxie
au bout de ses antennes.
La fumée du haschisch
est une nébuleuse d'étoiles.
Vendredi 9 Mai 2003
Nebo :
C’est dans ma solitude
que les fleurs, le ciel, la mer,
s’ouvriront.
Eric :
Les bras en croix,
j'attends d'être fécondé
par le vent.
Samedi 10 Mai 2003
Nebo :
Je voudrais aller,
tel Thorgal ou Blueberry,
à la rencontre du monde.
Eric :
Une patrouille de fourmis
remonte sans peur
du fin fond de ma poche.
Dimanche 11 Mai 2003
Nebo :
Ah si le ciel pouvait descendre sur moi,
tout aurait la couleur d’une verdure fraîche,
mon âme compris.
Eric :
Une paire d'épaules
beaucoup plus sages
que moi.
Lundi 12 Mai 2003
Nebo :
L’eau fraîche matinale.
Les vêtements propres.
Bougies parfumées et encens.
Thé vert. Miel à la gelée Royale.
Kiwis. Ginseng.
Dehors : Soleil.
La plume m’attend
dans son encre écarlate.
Les fantômes ricanent.
Eric :
Que me réserve aujourd'hui
l'intérieur du miroir ?
Il accumule dans le désordre,
et restitue en bonne forme
l'épreuve du jour.
Mardi 13 Mai 2003
Nebo :
Stéphanie en lévitation
au-dessus du vide.
J’imagine la lumière blanche
De l’hôpital l’accueillir.
Ange brisé. Flamme éteinte.
Un tison résiste.
Peut-on sonder la douleur ?
Eric :
Vent dans les rideaux.
Une prière dite à voix haute
et la chair qui frissonne.
Mercredi 14 Mai 2003
Nebo :
L’anorexie a dressé son sceptre,
menace suspendue dessus ta couronne.
Tu refuses la nourriture,
solide ou éthérée,
refuses la force, la transformation.
Prend-toi pour Camille Claudel,
en ton néfaste syndrome,
même les vers ne voudront pas de toi.
Eric :
Ma valise est bouclée : je pars.
A l'intérieur
juste une paire de clefs.
Jeudi 15 mai 2003
Nebo :
Ode à tout.
Brin de lumière.
Souvenirs presque absents.
ICI !
Ici une trame se déroule
et je lui dis « oui ».
Eric :
Sous le couvercle,
j’imagine la pluie
à ses gouttes.
Vendredi 16 Mai 2003
Nebo :
La mue. Une carapace nouvelle.
L’ancienne est éparse.
La nouvelle n’interdira pas l’amour.
Je dis ces choses, en cet instant,
les mots tombent comme des bonbons de miel
hors de ma bouche.
Eric :
La sensation du pantalon neuf,
hélas, de trop courte durée.
Ensuite, ne jamais oublier ses jambes.
Samedi 17 Mai 2003
Nebo :
Atteindre la fraction de seconde
qui se suspend, presque hors d’atteinte,
justement, et révèle, toujours,
deux ou trois choses essentielles.
Eric :
Au bout du souffle,
avant l'inspir :
pas de corde a saisir !
Dimanche 18 Mai 2003
Nebo :
La souffrance se refuse
à me lâcher la grappe :
elle sert bien fort
mes couilles entre ses dents.
Eric :
Un oeil regarde à gauche,
un oeil regarde à droite,
et on avale sa salive.
Lundi 19 Mai 2003
Nebo :
Je t’ai baptisé « lumineuse »,
o la belle affaire !
Tu n’es, désormais,
que ténèbres et marécages.
Contre quoi me battre ?
Qui affronter ?
Eric :
Vivre comme on boit
un verre d'eau.
Liquides en suspension
provisoire.
Mardi 20 Mai 2003
Nebo :
David Bohm rencontre Spinoza.
Ils boivent le thé,
échangent leurs calculs.
L’intuition exulte.
Eric :
Albert Cohen rencontre Albert Cossery.
Ouzo, olives et pistaches,
le rire est gras :
la solution du monde !
Nebo :
David Bohm rencontre Albert Cossery.
Antoine Blondin picole au comptoir,
les observant d'un oeil espiègle.
Le monde est gras:
la solution? Le rire.
Eric :
Mes côtes me font mal,
ma bite me fait mal,
joyeuse rançon du rire
et de la baise !
