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05/09/2011

Un verdict révoltant, par Xavier Raufer

=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=

 

 

Le verdict est tombé début juillet. On le craignait révoltant. Il le fut. Voici les faits. En avril 2005, une fugueuse de 14 ans s’égare vers une cité hors contrôle de Carpentras. Happée par une meute, elle est, au long du mois d’avril, violée dans des caves ou des hôtels par environ 30 individus de 16 à 22 ans ; exhibée, filmée par les brutes, elle est même, au long d’une route, prostituée aux automobilistes de passage.

La malheureuse parle de « cauchemar ». Ces faits sont d’autant plus graves que la réitération des crimes et la préméditation y sont flagrants. Le lecteur doit ici savoir ce qu’encourt tout condamné pour “viols en réunion sur mineure de 15 ans”, “séquestration”, “corruption de mineure” et “proxénétisme aggravé” : pour un mineur, de 10 à 15 ans de prison, le double pour un adulte.

Des arrestations adviennent enfin quand la gamine s’échappe. Finalement, un procès se tient en juin dernier, à Avignon, devant la cour d’assises des mineurs du Vaucluse. Or, pour qui a encore les yeux ouverts, la lecture des articles consacrés à ce procès par le quotidien régional la Provence suscite d’abord l’incrédulité puis un dégoût toujours plus vif et enfin, même, un sentiment d’horreur.

Car ce qu’on expose au procès, c’est la Guerre des boutons ou une histoire de boy-scouts – et pas le massacre d’une jeune fille tel qu’évoqué ci-dessus.
Le psy, d’abord, caricature de gauchiste en chemise à fleurs. Les violeurs ? Ils ont vécu ce passage à l’acte « comme un rite initiatique », s’inscrivant « dans un désir d’appartenance au groupe ». Des jeunes certes « intolérants à la frustration » mais, hélas, pas « armés pour anticiper la relation avec cette jeune fille » : ils n’ont donc pas « perçu la contrainte situationnelle » – par groupes de dix dans une cave, à la lueur des téléphones portables : on goûtera l’artistique minimalisme du qualificatif.

Quant à la jeune fille – là, on se surprend à serrer les poings –, le psy insinue qu’elle a pu, durant son calvaire, « ressentir une forme de plaisir affectif ». Mais demain ? interroge quand même un juge. Tout est au mieux, assure le psy, les violeurs « ne présentant aucun risque de récidive ». Dix lignes plus bas, on lit cependant que, lors du procès, deux des principaux prévenus sont « détenus pour une autre cause ».

Surprenante, ensuite, l’attitude du quotidien, qui, passé le rappel des faits, édulcore constamment. Jusqu’à, par exemple, titrer sur ce qui a bien pu se passer « dans la tête de ces enfants terribles ». Pour mémoire, les Enfants terribles, film onirique et précieux écrit par Jean Cocteau sorti en 1950, ressemble autant au viol collectif de Carpentras qu’une matinée enfantine au carnage de Verdun.

À la fin, le verdict. Il est « mesuré », se réjouit le quotidien. De façon entortillée, on apprend qu’une poignée des mis en cause passera peut-être deux à trois ans en prison, mais encore pas sûr, vu le savant mélange du sursis et des peines de prison ferme.

À ce point du récit, un commentaire du criminologue – mais surtout, un grave constat. Le commentaire : ce procès pue fortement la trouille et l’intimidation.

Chacun – hélas ! pas le seul quotidien et son journaliste – y est fort attentif à ne heurter aucun des prévenus, dont les familles sont massivement présentes dans la salle. Tous se tiennent à carreau. Tous marchent sur des œufs. Tous prennent soin de parler par périphrases aimables et euphémismes délicats. Certes l’expert (un second psy) admet « ne pas avoir eu d’entretien prolongé avec les mis en cause » mais assure quand même que ce sont « des personnes plutôt bien » dont le comportement est « un grand mystère ».

Mais il y a pire que ce climat, disons, sicilien. Et ce second mystère explique que l’auteur – éberlué – ait patienté tout l’été avant d’écrire cet article. Il attendait en effet la riposte outragée, le collectif cri d’horreur des féministes – mais rien, juste un silence de mort. Une jeune fille violée à répétition. Prostituée de force. En prime, ce que disent d’elle les avocats de la défense est affreux. Échantillon : « C’est dans la relation avec le sexe qu’elle va vers l’autre. Ce n’est pas une recherche de plaisirs ; elle s’exprime avec son cul » (sic). Or silence sans faille, absolue absence de féministes, admettant tête basse qu’une femme violée en groupe “s’exprime avec son cul”.

Où est Mme Caroline Fourest, qu’on dit fort attachée à la cause des femmes ? Où sont les Chiennes de garde, ici sans voix ni crocs ? De son côté, Osez le féminisme ! n’a pas franchement osé grand-chose.

