07/07/2013
Les intellectuels de gauche...
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« Les nouveaux intellectuels de gauche, insoucieux de la contradiction, encensent le même monde sous le nom de moderne, et le flétrissent sous le nom de bourgeois et de capitaliste. »
Charles Péguy, De la situation faite au parti intellectuel
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05/07/2013
En portant précisément le couteau vivisecteur à la gorge des vertus de l’époque
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« Il me parait de plus en plus certain que le philosophe, en sa qualité d’homme nécessaire de demain et d’après-demain, s’est toujours trouvé et a dû se trouver toujours en contradiction avec son époque : son ennemi fut constamment l’idéal d’aujourd’hui. Jusqu’à présent, tous ces promoteurs extraordinaires de l’homme, qu’on nomme philosophes et qui se sont eux-mêmes rarement regardés com me des amis delà sagesse, mais plutôt comme des fous insupportables et des énigmes dangereuses — ont eu pour tâche (tâche difficile, involontaire, inévitable), et reconnu la grandeur de leur tâche en ceci qu’ils devaient être la mauvaise conscience de leur époque. En portant précisément le couteau vivisecteur à la gorge des vertus de l’époque, ils ont révélé ce qui était leur propre secret : connaître pour l’homme une nouvelle grandeur, une voie nouvelle et inexplorée qui le conduirait à son agrandissement. Ils ont trahi chaque fois combien d’hypocrisie, de commodité, de laisser-aller et de laisser-choir, combien de mensonges se cachaient sous le type le plus honoré de la moralité contemporaine, combien de vertus étaient arrivées à se survivre. Chaque fois ils disaient : "Il faut que nous sortions, que nous nous en allions vers des contrées, auxquelles vous vous êtes le moins accoutumés." En présence d’un monde d’ "idées inodornes" qul voudrait confiner chacun dans son coin, dans sa spécialité, un philosophe, si des philosophes pouvaient exister aujourd’hui, serait obligé de plucer la grandeur de l’homme, le concept "grandeur" dans toute son extension et sa diversité, dans toute sa totalité multiple : il établirait même la valeur et le rang d’après la capacité de chacun à prendre sur lui des choses diverses, en se rendant compte jusqu’où il pourrait étendre sa responsabilité. Aujourd’hui le goût de l’époque, la vertu de l’époque affaiblissent et réduisent la volonté ; rien ne répond mieux à l’état d’esprit de l’époque que la faiblesse de volonté : donc, l’idéal du philosophe doit précisément faire rentrer dans le concept "grandeur" la force de volonté, la dureté et l’aptitude aux longues résolutions. De même la doctrine contraire et l’idéal d’une humanité timide, pleine d’abnégation, humble et qui douterait d’elle-même s’adaptait à une époque contraire,comme le seizième siècle par exemple, qui souffrait de son accumulation d’énergie de la volonté et d’un torrent d’égoïsme impétueux. Au temps de Socrate, au milieu de tant d’hommes aux instincts fatigués, parmi des Athéniens conservateurs, qui se laissaient aller — "au bonheur", selon leurs expressions, au plaisir, selon leurs actions, — et qui avaient encore à la bouche les vieilles expressions pompeuses auxquelles leur vie ne leur donnait plus droit, peut-être l’ironie était-elle nécessaire à la grandeur d’âme, cette malicieuse assurance socratique du vieux médecin, du plébéien qui tailla sans pitié dans sa propre chair, comme dans la chair et le coeur du "noble", avec un regard qui disait assez clairement : "Pas de dissimulation avec moi ! ici... nous sommes tous pareils !" Aujourd’hui par contre, alors que la bête de troupeau arrive seule aux honneurs et seule à la dispensation des honneurs en Europe, alors que l’ "égalité des droits" pourrait se traduire plutôt par l’égalité dans l’injustice : je veux dire dans la guerre générale contre tout ce qui est rare, étrange, privilégié, la guerre contre l’homme supérieur, l’âme supérieure, le devoir supérieur, la responsabilité supérieure, la plénitude créatrice et dominatrice — aujourd’hui être noble, vouloir être pour soi, savoir être différent, devoir vivre seul et pour son propre compte sont choses qui rentrent dans le concept "grandeur" et le philosophe révélera en quelque mesure son propre idéal en affirmant : "Celui-là sera le plus grand qui saura être le plus solitaire, le plus caché, le plus écarté, l’homme qui vivra par delà le bien et le mal, le maître de ses vertus, qui sera doué d’une volonté abondante ; voilà ce qui doit être appelé de la grandeur : c’est à la fois la diversité et le tout, l’étendue et la plénitude." Et nous le demandons encore une fois : aujourd’hui — la grandeur est-elle possible ? »
Friedrich Nietzsche, Par-delà bien et mal - § 212
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04/07/2013
Hamdoullah !