Mercredi 21 Mai 2003
Nebo :
David Bohm formule
une prière sans le savoir.
L’Infini danse
une danse infinie.
Eric :
Je nettoie mon oeil,
nettoie l'œil
de l'Univers.
Jeudi 22 Mai 2003
Nebo :
Lumineuse,
Je ne puis rien faire
pour te tirer de là,
puisque tu rejettes
le moindre sourire,
le plus petit geste.
Le vent, les oiseaux, les arbres
me le confirment.
Eric :
Avec un bâton.
dans le sable
de mon arrière-cour ;
je trace ton nom.
Vendredi 23 Mai 2003
Nebo :
Si les univers sont multiples
tout en étant UN,
le Savoir est difficile à étreindre.
Qui saura lire les parchemins
au tabernacle déroulés ?
Eric :
Ma plume s'est brisée,
reste une tache,
une révélation.
Samedi 24 Mai 2003
Nebo :
Le temps joue contre moi,
m’en dissuader est inutile.
Même la rose épanouie
finit par laisser tomber
ses pétales écarlates.
Eric :
Je suis seul.
Avec ma sueur
et mes yeux fous.
Dimanche 25 Mai 2003
Nebo :
Avec mes bras fatigués
je t’ai aimée.
Ta chair chaude a abîmé
ma poitrine de marbre.
Me restent l’encre et les larmes,
et les mots taris pour TE dire.
Eric :
Je recompose ta formule
comme un alchimiste
en sursis.
Lundi 26 Mai 2003
Nebo :
Soudain, au détour d’une page,
le soleil devient plus lourd.
La trame devient plus exigeante.
Ecrire devient un soupir…
Eric :
Ici : Un labyrinthe
de couloirs rétrécis
où les murs retiennent leur souffle.
Mardi 27 Mai 2003
Nebo :
Bipède à station verticale.
Sur-singe à peine évolué.
Œillères idéologiques bigarrées.
Et dire que la vision de la réalité
dépend de ta triste volonté !
Eric :
Un tintamarre de percussions,
fer blanc et poubelles,
prend possession des rues.
Mercredi 28 Mai 2003
Nebo :
Je suis toujours l’enfant
des 1000 et 1 sortilèges.
Haschisch ou pas
mon rire fou l’atteste.
Les oiseaux en plein vol me sourient.
Eric :
Marchant encore de-ci, de-la.
Un jour viendra où mon pardessus
prendra lui-seul les décisions.
Jeudi 29 Mai 2003
Nebo :
Imperturbable. De plus en plus.
Les choses ne m’atteignent plus
que dans une juste mesure.
Eric :
Qu'as-tu à me dire
homme aux larmes chaudes ?
Que puis-je faire pour toi ?
Juste anticiper ta venue,
être moi : de glace.
Avant d'être toi !
Vendredi 30 Mai 2003
Nebo :
Sombres pensées qui m’assiègent,
votre Saillie est un calvaire,
un triste viol.
Abysses emblématiques
qui m’anéantissent
avant de me couronner.
Eric :
Le guerrier nu avait un discours
destiné à la foule.
Sa grimace s'est changé en sourire.
Du sommet de son pilier, il n'est pas d'horizon
qui échappe a son regard.
Il se changera en statue, c'est décidé.
Epaules offertes à la pluie, aux rayons brûlants du soleil,
à toutes les intempéries possibles et imaginables,
sans oublier la suprême bénédiction :
la merde des pigeons.
Samedi 31 Mai 2003
Nebo :
L’empreinte que votre peau
me laissa, mademoiselle,
est une peinture antique
en train de se fissurer
sous une poussière volcanique.
Eric :
Mes yeux sont grand ouverts.
Une pression comparable
à la chute d'eau,
diffère la Grande Respiration.
Dimanche 1er Juin 2003
Nebo :
Le ciel bleu,
transpercé de Soleil,
porte, en suspension,
tous nos rires,
toutes nos larmes.
Eric :
Cavalcades dans le jardin d'enfant.
Grincements des balançoires.
Rien ne se rattrapera.
Lundi 2 Juin 2003
Nebo :
Mes bras étaient prêts à l’étreinte,
mes lèvres parées aux embrassades.
De l’encens brûlait.
