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18/11/2012

J'espère des aventures de rang égal, et plus haut encore

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« Il est faux de dire que j'attends le retour au passé, comme Chateaubriand, ou, comme Boutefeu, l'éternel retour : je laisse cette marotte aux conservateurs, en politique, et, dans l'espace cosmique, aux astrologues. Non : j'espère des aventures de rang égal, et plus haut encore, et non seulement dans le domaine humain. »

« Nous frôlons ici une autres des dissemblances entre [l'anarque] et l'anarchiste : la relation à l'autorité, au pouvoir legislateur. L'anarchiste en est l'ennemi mortel, tandis que l'anarque n'en reconnaît pas la légitimité. Il ne cherche, ni à s'en emparer, ni à la renverser, ni à la modifier - ses coups de boutoir passent à côté de lui.

C'est seulement des tourbillons provoqués par elle qu'il lui faut s'acommoder. »

Ernst Jünger, Eumeswil

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17/11/2012

Je suis résolu à ne me laisser captiver par rien

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« Etant anarque, je suis résolu à ne me laisser captiver par rien, à ne rien prendre au sérieux, en dernière analyse... non, certes, à la manière des nihilistes, mais plutôt en enfant perdu qui, dans le no man's land d'entre les lignes des marées, ouvre l'oeil et l'oreille.

Aussi ne puis-je non plus m'engager dans la direction du retour. C'est l'ultime refuge du conservateur, apèrs qu'il a perdu tout espoir en politique et en religion. Mille ans sont alors, pour lui, la plus petite unité monétaire ; il parie sur les cycles cosmiques. Un jour viendra où le Paraclet connaîtra son épiphanie, où l'Empereur magiquement endormi sortira de la montagne.

Mais en attendant, le devenir, le temps sont toujours là. L'être dans le temps se répête, et contraint les Dieux mêmes à assumer ses corvées - aussi ne peut-il y avoir de retour éternel ; c'est un paradoxe -, il n'y a pas de retour éternel. Le retour de l'éternel vaut bien mieux ; il ne peut se produire qu'une seule fois- et voilà le temps renversé dans la poussière.

(...) L'idée de l'éternel retour est une inspiration de poisson qui veut bondir hors de la poêle à frire. Il retombe sur la plaque de la cuisinière. »

Ernst Jünger, Eumeswil

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16/11/2012

Il ne s'agit pas d'endiguer ici et là le phénomène, mais de dompter le temps

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« Notre intention n'est pas, plus généralement, de nous en prendre aux coulisses de la politique et de la technique, ni à leurs groupements. Elles passent, tandis que la menace demeure, et même revient plus vite et plus violemment. Les adversaires finissent par se ressembler, au point qu'il n'est plus difficile de deviner en eux des déguisements d'une seule et même puissance. Il ne s'agit pas d'endiguer ici et là le phénomène, mais de dompter le temps. On ne peut le faire sans souveraineté. Or, elle se trouve moins, dans nos jours, dans les décisions générales qu'en l'homme qui abjure la crainte en son coeur. Les énormes préparatifs de la contrainte ne sont destinés qu'à lui, et pourtant, ils sont voués à faire éclater son triomphe ultime. C'est ce savoir qui le rend libre. Les dictatures tombent alors en poussière. Là reposent les réserves, presque vierges, de notre temps, et non pas seulement du nôtre; c'est le thème de toute l'histoire et sa délimitation, ce qui la sépare, et des empires et des démons, et du simple événement zoologique. Les mythes et les religions en donnent un modèle qui se reproduit sans cesse, et sans cesse les Géants et les Titans dressent leur puissance accablante. L'homme libre les abat; il le peut, même s'il n'est pas toujours prince et Héraclès. Le caillou lancé par une fronde de pâtre, l'oriflamme portée par une vierge, une arbalète ont déjà suffi à cette tâche. »

Ernst Jünger, Traité du rebelle, ou le recours aux forêts

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15/11/2012

Tout passe

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« Les affiches vont et viennent, mais le mur sur lequel on les colle demeure. »

Ernst Jünger, Eumeswil

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S'enivrer avec Omar Khayyam

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« Il y a des pilleurs de tombes, qui falsifient le poème et les actes, au profit du marché. Mieux vaut alors s'enivrer avec Omar Khayyam que d'offenser les morts en leur compagnie. »

Ernst Jünger, Eumeswil

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14/11/2012

Les périls eux-mêmes vous apportent leurs plaisirs

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« Entre le service et le loisir, c'est à peine si je fais la différence. L'un me plaît autant que l'autre. Ce qui répond à mon principe : éviter le temps mort, pas une minute sans tension et vigilance de l'esprit. Quand on parvient à faire de sa vie un jeu, on trouve du miel jusque dans l'ortie et la ciguë ; les contrariétés et les périls eux-mêmes vous apportent leurs plaisirs. »

Ernst Jünger, Eumeswil

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13/11/2012

Rayonner de beauté

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« Les nénuphars jaunes n'avaient pas encore fleuri ; mais dans les angles du pont de pierre qui enjambait en zigzag une allée proche du salon de cérémonie, des iris poussaient leurs inflorescences blanc et violacé hors du fourreau pointu de leur feuillage vert.

Son oeil fut attiré par le dos irisé d'un scarabée qui, après s'être tenu sur le rebord de la fenêtre maintenant s'avançait carrément dans la chambre. Deux raies d'un rouge cramoisi couraient le long de sa carapace ovale, où brillaient le vert et l'or. On le voyait agiter prudemment ses antennes avant de poursuivre sa marche en avant sur les petites dents de scies de ses pattes qui rappelaient à Kiyoaki de minuscules outils de bijoutier. Au milieu des remous dissolvants du temps, n'était-il pas absurde que cette tache minuscule de couleur richement concentrée demeurât en sécurité dans un monde à elle ? Peu à peu, cette scène le fascina. Petit à petit, le scarabée continuait à se faufiler, corps chatoyant qui s'approchait de lui comme si son cheminement sans but avait enseigné que dans la traversée d'un monde en changement perpétuel, l'unique chose qui importe était de rayonner de beauté. »

Yukio Mishima, Neige de printemps

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12/11/2012

L'abîme

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« Pourquoi donc faut-il que les hommes recherchent les profondeurs, l'abîme ? Pourquoi faut-il que la pensée, tel un fil de plomb, s' inquiète exclusivement de descente verticale ? Pourquoi n' est-il pas possible que la pensée change d' orientation et se mettre à grimper verticalement, vers le haut, vers la surface ? »

Yukio Mishima, Le Soleil et l'Acier

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