14/09/2008
Les moutons, les oies et les ânes...
=--=Publié dans la Catégorie "Friedrich Nietzsche"=--=
Trouvé ce texte du philosophe moustachu sur Theatrum Mundi qui m'a rappelé mes lointaines explorations qui ne demandent qu'à être reprises.
"La lutte contre l’Eglise est sans doute entre autres aspects – car elle signifie mille choses diverses – la lutte des natures plus vulgaires, plus légères, plus confiantes, plus superficielles contre la domination des hommes plus graves, plus profonds, plus contemplatifs, c’est-à-dire plus méchants et plus méfiants, qui furent longtemps à scruter avec une suspicion profonde la valeur de l’existence comme aussi leur propre valeur : le vulgaire instinct du peuple, sa joie sensuelle, son « bon cœur » s’insurgèrent contre eux. L’Eglise romaine tout entière repose sur la suspicion méridionale à l’égard de la nature humaine, et qui dans le Nord prêta toujours au malentendu : suspicion qui constituait pour le Midi européen l’héritage du profond Orient, de l’antique et mystérieuse Asie et de son esprit de contemplation. A lui seul le protestantisme est un soulèvement populaire en faveur des braves gens, ingénus, confiants, superficiels (le Nord montre toujours plus de bienveillance et de platitude que le Midi) ; mais ce fut la Révolution française qui remit enfin solennellement et sans réserve le sceptre au « brave homme » (au mouton, à l’âne, à l’oie, en un mot à tout ce qui est d’une irrémédiable platitude, à tout ce qui braille, qui est mûr pour la maison de fous des « idées modernes »)."
Nietzsche, Le gai savoir, fragment 350, traduction de Pierre Klossowski.
"Peut-être la vérité est-elle une femme qui a de bonnes raisons de ne pas vouloir montrer ses raisons." écrivait Nietzsche dans la préface de ce livre.
Nietzsche en 1868
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