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04/09/2011

"Je me fous de la France. Je me fous de mes médailles. Ce que je veux, c’est b… encore une fois avant de crever."

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Il se rappelle ce qu’une infirmière lui a raconté de ce grand blessé de guerre qui arrachait ses médailles et criait, en la regardant avec des yeux atroces : "Je me fous de la France. Je me fous de mes médailles. Ce que je veux, c’est b… encore une fois avant de crever." (Pourquoi n’y aurait-il pas des femmes qui choisiraient pour devoir cet office-là, auprès des condamnés à mort ? Une œuvre ne pourrait-elle être créée en ce sens ? Mais pourquoi ne serait-ce pas un ordre de religieuses qui se spécialiserait dans cette forme sublime de la charité ?) »

Henry de Montherlant, Les lépreuses

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Commentaires

A la fin du roman "Les célibataires", de Coantré pense aux oies sauvages:
Elles s'étaient assemblées il y avait deux jours, dans une agitation sacrée, jetant des cris et battant des ailes, poussées par un mouvement divin, qui était leur désir d'être heureuse. (...) Ce qu'elles voulaient, c'était se donner au soleil un grand congé d'amour et de vie agréable; ensuite, pour la saison des nids, des soucis et des devoirs, elles pourraient revenir dans les régions ennuyeuses. Elles savaient la dureté épuisante du voyage, et celles d'entre elles qui se poseraient de fatigue sur les flaques d'eau, où elles seraient tuées d'un coup de canardière, celles qui tomberaient à la mer, pour la joie des requins, celles qui seraient dévorées par les faucons pélerins qui suivaient affreusement le voilier. Mais rien de tout cela ne les rebutait, non plus que la nuit, les vents, la pluie, la brume, le manque de points de repères terrestres. Car au delà il y avait les cols des Pyrénées, où la pluie et la brume cesseraient brusquement, comme si une paroi aérienne leur faisait obstacle; au delà il y avait l'Espagne odorante; au delà les eaux vertes et les eaux bleues de Gibraltar, se côtoyant sans se confondre; et Tanger à la gorge bleuâtre, tourterelle sur l'épaule de l'Afrique; et plus loin les étangs chauds et roses, dormant leur paresse enflammée. Et elles allaient, ne voulant pas s'arrêter, s'arrêtant tout juste le temps de boire et de lustrer leurs plumes dans un point d'eau, pressées, pressées, comme si elles savaient bien qu'on peut mourir pour une minute de trop qui n'est pas du bonheur.

Montherlant, Les Célibataires, Folio.

Je ne comprends pas ceux qui affirment que c'est une plume "démodée"... (?!?)

Écrit par : Paglop77 | 09/09/2011

Les nains trouvent ça "démodé" car c'est une musique en soi, une émotion intime qui correspond à l'état du monde qui va comme il va et d'un homme qui préfère observer les oies sauvages au cours calculateur des hommes... je suppute et je présume, n'ayant pas lu cette oeuvre...

Ce passage que vous citez... c'est de la Poésie pure... en un mot, quelque chose qui déprime d'avance le lecteur lambda d'aujourd'hui. Mais d'un autre côté, ça vaut peut-être mieux que les nimbus le trouvent "démodé" et passent à côté... à quoi bon donner des perles à des cochons, je vous le demande. Le lecteur authentique et assoiffé, quoi qu'il arrive, trouvera sa voie vers le livre salvateur...

Écrit par : Nebo | 09/09/2011

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