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03/07/2013
Le problème du coup d’état moderne est un problème d’ordre technique
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« La Suisse et la Hollande, c’est-à-dire deux des Etats les plus policés et les mieux organisés d’Europe, chez lesquels l’ordre n’est pas seulement un produit du mécanisme politique et bureaucratique de l’Etat, mais une caractéristique naturelle du peuple, n’offrent pas, à l’application de la tactique insurrectionnelle communiste, des difficultés plus grandes que la Russie de Kerenski. Quelle considération peut dicter une affirmation aussi paradoxale ? Celle-ci, que le problème du coup d’état moderne est un problème d’ordre technique. L’insurrection est une machine, dit Trotski : il faut des techniciens pour la mettre en mouvement, et seuls des techniciens peuvent l’arrêter. La mise en mouvement de cette machine ne dépend pas des conditions politiques, sociales, économiques du pays. L’insurrection ne se fait pas avec les masses, mais avec une poignée d’hommes prêts à tout, entraînés à la tactique insurrectionnelle, exercés à frapper rapidement, durement, les centres vitaux de l’organisation technique de l’Etat. Cette troupe d’assaut doit être formée d’équipes d’ouvriers spécialisés, mécaniciens, électriciens, télégraphistes, radio télégraphistes, aux ordres d’ingénieurs, de techniciens connaissant le fonctionnement technique de l’Etat.
(...) Trotski alla même jusqu'à soutenir la nécessité d'instituer à Moscou une école pour l'instruction technique des communistes destinés à encadrer, dans chaque pays, un corps spécial organisé pour la conquète du pouvoir. Cette idée a été reprise récemment par Hitler, qui est en train d'organiser une école de ce genre à Munich pour l'instruction de ses troupes d'assaut. "Avec un corps spécial d'un milier d'hommes, recrutés parmi les ouvriers Berlinois, et encadrés de communistes Russes, affirmait Trotski, je m'engage à m'emparer de Berlin en vingt quatre heures." »
Curzio Malaparte, Technique du coup d’Etat
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Les étoiles scintillaient dans un ciel éclairé par la lueur des tirs
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« Anecdote : des prisonniers Russes que, sur l’ordre de Maiweg, on avait trié dans tous les camps pour aider aux travaux de reconstruction –spécialistes du forage, géologues, ouvriers des raffineries du voisinage- furent réquisitionnés dans une gare par une troupe combattante pour servir de porteurs. Sur les cinq cent hommes de ce groupe, trois cent cinquante périrent sur le bord des routes. Et, sur le chemin du retour, cent vingt de ceux qui avaient été épargnés moururent d’épuisement, si bien qu’il ne resta que trente survivants.
