11/08/2013
Rainer Maria Rilke : Eros (IV)
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« Ce n'est pas la justice qui tient la balance précise,
c'est toi, ô Dieu à l'envie indivise,
qui pèses nos torts,
et qui de deux cœurs qu'il meurtrit et triture
fais un immense cœur plus grand que nature,
qui voudrait encor
grandir... Toi, qui indifférent et superbe,
humilies la bouche et exaltes le verbe
vers un ciel ignorant...
Toi qui mutiles les êtres en les ajoutant
à l'ultime absence dont ils sont des fragments »
Rainer Maria Rilke, Eros (IV), in "Vergers"
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C'est une langue bien difficile que le français
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« Pourtant, ma vie s'est écoulée à écrire... Née d'une famille sans fortune, je n'avais appris aucun métier. Je savais grimper, siffler, courir, mais personne n'est venu me proposer une carrière d'écureuil, d'oiseau ou de biche. Le jour où la nécessité me mit une plume en main, et qu'en échange des pages que j'avais écrites on me donna un peu d'argent, je compris qu'il me faudrait chaque jour, lentement, docilement écrire, patiemment concilier le son et le nombre, me lever tôt par préférence, me coucher tard, par devoir. Un jeune lecteur, une jeune lectrice n'ont pas besoin d'en savoir davantage sur un écrivain caché, casanier et sage, derrière son roman voluptueux. C'est une langue bien difficile que le français. A peine écrit-on depuis quarante-cinq ans qu'on commence à s'en apercevoir. »
Colette, Journal à rebours
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10/08/2013
Apéro Time...
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Dans la plénitude de l'être
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« Les natures du genre de la tienne, les hommes doués de sens délicats, ceux qui ont de l'âme, les poètes, ceux pour qui toute la vie est amour nous sont presque toujours supérieurs, à nous, chez qui domine l'intellect. Vous êtes, par votre origine, du côté de la mère. Vous vivez dans la plénitude de l'être. La force de l'amour, la capacité de vivre intensément les choses est votre lot. Nous autres, hommes d'intellect, bien que nous ayons l'air souvent de vous diriger et de vous gouverner, nous ne vivons pas dans l'intégrité de l'être, nous vivons dans les abstractions. A vous la plénitude de la vie, le suc des fruits, à vous le jardin de l'amour, le beau pays de l'art. Vous êtes chez vous sur terre, nous dans le monde des idées. Vous courez le risque de sombrer dans la sensualité, nous d'étouffer dans le vide. Tu es artiste, je suis penseur. Tu dors sur le cœur d'une mère, je veille dans le désert. Moi, c'est le soleil qui m'éclaire, pour toi brillent la lune et les étoiles. Ce sont des jeunes filles qui hantent tes rêves; moi, ce sont mes écoliers... »
Hermann Hesse, Narcisse et Goldmund
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Parvenir à soi-même
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« Pour un homme conscient, il n'était aucun, aucun autre devoir de se chercher soi-même, de s'affirmer soi-même, de trouver en tâtonnant son propre chemin, quel qu'il fût. Cette révélation qui était le fruit de ma rupture avec Pistorius m'ébranla fortement. Souvent, je m'étais plu à jouer avec les images de l'avenir. Souvent j'avais rêvé de rôles qui devaient m'être assignés, comme poète peut-être, ou comme prophète ou comme peintre. Tout cela en vain ! Pas plus qu'un autre, je n'étais ici-bas pour composer des poèmes ou pour prêcher, ou pour peindre. Tout cela était accessoire. La vraie mission de chaque homme était celle-ci : parvenir à soi-même. Qu'il finisse poète ou fou, prophète ou malfaiteur, ce n'étais pas son affaire ; oui, c'était en fin de compte dérisoire ; l'important, c'était de trouver sa propre destinée, non une destinée quelconque, et de la vivre entièrement. Tout le reste était demi-mesure, échappatoire, fuite dans le prototype de la masse et peur de son propre moi. L'idée nouvelle, terrible et sacrée, se présenta à mon esprit, tant de fois pressentie, peut-être souvent exprimée déjà, mais vécue seulement en ce moment même. J'étais un essai de la nature, un essai dans l'incertain, qui, peut-être, aboutirait à quelque chose de nouveau, peut-être à rien ; laisser se réaliser cet essai de sein de l'Inconscient, sentir en moi sa volonté, la faire entièrement mienne, c'était là ma seule, mon unique mission. »
Hermann Hesse, Demian
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09/08/2013
Alors la décadence a commencé
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« Quand ceux qui œuvrent se sont éloignés du peuple et ne sont plus que de simples curiosités, des ornements, des originaux sans contact avec la vie, tout juste tolérés, quand le véritable combat prend fin, quand le combat est réduit à la pure polémique, aux intrigues et machinations humaines au sein du subsistant, alors la décadence a commencé. »
Martin Heidegger, Introduction à la métaphysique
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Bisous...
