24/07/2012
Le malaise de tout un peuple
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« France, mon adolescence t’a aimée douloureusement. Toute parole tombait lourdement sur mon cœur. Il se répandait autour de moi des mots qui contaminent. Une ombre malfaisante couvrait le pays où j’étais né. Mais moi, je veillais sur notre vie. Et des rages me prenaient de m’arracher à tout ce que, dès longtemps, sans me tromper, j’avais bien vu marqué d’un signe de destruction. Je doutais de la cause qu’une passion désespérée, je le savais, me forcerait à défendre. Ignorant, j’étais livré aux idées premières venues. D’autres, qui l’avaient déjà accepté, j’avais reçu une faible image de ma patrie. L’âme, l’esprit étaient atteints. Je souffrais d’un malaise que je sentais partout. J’étais malade, et c’était le mal de tout un peuple. »
Pierre Drieu la Rochelle, Etat Civile
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