Le soir, fête de la Saint-Sylvestre au quartier général. Je constatai une fois de plus qu’une pure joie festive était impossible en cette période. Le général Muller nous fit, par exemple, le récit des monstrueux forfaits auxquels se livra le Service de Sécurité après la prise de Kiev. On évoqua aussi, une fois de plus, les tunnels à gaz empoisonné où pénètrent des trains chargés de juifs. Ce sont là des rumeurs, que je note en tant que telles ; mais il est sûr que se commettent des meurtres sur une grande échelle. Je songeai alors au brave potard de la rue La Pérouse et à sa femme [déportée] pour laquelle il s’était tant inquiété jadis. Quand on a connu des cas individuels et qu’on soupçonne le nombre des crimes qui s’accomplissent dans ces charniers, on découvre un tel excès de souffrance que le découragement vous saisit. Je suis alors pris de dégoût à la vue des uniformes, des épaulettes, des décorations, des armes, choses dont j’ai tant aimé l’éclat. La vieille chevalerie est morte. Les guerres d’aujourd’hui sont menées par des techniciens. L’homme a donc atteint ce stade que Dostoïevski décrit à travers Raskolnikov. Il considère alors ses semblables comme de la vermine. C’est de cela qu’il doit justement se garder s’il ne veut pas tomber dans la sphère des insectes. Pour lui et pour ses victimes, entre en jeu le vieux, le monstrueux : "Voilà ce que tu es !"
Puis je suis allé dehors ; les étoiles scintillaient dans un ciel éclairé par la lueur des tirs. Eternels et fidèles signes –Grande Ourse, Orion, Véga, Pléiades, ceinture de la Voie Lactée-, nous autres hommes et nos années sur la terre, que sommes nous devant cette splendeur ? Qu’est donc notre éphémère tourment ? A minuit, au bruit des verres entrechoqués, j’ai intensément songé à ceux que j’aime et j’ai senti que leurs souhaits parvenaient aussi jusqu’à moi. »
Ernst Jünger, Notes du Caucase, 31 décembre 1942. Journaux de guerre (La Pléiade)
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02/07/2013
Une des neuf raisons qui plaident en faveur de la réincarnation
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« Le sexe est une des neuf raisons qui plaident en faveur de la réincarnation. Les huit autres sont sans importance. »
Henry Miller, Sexus
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Traitez-le de fasciste...
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Jamais nous ne livrerons la Patrie
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« Je crois que l’existence de patries autonomes est nécessaire à l’humanité. Je crois notamment que la disparition de la France ou sa domestication serve d’une volonté étrangère serait un désastre pour la race humaine, pour la liberté et pour la justice universelle…. Voilà ma conception, voilà ma politique. Jamais nous ne livrerons la Patrie. Jamais nous ne demanderons au prolétariat d’être dupe de ceux qui exploitent la Patrie. »
Jean Jaurès, Lettre à la Dépêche de Toulouse, 1905
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Confronté aux diverses civilisations qui lui sont au départ étrangères, le fils d’Israël réussit à les assimiler à la perfection
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« Déjeunant chez Lipp, sans doute en 1958, avec Raymond Aron, celui-ci m’expliquait qu’en tant que Juif, il était, en telle occasion, obligé d’agir de telle manière. Et je lui répondais : "Mais Raymond, vous n’êtes pas Juif, vous êtes Lorrain" (sa famille, comme celle de son illustre parent, Marcel Mauss, est originaire de cette province). Je ne sais plus si mon interlocuteur a souri, mais je suis sûr qu’il n’a pas répondu.
Et il est vrai que, confronté aux diverses civilisations qui lui sont au départ étrangères, le fils d’Israël réussit à les assimiler à la perfection, à s’y perdre même, tout en restant réfugié dans une civilisation intérieure à laquelle il tient, dont il ne se détache, quand il s’en détache, qu’imparfaitement.
Pourtant les Juifs ne sont que 14 millions, éparpillés de par le monde (600 000 en France, le groupe le plus important après les Etats-Unis). Comment les réussites éclatantes de la diaspora dont leur histoire est pleine : la Pologne du XVIIème siècle, l’Italie du XVè, l’Espagne du XVIè, l’Allemagne du XVIIIè, les Etats-Unis d’aujourd’hui, le Brésil, la France…, n’ont-elles abouti nulle part à la fusion pure et simple ? Pourquoi ne se sont-ils pas perdus, comme tant d’autres corps étrangers, dans l’une ou l’autre des nombreuses terres d’accueil où ils ont si longuement vécu ? »
Fernand Braudel, L’identité de la France
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01/07/2013
Une souveraine sérénité, la compréhension des causes finales...
