30/01/2011
L'extase brève et fugitive
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« L'extase brève et fugitive de l'acte amoureux, sa flambée passagère dans l'ardeur du désir, son extinction rapide, c'était pour lui le fond de toute expérience humaine, c'était devenu le symbole de toutes les joies et de toutes les souffrances de la vie. Il pouvait s'abandonner à cette détresse, à ce frisson en présence des choses qui passent avec la même passion qu'à l'amour ; et cette mélancolie, elle aussi, était de l'amour, elle aussi était de la volupté. Tout comme la jouissance d'amour, à l'instant le plus délicieux de son épanouissement suprême, est sûre de décroître l'instant d'après et de disparaître dans la mort, de même la solitude de l'âme et l'abandon à la mélancolie sont sûrs de faire place soudain au désir, à une nouvelle adhésion à la vie et à sa face lumineuse. La mort et la volupté ne font qu'un. La Mère de la vie ; on pouvait dire aussi que c'était la tombe, la putréfaction. »
Herman Hesse, Narcisse et Goldmund
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Commentaires
Un des seuls Herman Hesse que je n'avais pas lu dans l'adolescence...Et c'est tant mieux...Je ne l'aurais compris qu'intellectuellement et pas viscéralement. Narcisse et Goldmund est un livre test à lire à partir de la quarantaine à condition d'avoir vécu un minimum, péché un maximum et beaucoup contemplé...C'est bien simple, celui qui ne pleure pas en refermant la dernière page saura combien son coeur est devenu sec.
Indispensable avec Le loup des steppes.
Écrit par : orpheus64 | 31/01/2011
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