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12/12/2010

Voyage à Moscou

=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=

La Parole est à ma douce Irina...

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5 jours à Moscou. La Russie. Mère patrie de Dostoïevski et Boulgakov.

Voyage avant tout professionnel mais l’âme russe m’a vite gagnée et bouleversée. -25° pour mes premiers pas à Moscou. -30° le lendemain. Ce pays est rude et ces gens sont, pour une petite française que je suis, « génétiquement modifiés » pour supporter un climat pareil ! mais, étrangement, au bout de deux jours, je m’adapte, j’enfile plusieurs couches de tissus, je marche 30, 45mn et puis je rentre dans une église orthodoxe, il fait chaud, les bougies, les icônes, le silence, Dieu est presque présent. Mon corps a emmagasiné suffisamment de chaleur et de paix, je peux repartir, le froid n’est plus un obstacle.

Cette ville est étrange, pas très belle mais elle a une âme.

Cette ville est en mutation, s’y côtoient les extrêmes, une voiture de l’époque soviétique et une jaguar aux vitres fumées. L’anneau, comme les moscovites l’appellent, le centre, autour du Kremlin et de la Place Rouge, c’est le quartier de l’élite : magasins Chanel, Gucci, Dior, des voitures de luxe, des femmes belles et élégantes, des hommes d’affaire, tout cela est un peu étrange car à quelques rues de là, de l’autre côté de la Moskova, des quartiers plus populaires, avec des trolleybus, des gens simples, des petits commerçants sur les trottoirs, ce que j’ai préféré parce que ces gens-là représentent le réel, la vie à Moscou, difficile, le travail 6 jours sur 7, parfois 10h par jour pour certains. Des gens qui ne se plaignent pas parce qu’il faut vivre, se loger et se nourrir. Des gens étrangement méfiants pour une occidentale comme moi, des gens pudiques et pourtant tellement attachants. Ceux et celles avec qui j’ai pu parler étaient souriants, accueillants, fiers qu’une française soit venue jusqu’à eux. Beaucoup parlaient français, un français quasi parfait. C’est un peuple francophile, réellement. Un peuple infiniment touchant et de qui nous pourrions prendre des leçons.

Mardi, journée à l’ambassade, conférence et débats entre éditeurs russes et français.

Mercredi et jeudi, rendez-vous au Salon avec des éditeurs russes. De très riches échanges. L’édition russe se développe, à toute allure et est infiniment curieuse de ce que nous publions. Des contrats à venir, sans aucun doute.

Jeudi, fin de mes rendez-vous, après une pause à l’hôtel pour m’habiller un peu plus chaudement, je pars à l’aventure. Je traverse la Moskova pour me rendre vers le centre. J’aperçois le Kremlin. Il me faut traverser un second pont, plus long celui-là, mais la nuit commence à tomber et la température baisse rapidement, mon corps commence à s’engourdir, je renonce et fais demi tour, j’ai vraiment trop froid. Le Kremlin, ce sera pour demain.

Vendredi, visite d’une grande librairie moskovite, la direction nous reçoit et pendant presque deux heures, nous visitons la librairie et à l’aide de mon amie Anastasia (mon agent littéraire pour la Russie), nous apprenons comment tout est géré, de vrais pros, impressionnant à tous les niveaux (les vendeurs de la Fnac sont des petits joueurs !). Puis, accueil dans leur salle de réunion, thé, café, gâteaux et questions réponses sur comment ça fonctionne en France, comment ça fonctionne en Russie. Nous repartons avec des cadeaux et beaucoup d’émotion. Le groupe se sépare, je vais avec une collègue visiter la Place Rouge (défigurée hélas par une horrible patinoire), je découvre la cathédrale Saint Basile, magnifique, puis le Kremlin, nous marchons longuement dans le centre (la température était devenue plus clémente, -15°), nous passons devons le Bolchoï (en rénovation) et puis, tranquillement traversons deux fois la Moskova gelée pour rentrer nous réchauffer à l’hôtel.

Vendredi soir, soirée dans la résidence de l’ambassadeur. Des écrivains, des éditeurs, des politiques, un peu de champagne, quelques petits fours et nous nous esquivons pour finir la soirée et le séjour au célèbre Café Pouchkine. Un endroit mythique et envoûtant. Trois étages, de la pierre, du bois, des livres et une harpe. Une ambiance très feutrée, très chic et presque d’un autre temps. Il semble que se promènent là les vivants et les morts, comme si cet endroit était en permanence habité, difficile de l’exprimer avec des mots. Mais la soirée a été très joyeuse, un repas russe à la vodka, c’était divin. Une belle soirée pour terminer un beau séjour.

Samedi matin, je me réveille sous la neige, Moscou est blanche et presque silencieuse.

Un étrange sentiment lorsque l’avion quitte le sol.
Un étrange sentiment au moment de l’atterrissage à Roissy.

La Russie m’a marquée, sans aucun doute et j’y retournerai à coup sûr un jour.

21:47 Publié dans Parenthèse | Lien permanent | Commentaires (2) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

Tellement d'accord avec l'expérience que tu nous révèles si joliment ! J'ai eu la chance d'être accueilli dans chaque nouvelle ville par une personne ou un groupe d'amis résidants de ± longue date et adepte de la communauté CS ... Chaque rencontre à commencer par ces dernier aura été mémorable !!!
J'ai moi-même eu à mon retour la sensation qu'un jour j'y retournerai !...
Excellent témoignage, même si tout ceci se vit, dépassant tout ce que l'on pouvait imaginer de cet inoubliable Pays presque voisin et bien plus proche de nous et de notre culture que ce que l'on s'imagine du haut de nos préjugés d'occidentaux !...
Cédrik, Lille.

Écrit par : Cédrik | 09/09/2011

Cédrik, merci pour ce commentaire. Ce pays ne peut absolument pas laisser indifférent. On y sent une âme, de la spiritualité et une humilité incroyable. De la fierté aussi, ou plutôt de la dignité, oui, dignité est plus juste. Et puis c'est un endroit que j'ai eu la chance de voir en hiver, la neige, le froid, bien sûr ça peut sembler "cliché" mais c'est comme ça que je me représente la Russie et ça m'a d'autant plus ravie. Cette expérience du froid d'ailleurs est sans doute la meilleure pour un premier voyage là-bas, on réalise beaucoup de choses. Je me disais justement "toi tu vis ça une petite semaine, ici c'est plusieurs mois par an !" et là on se rend compte de la difficulté de la vie là-bas parce que ce froid complique tout le reste mais les moscovites font avec, jamais une plainte, jamais de découragement. J'ai pris une belle leçon de vie.
Merci à nouveau de me faire remémorer tout cela; j'ai l'impression que c'était hier.

Écrit par : Irina | 09/09/2011

Les commentaires sont fermés.