Incarnation

Je suis les billets littéraires, musicaux et politiques - dans l'ordre de mes préférences égoïstes - de votre blog avec plaisir, curiosité et aussi, ici ou là, une crainte qui m'incite à déposer cette remarque malaisée à formuler.
Dans un billet récent, vous nous avez racontés avec une belle honnêteté votre parcours d'"avant" dans la hip-hop culture, votre intérêt empathique pour la "culture d'jeun" et une certaine fascination pour l'Islam, cela avant une prise de conscience qui vous a mené ici. Ne le prenez pas mal, mais comme dans toute démarche de "repenti" (faute de meilleure appellation), le risque d'un excès de zèle inverse dans la lecture et la relation d'événements connus pour le moment que par ouïe-dire ou de seconde main, comme les rapports de force à l'intérieur de l'équipe française de foot, peut avoir deux effets peu souhaitables:
1. Faire le jeu de ceux que l'on veut légitimement dénoncer.
2. Inquiéter celles et ceux de vos lecteurs aux positions proches des vôtres qui comme moi ne veulent pas/plus cautionner un autre discours de la haine fondé sur des réductions et des amalgames sans connaître la réalité des faits.
Bonne continuation

PS: Au milieu des 80's, alors que la plupart de mes amis et copines pataugeaient dans les soubresauts d'un post-gauchisme néo-alternatif et pré-khmer vert, je lisais les Mémoires de Guerre de De Gaulle, les essais de Pol Vandromme ("Les gradins du Heysel"), les romans de Drieu, les "hussards" et d'autres auteurs généralement classés à droite. J'étais alors totalement isolé et désespérais de ma génération à juste titre puisque ce sont des individus issus de ses rangs, devenus bobo-écolo-bisounous, qui sont aujourd'hui aux affaires politiques, culturelles et médiatiques.

Écrit par : Paglop77 | 27/06/2010

Merci pour votre lecture cher Paglop77, mais l'article auquel vous faites allusion (Hip Hop Baraka) n'est pas de moi mais d'un autre blogueur que j'ai repris tel quel en mettant les liens vers l'article originel. Je ne puis, donc, répondre à vos questions... mais je peux trouver certaines résonances avec vos interrogations.

Vous pouvez tenter de lui poser vos questions sur une repentance éventuelle, intéressantes, chez lui. Voici le lien qui vous fera tomber directement sur l'article en question :

http://post.hautetfort.com/archive/2010/03/02/f79357dcf46531eb6641b0cbf3b5d1c6.html

Personnellement j'ai eu un parcours plutôt "rock 'n' roll", aux ramifications diverses. Je suis d'origine serbe et un heureux "intégré", si je puis dire. Ceci grâce à la poigne de fer d'une femme, ma mère, qui m'a élevé seule, en fils unique, dans une Cité de Banlieue qui avait ses dérives. Comme quoi il est tout à fait possible de bien élever ses enfants même en étant d'origine étrangère. Question de Volonté. Des bêtises j'en ai commises, mais rien qui ait été exagérément grave. Des clopinettes en comparaison de celles que commettent les blaireaux d'aujourd'hui avec leur mentalité crasseuse, leur violence déterminée, leurs attaches ethniques (raciales ?... ^^), leurs solidarités cultuelles, culturelles et communautaires. Leur Loi du Silence.

Lorsque S.O.S. Racisme s'est monté, j'avais 19/20 ans. Donc déjà structuré en partie. Dans les 3 années précédentes je venais de lire Stirner, Nietzsche, Baudelaire, Lautréamont, Camus. On ne pouvait me la faire facilement. Je me revois au premier rassemblement à la Concorde, à Paris, d'S.O.S. Racisme. Nous nous y étions rendus entre potes surtout pour voir certains artistes. C'était encore mes années DESTROY, si je puis dire et je ne me souviens pas de grand chose... mais une chose m'a marqué : une bande de jeunes beurs volant des merguez à un brave blanc qui semblait heureux de participer à cet événement en le traitant de "sale français". Je m'étais dit que tout cela allait s'écrouler comme un château de cartes. Ah ! Les années Mitterrand et Lang. C'était quelque chose ! La mise en place d'homo-festivus.