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« Je levai les bras et invoquai la Vérité Éternelle ; non, ce ne fut pas une invocation mais des pleurs. Mon être entier fut soulevé par un ravissement, par une exaltation immense. J’ai vu la vérité, – mon esprit ne l’a pas conçue mais je l’ai vue. Et l’image vivante de cette Vérité remplit mon âme à tout jamais. »
« Dans ces instants rapides comme l’éclair, le sentiment de la vie et la conscience se décuplaient pour ainsi dire en lui. Son esprit et son cœur s’illuminaient d’une clarté intense ; toutes ses émotions, tous ses doutes, toutes ses inquiétudes se calmaient à la fois pour se convertir en une souveraine sérénité, faite de joie lumineuse, d’harmonie et d’espérance, à la faveur de laquelle sa raison se haussait jusqu’à la compréhension des causes finales...
Ces instants, pour les définir d’un mot, se caractérisaient par une fulguration de la conscience, et par une suprême exaltation de l’émotion subjective.
À cette seconde – avait-il déclaré un jour à Rogojine quand ils se voyaient à Moscou – j’ai entrevu le sens de cette singulière expression : il n’y aura plus de temps. »
Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski, L’Idiot
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Il n’y a plus d’ultime...
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« Nous avons créé un univers de prolifération de mots, des “informations" n’informant plus sur rien, nous vivons dans un déluge de nouvelles, dans une explosion verbale ininterrompue, tout parle tout le temps à tout le monde, et rien ne se dit. Dans ce flot sonore qui nous assaille et qui est fait de répétitions indéfinies, de curiosités vaines, de vide intérieur et intellectuel, aucune parole ne peut plus être vraiment parole. Tout est fondu dans un magma indifférencié où l’information scientifique est noyée dans les flashes de l’actualité, où la décision politique essentielle est un titre à côté des assassinats et des accidents de la route, où l’appel le plus angoissé de l’homme est à la fois effacé par l’alcool musical du pop et occasion d’autres discours intéressants pour le téléspectateur, où la parole décisive est utilisée pour renouveler le piquant d’une émission. Il n’y a plus de parole décisive possible. Il n’y a plus de questions et de réponses dernières. Il n’y a plus d’ultime. Il y a une explosion superficielle de sons qui nous secoue et nous projette dans toutes les directions : aucune parole ne peut plus être dite dans ces conditions. Alors Dieu se tait. Il pourrait à nouveau anéantir Sodome et Gomorrhe. Mais sa promesse à Noé, sa promesse encore plus radicale en Christ, lui ont définitivement lié les mains. Il n’y a pas de trompettes du jugement écrasant de leur fracassement les plus sonores festivals de Pop et les plus tonitruantes proclamations politiques, il y a désormais le silence de Dieu, car il n’entre pas en concurrence de puissance avec l’homme. Il est l’homme misérable et dépouillé. Et de la même façon, l’homme triomphal de notre temps a décidé de tuer Dieu, d’évacuer le Père céleste, d’expulser ce fantasme ou ce témoin gênant, et Dieu qui s’est laissé tuer en Christ se retire dans sa discrétion devant l’absence d’amour, l’absence de relation filiale, l’absence de confiance, l’absence de don, l’absence de fidélité, l’absence de vérité, l’absence de maitrise de soi, l’absence de liberté, l’absence d’authenticité. Dieu se fait absent dans cet univers d’absences que l’homme moderne a passionnément constitué. »
Jacques Ellul, L’espérance oubliée
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Jean Parvulesco, un aventurier de l'esprit...
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