Pourquoi ce silence ? Le féminisme bobo s’évanouirait-il à l’entrée des cités chaudes ? Et comment auraient réagi ces militantes à éclipse si, au lieu de lascars, la “tournante” avait impliqué des adhérents d’un quelconque parti de droite ?

On ose espérer une réponse. Car dans un drame si terrible, tout silence retentira comme un accablant aveu. 

Xavier Raufer, criminologue


 

Source : Valeurs Actuelles

07:00 Publié dans Parenthèse | Lien permanent | Commentaires (10) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

A propos de Xavier Raufer*, je pense que vous aurez remarqué que les haut-parleurs de la pensée (?) bisounours insistent toujours lourdement sur ses années de jeunesse quand il militait à la droite dure alors qu'ils "oublient" l'engagement stalinien ou maoïste des rédacteurs en chef, publicitaires, écrivains de la novlangue...

* Je lis certains de ses articles dans le mag' en ligne Ring.

Écrit par : Paglop77 | 09/09/2011

Voyez-vous, j'ignorais qu'il avait milité pour la droite dure (laquelle ?)... mais vous aurez deviné, je présume, que cela m'en touche une sans remuer l'autre.

Par contre, nos anciens Maoïstes et nos ancien Trotskystes, ils sont tellement prévisibles.

Écrit par : Nebo | 09/09/2011

Il a milité au sein du groupe Occident au milieu des 60's avant de passer aux républicains indépendants dans les 70's.

Écrit par : Paglop77 | 10/09/2011

Oui, c'est terrible cette histoire. Chaque fois on entend des histoires, aussi dans un passé proche, partout, pas uniquement en France. Hier j'ai lu dans un journal hollandais que entre 1923 et 1961 8000 femmes ont été stérilisé et avorté à force par l'état Danois dans une petite île devant la côte, parce que elles étaient retardée ou trop libre dans leur comportement.
Monsieur on parle ici d’un système qui est toujours soutenue avec des lois. Moi, j’ai lutté chaque instant de ma vie et je lutte encore pour les droits des femmes. Je me tourne surtout vers les lois qui sont patriarcales, notamment le droit matrimonial et les lois sur des agressions sexuelles. Je suis farouchement contre des lois qui sont destinées aux femmes. Nous ne sommes pas une espèce en voie de disparition, quand même. Il ne faut pas mettre la sexualité et la violence dans une et seul loi, parce que les deux sont incompatibles. La sexualité est le plaisir de partage et la violence est le plaisir de dominer. Ces deux choses sont constamment confondues justice, donc aussi dans les têtes des hommes. Il reste beaucoup à faire aussi dans les têtes de soi-disant féministes.

Écrit par : Saskia van Rooi | 12/09/2011

Mr ont sent dans votre facons de raconter que vous éprouver de la haine mais sacher que le pous du plan n'est pas une zone de non droit la police y rentre tous les jours et sa ne date pas d'hier et concernant l'afaire en question je pense que vous vous acharné en vous servan d'argument qui ne tiène pa la route les accusé sont des humain malgrés leur origines si c ce qui vous ronge et des humains qui ont le droit de faire valoire leur argument nen déplaise a qui que ce soit vous i compri monsieur et M le president de la cour d'assise n'a pas u sont diplome de juge dans un papier cadeau et elle na subi aucune intimidation comme vous l'incinué et les juré ensuite les familles des accusé n'été pas massivement rassemblé il n'y avait meme pas la moitier des famille des prevenue et pour finir si les association feministe non pas réagi au verdict c petaitre parce que ils on vue que le parké na pas fai apel la victime na pas nomplus fai apel pourkoi ?dapré vous si elle été telment tromatisé que sque vou dite vous croyé que ce verdict lui orai sufi? moi je dit non et les association on penser come moi Mr je suis dsl de vous decevoir mais votre travail ne sert a rien apar remué la merde passé moi lexpression et je vous suggère d'allé metre votre surplu dénerji dans des combats qui en valle le coup !!! au lieu de parler pour faire du vent ps dsl pour l'orthographe je parle bien le français mais je l'écrit un peu moins bien

Écrit par : khelif ali | 30/01/2012

Apprenez à écrire cher monsieur, puis revenez, éventuellement, jouer de l'épée... si vous savez.

Hop... du balai.

Écrit par : Nebo | 30/01/2012

C'est sûr que si les mecs viennent défendre leur cause en s'exprimant comme des primates...

Écrit par : Rex | 31/01/2012

Je vous suggère, moi, d'aller mettre votre surplus d'énergie dans l'apprentissage de la langue du pays qui vous reçoit avant d'avoir la prétention d'en connaître la justice.

Écrit par : totoari | 01/02/2012

Cher totoari, je crois que c'est trop lui demander. Je pense même qu'il s'en moque de la langue du pays qui l'accueille. Ce sont ceux-là qui, généralement, exigent justice.

Écrit par : Rex | 01/02/2012

Farpaitement ! ^^

Écrit par : Nebo | 01/02/2012

Les commentaires sont fermés.