Elle n’est pas venue.
Eric :
J'éloignais d'un revers de main
un de mes cils
tombé sur la table.
Mardi 3 Juin 2003
Nebo :
Seul à l’aube pâle.
Il fait chaud.
Le Volcan est en sommeil.
L’été approche .
Eric :
Voici le temps des bénédictions :
le temps où l’on sait
qu’il n’y a pas eu d’avant,
qu’il n’y aura pas d’après.
Mercredi 4 Juin 2003
Nebo :
Viendra un temps
où je ne croiserai plus
mes vieux amis
qu’aux obsèques
d’autres amis.
Eric :
Il y aura encore :
un gravillon dans ma chaussure
et quelques moineaux
dans les arbres.
Jeudi 5 Juin 2003
Nebo :
Au téléphone
ta voix a la fragilité
d’une feuille en automne.
Eric :
Mes lèvres sont immenses.
Elles commandent le tonnerre ;
commandent la marée.
Vendredi 6 Juin 2003
Nebo :
J’ai rêvé d’une odeur
de champs de blé
au Royaume de mon enfance.
Le goût du pain
malaxé par ma grand-mère
est encore là, dans ma bouche.
Eric :
Longues tiges de bambous
fouettant les amandiers.
Les garnements ramassent
leur butin.
Samedi 7 Juin 2003
Nebo :
Sans trop de mouvements,
ni trop de bruits,
tu déformais ton ombre
en m’ouvrant tes bras.
Eric :
Les portes se sont ouvertes :
chuchotements, connivences ;
air frais sur la sueur
des amants.
Dimanche 8 Juin 2003
Nebo :
Ce sentiment d’être
une énigme
sans réponse.
Eric :
Juste un point posé
au centre de l'Univers,
l'Univers dans ce point.
Lundi 9 Juin 2003
Nebo :
Je suis otage
de ce souffle
qui m’emprisonne
sur cette terre.
M’en libérer
est un long chemin
guerrier.
Eric :
S'affranchir un a un
des éléments de la cuirasse.
Revenir au monde.
Indestructible.
Mardi 10 Juin 2003
Nebo :
Hurlements dans la rue :
de jeunes blacks/beurs
courent vers le marché couvert.
Un ciel de plomb tout domine.
Voitures de police lentes
et sans sirènes.
Eric :
Sous le container
des larmes.
Mon pied tape un rythme
encore plus lent :
un blues encrassé.
Mercredi 11 Juin 2003
Nebo :
Notre Amour fut
Or et Braise.
A présent il n’est plus
que Plomb et Cendres.
Eric :
Place aux éboueurs
les résidus d'histoire,
ils n'en ont cure !
Jeudi 12 Juin 2003
Nebo :
Le loup en moi
est en fuite.
Toujours à guetter
sa pitance.
Mais quelle pitance ?
Eric :
En attendant,
la musique des dents
sur l'écuelle vide.
Vendredi 13 Juin 2003
Nebo :
Dire l’essentiel
en deux phrases
est une impossible
mission.
Seules quelques
saisies éphémères
se déploient
dans la corolle de la Rose.
Eric :
Sécheresse du bâton
dans la main calleuse.
Graviers sur le sentier.
Samedi 14 Juin 2003
Nebo :
Le Sauternes est frappé.
L’andouillette a un goût de merde,
mais c’est bon.
Nous faisons ripailles,
à deux doigts de réinventer
le monde.
Eric :
Elévation.
Comme une bulle de savon
prête à crever.
Dimanche 15 Juin 2003
Nebo :
Les notes sont des bombes.
Le son un commandement.
La guitare un Sabre quantique.
Devant moi les probabilités se déploient.
Eric :
La chair et les os,
les étoiles,
un tableau.
Lundi 16 Juin 2003
Nebo :
Happé par mon vide,
en une néfaste valse
je m’abandonne.
Eric :
Je m'essouffle,
me vide,
insaisissable.
Mardi 17 Juin 2003
Nebo :
L’Irlandaise m’oblige
aux orgues et aux violons.
Elle a la tête dure
et sait ce qu’elle veut.
Se plier à ses exigences
est un devoir Sacré…
Eric :
Baiser rouge
au bas de la robe.
Parfum de renaissance,
de reconnaissance.
