11/08/2013
C'est une langue bien difficile que le français
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« Pourtant, ma vie s'est écoulée à écrire... Née d'une famille sans fortune, je n'avais appris aucun métier. Je savais grimper, siffler, courir, mais personne n'est venu me proposer une carrière d'écureuil, d'oiseau ou de biche. Le jour où la nécessité me mit une plume en main, et qu'en échange des pages que j'avais écrites on me donna un peu d'argent, je compris qu'il me faudrait chaque jour, lentement, docilement écrire, patiemment concilier le son et le nombre, me lever tôt par préférence, me coucher tard, par devoir. Un jeune lecteur, une jeune lectrice n'ont pas besoin d'en savoir davantage sur un écrivain caché, casanier et sage, derrière son roman voluptueux. C'est une langue bien difficile que le français. A peine écrit-on depuis quarante-cinq ans qu'on commence à s'en apercevoir. »
Colette, Journal à rebours
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Commentaires
Il y a de belles pages sur Colette dans "113 études de littérature romantique" de Simon Liberati (Flammarion, 2013). Sur Colette et sur d'autres écrivains d'"avant": Léautaud, Barrès, Sainte-Beuve,... Avant le grand nivellement provoqué par l'intérêt financier des éditeurs pour les raconteurs d'histoires américains dont l'influence sur les lettres françaises (et aussi mondiales) est désastreuse: négation du style au profit d'une tension dramatique simpliste obtenue grâce à des gimmicks piqués aux scénaristes, car le graal des éditeurs est un roman lu en deux soirs mais dont un studio pourra tirer un film ou mieux, une série, autre graal, télévisuel cette fois.
Écrit par : Paglop77 | 15/08/2013
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