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Une porte simplement abouchée avec la réalité
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« Car on ne peut accepter la Vie qu’à condition d’être grand, de se sentir à l’origine des phénomènes, tout au moins d’un certain nombre d’entre eux. Sans puissance d’expansion, sans une certaine domination sur les choses, la vie est indéfendable. Une seule chose est exaltante au monde : le contact avec les puissances de l’esprit. »
« Je voudrais faire un Livre qui dérange les hommes, qui soit comme une porte ouverte et qui les mène où ils n’auraient jamais consenti à aller, une porte simplement abouchée avec la réalité. »
« Je mets le doigt sur le point précis de la faille, du glissement inavoué. Car l’esprit est plus reptilien que vous-même, Messieurs, il se dérobe comme les serpents, il se dérobe jusqu’à attenter à nos langues, je veux dire à les laisser en suspens.
Je suis celui qui a le mieux senti le désarroi stupéfiant de sa langue dans ses relations avec la pensée. Je suis celui qui a le mieux repéré la minute de ses plus intimes, de ses plus insoupçonnables glissements. Je me perds dans ma pensée en vérité comme on rêve, comme on rentre subitement dans sa pensée. Je suis celui qui connaît les recoins de la perte. »
Antonin Artaud, L'Ombilic des Limbes
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Malformation anatomique...
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08/08/2013
Au risque de la mièvrerie
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« Les chansons de Neil Young sont faites pour ceux qui sont souvent malheureux , solitaires, qui frôlent les portes du désespoir ; mais qui continuent, cependant, de croire que le bonheur est possible. Pour ceux qui ne sont pas toujours heureux en amour, mais qui sont toujours amoureux de nouveau. Qui connaissent la tentation du cynisme, sans être capables d’y céder très longtemps. Qui peuvent pleurer de rage à la mort d’un ami (Tonight’s the night) ; qui se demandent réellement si Jésus-Christ peut venir les sauver. Qui continuent en toute bonne foi à penser qu’on puisse vivre heureux sur la Terre. Il faut être un très grand artiste pour avoir le courage d’être sentimental, pour aller jusqu’au risque de la mièvrerie. »
Michel Houellebecq, Interventions 2
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L'épuration des Mal-Pensants
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« Le jour n'est pas loin peut-être où il nous semblera aussi naturel de laisser notre clef dans la serrure, afin que la police puisse entrer chez nous nuit et jour, que d'ouvrir notre portefeuille à toute réquisition. Et lorsque l'État jugera plus pratique, afin d'épargner le temps de ses innombrables contrôleurs, de nous imposer une marque extérieure, pourquoi hésiterions-nous à nous laisser marquer au fer, à la joue ou à la fesse, comme le bétail ? L'épuration des Mal-Pensants, si chère aux régimes totalitaires, en serait grandement facilitée. Une civilisation ne s'écroule pas comme un édifice ; et on dirait beaucoup plus exactement qu'elle se vide peu à peu de sa substance, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus que l'écorce. On pourrait dire plus exactement encore qu'une civilisation disparaît avec l'espèce d'homme, le type d'humanité, sorti d'elle. L'homme de notre civilisation, de la civilisation française - qui fut l'expression la plus vive et la plus nuancée, la plus hellénique, de la civilisation européenne, a disparu pratiquement de la scène de l'Histoire... »
Georges Bernanos , La France contre les robots
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07/08/2013
Mais ce vide est-il vraiment le vide ?