Ayant grandi dans une cité j'ai pu y côtoyer des gens de toutes origines, certains admirables, d'autres à jeter sans hésitation aucune dans les basses-fosses, aux oubliettes. Ayant 45 ans bientôt, il faut tenir compte du fait que la banlieue jusque dans les années 80 n'était pas la banlieue d'aujourd'hui. Le regroupement familial n'avait pas encore fait les ravages que nous connaissons et les immigrés, moins nombreux, s'obligeaient bien souvent, si ce n'est à l'assimilation, tout du moins à une bonne intégration. La plupart de mes potes "rebeux" de ma génération ont très bien tourné, si je puis utiliser cette expression, et ne se reconnaissent aucunement dans la connerie ambiante des bandes galvanisées par la haine et racistes envers les français de souche.

Nietzsche m'a aidé à avoir l'esprit critique, aussi, la propagande républicaine à tendance bisounours n'a jamais eu d'emprise sur moi. A 18 ans je lisais également Mishima, c'est vous dire.

Mais là où je comprends bien ce que vous demandez, c'est que toutes les conditions étaient réunies pour que je tourne de gauche et bien-pensant. Mais mes vacances d'été, jusqu'à l'âge de 18 ans, je les ai passées en totalité en ex-Yougoslavie. Et ça m'a vacciné contre le totalitarisme de Gauche, et j'ai pu voir à quel point les communistes au pouvoir là-bas faisaient tout pour à la fois effacer les identités locales, écraser un peuple trop fier (les serbes), et promouvoir une certaine compréhension vis-à-vis de l'Islam (par soucis de bien se faire voir des pays producteurs de pétrole tout en étant en accord avec l'idéal pan-Arabe qui, bien souvent, était d'obédience socialiste)... j'ai pu, ainsi, avant l'heure, avoir un avant goût de ce que serait notre avenir si on poursuivait la construction de l'Europe au détriment des Identités Nationales en continuant de cautionner une immigration massive et sans organisation sage.

Donc pour ma part, je n'ai pas un parcours de repenti. Même lorsque j'ai légèrement flirté avec la Fédération Anarchiste, dans mon adolescence, je suis demeuré fermement individualiste et n'épousant jamais les extases collectivistes.

Par contre j'ai lu le Coran, dans son intégralité, au moment de l'affaire Redeker, histoire d'y voir plus clair. Et on retrouve au sein de l'Equipe de France de Football bien des points d'ancrages psychologiques qui parcourent le Coran comme les hadîths. Je ne pense pas non plus que nous soyons en présence de "bruits de couloirs" ou de "bruits de chiotes". Il n'y a pas de fumée sans feu. Et bien entendu, je suis persuadé que l'audit de l'équipe de France une fois mené à terme, si les vérités qui en sortent sont trop gênantes pour la tranquillité de la poubelle républicaine, tout ne sera pas dévoilé et dit. Mais les fins observateurs ont bien pu voir que le "Bien Vivre Ensemble" a quelque peu vacillé. Roselyne Bachelot, qui a rencontré les bleus, a bien parlé de "caïds" et de "gosses apeurés" !

Il y a en République française quelque chose qui pue.

Écrit par : Nebo | 27/06/2010

Il ne fait pas dans la langue de bois, Vikash!
Merci à lui et à vous.

Écrit par : Carine | 28/06/2010

Merci de ces précisions et aussi d'avoir rectifié l'auteur du CV que je vous ai attribué.

Je pense également que les origines des dérèglements profonds de la société française (mais aussi belge, suisse, etc.) actuelle sont à rechercher dans les années Mitterrand quand l'Emigré, nouveau concept idéalisé, remplaça progressivement le Prolétaire dans la tête des intellectuels, artistes, journalistes et fonctionnaires culturels se trouvèrent orphelins d'une révolution. Leur haine de la culture occidentale - leur propre culture - les a aveuglés à un point tel qu'ils ont alors inventé cette entité en espérant accélérer la chute du monde honni. (D'où leurs accointances avec des mouvements comme le Hamas comme on a pu le constater encore récemment.)

Écrit par : Paglop77 | 29/06/2010

Rect. Il faut lire:
"qui se trouvèrent orphelins d'un révolution."

Écrit par : Paglop77 | 29/06/2010