Mercredi 18 Juin 2003
Nebo :
Mes empreintes digitales,
(ou peut-être sont-ce les tiennes ?)
imprimées
par le contact des frites grasses
sur ce poème, jadis
lu ensemble, à deux voix.
Eric :
Dehors le tonnerre
frappe contre les vitres,
fait vibrer les verres
Jeudi 19 Juin 2003
Nebo :
Revivre ces extases morbides.
Retraverser le Styx et l’Achéron.
Et l’écrire avec grâce.
Eric :
Les doigts devenus secs,
les cheveux fatigues,
et la vue qui s'aiguise
Vendredi 20 Juin 2003
Nebo :
La même chienne à trois pattes
court, un bâton à la gueule,
vers l’inéluctable terminaison.
Et elle joue.
Eric :
Les mains au fond des poches
qu'on m'enterre sans rien toucher.
Les mains au fond des poches
Samedi 21 Juin 2003
Nebo :
Ecrire, d’une imaginaire flamme,
la question,
avec délice,
sur mon plexus solaire.
Eric :
Par les rues sombres,
tête nue sous la pluie :
les illusions partent
dans le caniveau.
Dimanche 22 Juin 2003
Nebo :
Le thé vert matinal
me lave de l’intérieur.
Lâchant prise totalement,
l’écriture me guide.
M’affrontant au Verbe,
celui-ci m’emporte.
Eric :
La tête remplie de coton,
dans une carcasse de fer
je m'envole vers l'Ouest.
Nebo :
A l’Ouest, quoi de neuf ?
Hollywood scintille ?
Les strass sur les paillettes
se font passer pour des fées ?
Ici, probablement, une jeune fille rêve
d’atteindre le trône , quelque part
dans une chambre de bonne
tapissée de Marilyn…
Sourire perlé de larmes…
Eric :
A Venice Beach
on danse pour la paix.
mon crâne est prêt
à exploser.
(À suivre...)
(À Suivre...)
10:05 Publié dans Musique : Rêve Vénitien... | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : venice, haïkus, poésie, nebo, eric james, rock, musique | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Commentaires
Salut Frangin,
Un commentaire qui n'en est pas un… Juste un salut fraternel. Allez! un commentaire malgré tout, y a des perles dans ces messages tansatlant"r"iques, pas tout mais comme disait Raoul : "Y en a!"…
Keep on…
Love.
Vince
Écrit par : Vince | 09/03/2007
Note en passant : amusant de vous retrouver en liens chez "La Messe en Mer" le Collectif interlope et décalé à densité variable... comme quoi, le monde du web est petit...
Écrit par : stael | 09/03/2007
C'est pas mal du tout votre fantaisie.
Écrit par : Henri | 09/03/2007
Vince, vieux frère Punk des 1000 et 1 guerres, des 100 000 batailles... des désillusions et des espoirs... heureux de te voir dans le coin... ;-) ... Quand est-ce qu'on s' "Aklimate le scraminwa à coups de chlabitsen" ? That is the fucking quastion ! (Rires)
Staël... j'aime dériver dans les coins et recoins de la toile en prenant le temps de m'arrêter là où le "politiquement correct" est mis à mal... ou alors, là où une certaine légèreté papillonne...
Bien à Vous...
@)>-->--->---
Écrit par : Nebo | 10/03/2007
salut à vous Nebo
Je n'ai pas trouvé votre mail, je profite donc des messages personnels pour en laisser un.
J'ai été invité à la soirée de lancement d'une association s'occupant de traduire des textes inédits en France.
Le noyau de départ de l'organisation s'occupe de textes serbes. J'ai pensé à vous car il y aura sûrement quelques personnes liés à la littérature, à l'édition et à la Serbie, et cela pourrait peut être vous intéresser.
le site de l'asso : http://www.retors.net
la rencontre c'est demain dimanche 18 de 17hà23h Théâtre L'Ogresse 4, rue des prairies métro gambetta
portez vous bien
Écrit par : raf | 17/03/2007
Merci Raf, je n'aurai pas le temps, cependant, pour aller voir ça de plus près. Et comme je ne cherche pas à me faire éditer, disons que ce n'est pas un bien grand problème. Néanmoins je vous remercie encore.
Bien à Vous...
@)>-->--->---
Écrit par : Nebo | 18/03/2007
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