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14/06/2010

05-James Brown: "Prisoner of love" (1963) , à propos de "La femme modèle" (Designing woman), de Vincente Minnelli (1957)

=--=Publié dans la Catégorie "Une Chanson, Un Film, par The Reverend..."=--=

Bingo ! C’est ce cher Patrick Brion, la voix du "Cinéma de Minuit", qui me confirme ce que je devinais, dans son gros bouquin consacré à Minnelli : à l’origine, c’est James Stewart qui devait jouer le rôle de Gregory Peck.
Jamais trop aimé l’homme au nom de lessive, espèce de grand échalas qui n’a jamais eu la gaucherie poétique de Gary Cooper ( « …l’homme le plus beau du monde…personne n’osait aborder l’homme le plus beau et le plus célèbre du monde, la vraie bête qui, en ouvrant une porte, paraissait toujours vouloir la dégonder. » J-B POUY in « Je hais le cinéma »), et qui a réussi à plomber un film de Hitchcock (Spellbound) par son jeu empesé et emprunt de psychologie.

Un démocrate bon teint, quoi, une espèce de socialiste, un Yves Montand sans les claquettes.

Mais, bon, il est honorable dans ce film, et après tout, sa balourdise sert bien le propos minellien du moment, à savoir que les hommes sont seulement des marionnettes entre les mains des femmes.
Et autour d’elles, ça défile : journaliste sportif célèbre, producteur de revues, rédac-chef, boxeur sonné, tout ce beau monde s’agite vainement et parle pour rien, tandis que les femmes attendent la fin de l’histoire, c'est-à-dire le pugilat terminal, remporté gracieusement et sans équivoque par le chorégraphe soupçonné (évidemment) d’homosexualité, et qui s’avère être le personnage qui relie ces deux mondes : il sait parler aux femmes et peut aussi clouer le bec aux hommes.

Mais trêve d’analyse (?), il y a des stars (Lauren Bacall, et son maillot de bain jaune, la couleur préférée de Minnelli), des dialogues brillants, du comique de situation (Maxie Stulz, boxeur demeuré qui irradie le film de sa gentille bêtise), un Gregory Peck presque brillant, et le tout en Cinémascope.
Alors finalement ça vaut bien un film de gladiateurs, non ?

PS: « Body and soul » eut été certes un titre parfait pour illustrer ce film.
Mais, au final, on lui préférera le traitement qu’inflige James Brown au sirupeux « Prisoner of love » de Perry Como, transformant un caramel mou en un sucre d’orge enivrant.
Ce qui ressemble fort au bouleversement des valeurs qu’opère Minnelli : désir, amour, sexe et fantasmes chamboulent les règles du monde des hommes.

 

 

podcast
James Brown : "Prisoner of Love" (1963).mp3

 

Philippe "The Reverend" Nicole (Bassiste-chanteur des défunts King Size et, actuellement, bassiste chez Peter Night Soul Deliverance et chez Margerin)...

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