14/06/2007
La Paix ?
=--=Publié dans la Catégorie "Friedrich Nietzsche"=--=
Dans Nietzsche encore. Ce superbe Texte qui exige qu’au bout de l’Horreur, la paix soit encore trouvée. Mais c’est toujours sous le couvert d’une Aristocratie que cette Paix pourra être trouvée...
Car la foule lâchée sans bride ne peut que semer confusion et massacres.
« Beaucoup trop d'hommes viennent au monde : l'Etat a été inventé pour ceux qui sont superflus. »
Friedrich Nietzsche
« L'homme a besoin de ce qu'il y a de pire en lui s'il veut parvenir à ce qu'il a de meilleur. »
Friedrich Nietzsche
L’Homme se doit d’être dépassé ! Il se doit de se dépasser.
« L'homme est une corde tendue entre l'animal et le Surhomme, une corde au-dessus d'un abîme. »
Friedrich Nietzsche
Et bien-sûr cet abîme est plus qu’inquiétant.
Dans ce livret paru il y a à peine une petite poignée d’années et regroupant des bribes attribuées à Nietzsche dans sa période de Folie durant les 11 dernières années de sa vie, il y a cette phrase comique mais saisissante : « La foule est une somme d'erreurs qu'il faut corriger. » Friedrich Nietzsche, Mort parce que bête
Donc, ce texte dont je parlais à l'ouverture de ma note, le voici, à l’heure où l’Irak est ensanglanté par la force de frappe Américaine :
« Aucun gouvernement n'avoue aujourd'hui qu'il entretient son armée pour satisfaire à l'occasion ses envies de conquête. L'armée doit, au contraire, servir à la défense. Pour justifier cet état de choses, on invoque une morale qui approuve la légitime défense. On se réserve ainsi, pour sa part, la moralité, et on attribue au voisin l'immoralité, car il faut imaginer celui-ci prêt à l'attaque et à la conquête si l'État dont on fait partie doit être dans la nécessité de songer aux moyens de défense. De plus on accuse l'autre qui, de même que notre État, nie l'intention d'attaquer et n'entretient, lui aussi, son armée que pour des raisons de défense. pour les mêmes motifs que nous, on l'accuse, dis-je, d'être un hypocrite et un criminel rusé qui voudrait se jeter, sans aucune espèce de lutte, sur une victime inoffensive et maladroite. Dans ces conditions, tous les États se trouvent aujourd'hui les uns en face des autres ; ils admettent les mauvaises intentions chez le voisin et se targuent de bonnes intentions. Mais c'est une inhumanité aussi néfaste et pire encore que la guerre, c'est déjà une provocation et même un motif de guerre, car on prête l'immoralité au voisin et, de ce fait, on semble appeler les sentiments hostiles. II faut renier la doctrine de l'armée conçue comme moyen de défense tout aussi catégoriquement que les désirs de conquête. Et viendra peut-être le jour grandiose où un peuple, distingué dans la guerre et la victoire, par le plus haut développement de la discipline et de l'intelligence militaires, habitué à faire les plus lourds sacrifices à ces choses, s'écriera librement : " Nous brisons l'épée ! " - détruisant ainsi toute son organisation militaire jusqu'en ses fondements. Guidé par l'élévation du sentiment, se rendre inoffensif, tandis qu'on est le plus redoutable - c'est le moyen d'arriver à la paix véritable qui doit toujours reposer sur une disposition d'esprit paisible, tandis que ce que l'on appelle la paix armée, telle qu'elle est pratiquée maintenant dans tous les pays, répond à un sentiment de discorde, à un manque de confiance en soi et dans le voisin et empêche de déposer les armes, soit par haine, soit par crainte. Plutôt périr que de haïr et que de craindre, et plutôt périr deux fois que de se laisser haïr et craindre, - il faudra que cela devienne un jour la maxime supérieure de toute société établie ! - On sait que nos représentants du peuple libéraux manquent de temps pour réfléchir à la nature de l'homme : autrement, ils sauraient qu'ils travaillent en vain s'ils s'appliquent à une diminution graduelle des charges militaires. Au contraire, ce n'est que lorsque ce genre de misère sera le plus grand que le genre de dieu qui seul puisse aider sera le plus près. L'arbre de la gloire militaire ne pourra être détruit qu'en une seule fois, par un coup de foudre : mais la foudre, vous le savez, vient des hauteurs. »
Friedrich Nietzsche, « Le voyageur et son ombre », aphorisme 284
Et j'y rajoute ce qui suit...
« La perspective certaine de la mort pourrait mêler à la vie une goutte délicieuse et parfumée d'insouciance - mais, âmes bizarres d'apothicaires, vous avez fait de cette goutte un poison infect, qui rend répugnante la vie toute entière ! » Friedrich Nietzsche
Voici, ami lecteur, amie lectrice, le philosophe que l’on fait encore passer pour le précurseur du Nazisme !
07:15 Publié dans Friedrich Nietzsche | Lien permanent | Commentaires (4) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Commentaires
La Paix vaut mieux que la guerre, mais hélas, c'est au nom de la paix que le vieux Maréchal a cédé face à l'Allemagne nazi.
Nietzsche aborde en face l'Homme tel qu'il est . Il a parfois des propos qui peuvent être mal interprétés. Mais ses textes ne sont pas toujours si clairs que cela; j'ai l'impression qu'il a quelque fois même cultivé l'ambiguité...
Quant à l'Irak, c'était incontournable, hélas.
Écrit par : astrale | 14/06/2007
En lisant ce texte, je me faisais exactement la même réflexion que toi Nebo. Pourquoi avoir voulu à tout prix faire de Nietzsche un penseur qui aurait fourni des arguments aux nazis alors qu'il se foutait de la gueule des Allemands qui ne pensaient qu'à travers l'Histoire et tentaient de ramener tous les faits de sociétés à la lumière de cette discipline.
Nietzsche était un visionnaire ; le lire, c'est lire la critique de nos actualités journalières.
@Astrale : on peut dire que c'était incontournable... a posteriori, mais personne ne saura jamais ce que l'Irak et le Moyen Orient seraient aujourd'hui sans l'intervention de USA et de ses alliés. Rien ne dit que cela n'aurait pas été pire, non ?
Écrit par : Scheiro | 14/06/2007
« Le temps de la petite politique est passé, déjà le siècle qui s'annonce fait prévoir la lutte pour la souveraineté du monde. Et l'irrésistible poussée vers la grande politique »
Friedrich Nietzsche, Par-delà bien et mal.
Écrit par : Scheiro | 14/06/2007
Sa salope de soeur a largement contribué au fait que l'on ait vu en ses écrits les sources du nazisme. Nietzsche, autrefois grand ami de Wagner, a senti l'orage monter au loin, il l'a fuit.
Nietzsche découvre le sud de la France, l'Italie, il découvre Bizet et voit dans cette musique tout l'opposé de l'oeuvre sombre et lourde de Wagner, toute la lourdeur et la tourmente germanique à venir. Oui, il fut visionnaire et jusque dans la musique car ce XIXe siècle fut très germanique, et dans les écrits et dans la musique et ce fait a poussé à juste titre les français à rejeter toute influence allemande, alors Bizet est arrivé (son Carmen date de 1875) et puis Saint Saens et bien d'autres et soudain une "identité" française a fait à nouveau surface.
Écrit par : irina | 19/06/2007
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