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29/10/2013

Larmes

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Divin amour ! ô tendre ! si je

T'oubliais, si moi, ô vous rapides

Ardentes, vous qui êtes remplies de
cendre

Et arides, désertées déjà sans cela,



Vous chères îles, vous du monde
merveilleux

Les yeux, pouvez seules me toucher
encore

O rives, sur lesquelles l'idolâtrie

Expie ( pour les divins seulement ) son
amour



Car trop généreusement les êtres
saints

Ont servi là-bas, aux jours de la beauté

Et des héros terribles ; beaucoup
d'arbres

Et des villes dans ce même endroit

dressées



Sont visibles, pareilles à l'homme qui
rêve.

Maintenant les héros sont morts, les
îles d'amour

Ne sont plus reconnaissables. Et ainsi

Renchéri, partout imbécile est l'amour.



O douces larmes, vous, n'éteignez pas
pour moi

Entièrement la lumière des yeux.

O trompeuses, voleuses, laissez me
survivre

Afin que noblement je meure, une
mémoire. »

Friedrich Hölderlin, mis en vers français par Pierre Jean Jouve, in Poèmes de la folie de Hölderlin


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