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« Beaucoup de critiques ont relevé dans "Madère", pour en être effrayés, ce chemin vers le vide. Le vide fait peur aujourd'hui. Il faut un désespoir consistant ; ou bien une religion. (...) De plus en plus, tous les buts que l'on propose, toutes les religions concrètes, tous les systèmes métaphysiques, toutes les consolations que l'on se crée, me répugnent. (...) Mais ce vide est-il vraiment le vide ; n'est-il pas une sorte de plénitude, qui refuse les secours artificiels de la pensée ; qui est assez fort pour se suffire, sans masques. »
Jacques Chardonne, Ce que je voulais vous dire aujourd'hui
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Une certaine tranquilité avec soi-même
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« Il était à l’aise avec tout le monde. C’est un privilège bien rare, et qui ne tient ni à la fortune, ni au rang, que d’être à l’aise dans la vie. Cela suppose une certaine tranquillité avec soi-même. »
Jacques Chardonne, Vivre à Madère
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Troufignolages
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« Gide me fait toujours moins rigoler avec ses troufignolages. Il faut que les membres du Nobel suédois soient aussi secrètement très préoccupés par les questions d’anus pour avoir décerné leur palme à ce grand propagandiste ! On les dit très puritains pourtant les membres (oh oh oh) du Nobel ! (L’affreux esprit!) voyez-vous Gide est un auteur avant tout à la mode, pas du tout un écrivain. Un écrivain avant tout comme un peintre ou un poète il faut qu’il transpose. Gide est un notaire - je crois un excellent critique - mais tout de prose - aucune transe chez lui si ce n’est à la vue des fesses du petit bédouin. La belle histoire ! Sa chance a été que l’adultère n’intéresse personne. Qu’Emma Bovary se fasse enfiler en fiacre par Léon cela n’intéresse plus cent lecteurs. Léon à présent doit se faire enculer au moins par deux débardeurs jaloux dans les bas quartiers de Rouen. Et cet intérêt sera bref. On attend le grand romancier de la Partouze - "Vous avez juré de ne pas éjaculer dans ma femme, Monsieur !"
Tel sera le Porto-Riche de demain.
Il y a un cycle des histoires du trou du cul. Le Satyricon ? on ne fera jamais mieux. Le Christianisme est passé par là, qui endeuille tout. Cependant, Flaubert avait un sacré tempérament. Gide est un cuistre tarabiscoté - un Alain riche. C’est bien le diable s’il ne sort pas dix Gides de l’Ecole Normale chaque année. »
Louis-Ferdinand Céline, Lettre à Ernst Bendz, Le 22 janvier 1949
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06/08/2013
Un fou et un Don Quichotte
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« L'existence n'est pas une épopée avec des héros et autres grands personnages ; elle ressemble au contraire à un joli petit salon bourgeois où l'on se satisfait pleinement de manger et de boire, de déguster le café en tricotant des chaussettes, de jouer au tarot en écoutant la radio. Quant à celui qui est animé de désirs, qui porte en lui autre chose, la grandeur héroïque et le sublime, le culte des grands poètes ou celui des saints, c'est un fou et un Don Quichotte. »
Hermann Hesse, Le Loup des steppes
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Quand vous réalisez que rien ne manque...
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05/08/2013
Ce qui fait une Nation, c'est l'habitude de vivre ensemble...
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« Ce qui fait une Nation, c'est l'habitude de vivre ensemble.
La frontière a un sens précis quand des hommes savent qu'au-delà du poteau cessent des moeurs, des coutumes, des souvenirs auxquels ils sont attachés... »
Jacques Bainville, Les conséquences politiques de la paix
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Libre de travailler plus ou pas...
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J’imaginai le premier matin du temps
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« Alors la piété emplit mon âme. J’imaginai le premier matin du temps. J’imaginai mon dieu confiant son message à la peau vivante des jaguars qui s’accoupleraient et s’engendreraient sans fin dans les cavernes, dans les plantations, dans les îles, afin que les derniers hommes le reçoivent. J’imaginai ce réseau de tigres, ce brûlant labyrinthe de tigres, répandant l’horreur dans les prés et les troupeaux, pour conserver un dessin. La cellule adjacente contenait un jaguar. Dans ce voisinage j’aperçus la confirmation de ma conjecture et une secrète faveur. »
Jorge Luis Borges, "L’Écriture du Dieu", in L’Aleph
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