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25/03/2014

Tout le rêve de la démocratie est d’élever le prolétaire au niveau de bêtise du bourgeois. Le rêve est en partie accompli.

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

 

« Aujourd’hui, dans la plupart des cas, les démocraties semblent favoriser systématiquement l’égalité, avec toutes les limitations que cela suppose pour la liberté individuelle. Le nombre de lois, d’arrêtés, de décrets, de règlements administratifs qui nous ligotent et asphyxient l’Etat et le politique va croissant. Et le fait que tout citoyen européen vive maintenant sous une double subordination, la nationale et l’européenne, multiplie encore ces empiètements vexatoires sur la liberté de l’homme et du citoyen.
En revanche, l’égalité lui est imposée de manière de plus en plus despotique.
Le réactionnaire Flaubert écrivait à la socialiste George Sand : "Tout le rêve de la démocratie est d’élever le prolétaire au niveau de bêtise du bourgeois. Le rêve est en partie accompli." En faisant la part de la boutade, il est vrai que, dans ses débuts, la démocratie Française, par exemple celle de la troisième république, avait pour but d’élever le prolétaire au niveau du bourgeois, pour la prospérité et pour la culture. Mais ce n’est plus véritablement le cas. Le but de la démocratie moderne semble être davantage de rabaisser le bourgeois au niveau du prolétaire, le nivellement se faisant systématiquement par le bas, par exemple dans tout ce qui regarde l’éducation nationale : c’est en baissant le niveau du baccalauréat qu’on a réussi à le donner à une majorité de candidats, ce qui ne pouvait avoir qu’un effet démagogique positif, mais culturel négatif, sans parler du tort causé aux étudiants eux-mêmes, systématiquement égarés sur leurs compétence…
Montesquieu, dans l’Esprit des Lois, ne s’y était pas trompé : "L’amour de la démocratie est celui de l’égalité."
C’est pourquoi, la nature humaine étant plus souvent portée à l’envie qu’à la générosité, ce sont généralement les classes les moins favorisées qui recherchent la démocratie, dans l’espoir d’atténuer les différences qui les séparent des classes dites supérieures, tandis que les classes dites supérieures, n’ayant qu’à y perdre, s’efforcent aussi longtemps que possible de préserver le statu quo.
En revanche, dés qu’un certain seuil d’inégalité féconde a été enfreint, l’entropie égalitaire produit des effets moins heureux.
La fermeture progressive de l’éventail des salaires et, sous la pression fiscale, de celui des revenus, est faite pour séduire la masse, mais elle est catastrophique pour l’art de vivre d’une nation ; On ne peut que se réjouir de la disparition progressive d’une certaine misère, mais faut-il se féliciter du même coup de l’appauvrissement des classes fortunées qui, dans le temps, avaient le loisir et les moyens de favoriser les arts, de l’ébénisterie à l’opéra ?
Ne faut-il pas s’inquiéter aussi de la formation d’un Lumpenprolétariat typiquement contemporain et qui trouve son origine dans une égalité obligatoire mais utopique ? Nous avons plus de bacheliers et davantage d’illettrés ; moins de pauvres et plus de chômeurs. D’un autre coté, des abymes séparent un diplômé d’université d’un ancien de grande école. On ne voit pas ce qu’il peut y avoir de sain dans cette évolution. »

Vladimir Volkoff, Pourquoi je suis moyennement démocrate. Ed du Rocher 2002.

 

« Enracinement : l’enracinement, au sens ou l’entendait Simone Weil, est la chose la plus politiquement incorrecte du monde ; Naître enraciné dans une famille, dans une nation, dans une civilisation que l’on n’a pas choisie et pousser la bassesse jusqu’à les assumer, les revendiquer, les faire siennes, rien n’est plus répugnant. L’individu politiquement correct se doit d’être "fils de personne", comme le formulait Montherlant, "voyageur sans bagages", comme l’exprimait Anouilh, "citoyen du monde" ; Les seuls enracinements politiquement corrects sont ceux qui tiennent du hobby, plus que de l’héritage (forcément honni).

Par exemple, il est permis de se vouloir occitan, à condition d’inventer une langue "occitane" qui possède une morphologie et une syntaxe, mais que personne ne parle. En revanche, les véritables habitants du Sud-ouest qui parlent leur patois sont politiquement suspects parce que leur patois les isole tant soi peu de l’influence politiquement correcte. Cependant il est permis de les encourager dans cette voie parce que :
- d’une part, ils ne sont pas vraiment dangereux,
- d’autre part, toute action qui vise, si peu que ce soit, à la dislocation de la nation doit être considéré comme bénéfique.

Droite : en France, il était politiquement incorrect d’être "de droite" tant que la droite pensait différemment de la gauche. Les choses ont tendance à s’arranger.

Culpabilité : notion politiquement incorrecte chaque fois qu’elle est appliquée à l’auteur présumé d’un acte considéré comme regrettable. Si vous égorgez une vieille dame, il y a de fortes chances pour que quelqu’un d’autre que vous soit le coupable :

- le couteau,

- l’institutrice qui vous a donné une claque il y a quarante ans,

- le médecin qui vous a humilié au conseil de révision,

- le patron qui vous a refusé une augmentation,

- la société qui vous a fait grandir dans un milieu ou les couteaux sont en vente libre,

- la vieille dame elle-même qui avait fermé sa porte à double tour, si bien que vous avez été obligé de casser la vitre pour procéder à l’expropriation projetée, ce qui vous a mis en colère.

Trouver autrui coupable de quoi que ce soit est fasciste ; Se trouver soi-même coupable de quoi que ce soit est pathologique.

Civilisation : mot archaïque, impropre, néfaste, outrecuidant, réactionnaire, discriminatoire et politiquement incorrect ; Utiliser plutôt le mot culture.

Fascisme : terme pouvant être avantageusement appliqué à toute doctrine, attitude, façon d'être ou de penser, sans aucun rapport avec l'idéologie Mussolinienne, mais ne satisfaisant pas pleinement à toutes normes du politiquement correct.

Hétérosexualité : politiquement neutre; pour être tolérable et tolérée, elle doit se montrer réservée, modeste hésitante, et afficher une compréhension pleine et entière de l'homosexualité.

Lutte des classes : cette notion, au sens marxiste du terme, c'est à dire celle des bons pauvres contre les mauvais riches, n'est pas, en soi, politiquement correcte parce que trop simpliste; c'est la lutte contre la notion même de classe qui est politiquement correcte. A comparer avec la notion de race: le politiquement correct ne vise pas à la victoire d'une race sur une autre, ni même à l'égalité des races.Il vise à la destruction des races en tant que telles par voie du métissage.

Orthographe : le tsar Nicolas II, à qui on demandait à quoi servait en russe la lettre "iat" (sorte de "e", faisant double emploi avec le "e" ordinaire et compliquant quelque peu l'orthographe), répondit: "A distinguer les lettrés des illetrés." C'est bien pourquoi la notion d'orthographe --comme celle d'orthodoxie-- est politiquement incorrecte. Elle suppose qu'il y a une bonne et une mauvaise façon d'écrire, ce qui est inacceptable ; Tout au plus pourrait-on dire qu'il y a diverses façons d'écrire et que la plus usuelle est celle qui se conforme à l'orthographe reçue.

Le politikman korekt apel de tou sé veu une réform de l'ortograf.»

Vladimir Volkoff. Manuel du politiquement correct, Ed du Rocher, 2001.

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