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18/08/2013

Je ne suis pas

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« Je ne suis pas une lesbienne hurlant au sous-sol sanglée
dans une toile d'araignée de cuir
je ne suis pas un Rockefeller surpris sans pantalon
par une crise cardiaque dans un lit d'adultère
je ne suis pas une tapette intello stalinienne gaucho
ni un Rabbin antisémite chapeau noir barbe blanche ongles sales
ni le poète en cabane à San Francisco tabassé par les sbires
de la police pourrie la veille du Nouvel An
ni Gregory Corso Orphée maudit de ces états
pas encore un professeur au salaire mirifique
Je ne suis pas quelqu'un que je connais
en fait je ne suis ici que pour 80 ans

Eglise St. Clément, 7 mars 1983 »

Allen Ginsberg, Poèmes (édition intégrale)

 

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17/08/2013

Joyeuse Egypte

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Un courageux petit groupe de chrétiens coptes venus prier dans ce qu'il reste de leur église après le passage joyeux des "Frères Musulmans" venus prêcher leur Religion d'Amour, de Tolérance et de Paix.

Hamdoullah !

 


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Trinité

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Louis Girard,  L'argument ontologique chez SaintAnselme et chez Hegel

 

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Howl, Post-Scriptum

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« Sacré ! Sacré ! Sacré ! Sacré ! Sacré ! Sacré l 5acré ! Sacré ! Sacré ! Sacré ! Sacré ! Sacré ! Sacré ! Sacré ! Sacré !

Le monde est sacré ! L'âme est sacrée ! La peau est sacrée ! Le nez est sacré ! La langue et la queue et la main et l'anus sacrés !

Tout est sacré ! tout le monde est sacré ! partout est sacré ! toute journée est dans l'éternité ! Tout homme est un ange !

Le clochard est aussi sacré que le séraphin ! le fou est sacré comme tu es sacrée mon âme !

La machine à écrire est sacrée le poème est sacré la voix est sacrée les écouteurs sont sacrés l'extase est sacrée !

Sacré Peter sacré Allen sacré Solomon sacré Lucien sacré Kerouac sacré Huncke sacré Burroughs sacré Cassady sacré l'inconnu sodomisé et les mendiants souffrants sacrés les hideux anges humains !

Sacrée ma mère à l'hôpital psychiatrique ! Sacrées les bites des grands-pères du Kansas !

Sacré le saxophone rugissant ! Sacrée l'apocalypse bop ! Sacrés les orchestres de jazz la marihuana les initiés la paix et la came et la batterie !

Sacrées les solitudes des gratte-ciel et des trottoirs ! Sacrées les caféterias remplies de multitudes ! Sacrées les mystérieuses rivières de larmes sous les rues !

Sacré le juggernaut solitaire ! Sacré l'immense agneau des classes moyennes ! Sacrés les bergers fous de la rébellion ! Celui qui aime Los Angeles EST Los Angeles !

Sacré New York Sacré San Francisco Sacré Peoria et Seattle Sacré Paris Sacré Tanger Sacré Moscou Sacré Istamboul !

Sacré le temps dans l'éternité sacrée l'éternité dans le temps sacrée les horloges dans l'espace sacrée la quatrième dimension sacrée la cinquième Internationale

Sacrée la mer sacré le désert sacré le chemin de fer sacrée la locomotive sacrées les visions sacrées les hallucinations sacrés les miracles sacré le bulbe de l'oeil sacré l'abîme !

Sacrée la Clémence ! Le Pardon ! la Charité ! la Foi ! Sacrés ! nos Corps ! souffrant une magnanimité !

Sacrée la surnaturelle intelligente extrêmement brillante bonté de l'âme ! »

Allen Ginsberg, Howl et autres poèmes


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Moloch ! Solitude ! Saleté ! Laideur !

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« Quel sphinx de ciment et d'aluminium a défoncé leurs crânes et dévoré leurs cervelles et leur imagination?
Moloch ! Solitude ! Saleté ! Laideur ! Poubelles et dollars impossibles à obtenir 1 Enfants hurlant sous les escaliers ! Garçons sanglotant sous les drapeaux ! Vieillards p leu­rant dans les parcs !
Moloch ! Moloch ! Cauchemar de Moloch ! Moloch le sans­amour ! Moloch mental ! Moloch le lourd juge des hommes !
Moloch en prison incompréhensible ! Moloch les os croisés de la geôle sans âme et du Congrès des afflictions ! Moloch dont les buildings sont jugements ! Moloch la vaste roche de la guerre ! Moloch les gouvernements hébétés !

Moloch dont la pensée est mécanique pure ! Moloch dont le sang est de l'argent qui coule ! Moloch dont les doigts sont dix armées ! Moloch dont la poitrine est une dynamo cannibale ! Moloch dont l'oreille est une tombe fumante !
Moloch dont les yeux sont mille fenêtres aveugles ! Moloch dont les gratte-ciel se dressent dans les longues rues comme des Jéhovahs infinis ! Moloch dont les usines rêvent et croassent dans la brume ! Moloch dont les cheminées et les antennes couronnent les villes !
Moloch dont l'amour est pétrole et pierre sans fin ! Moloch dont l'âme est électricité et banques ! Molch dont la pauvreté est le spectre du génie ! Moloch dont le sortest un nuage d'hydrogène asexué ! Moloch dont le nom est Pensée !
Moloch en qui je m'asseois et me sens seul ! Moloch où je rêve d'Anges ! Fou dans Moloch ! Suceur de bite en Moloch ! Sans amour et sans homme dans Moloch !
Moloch qui me pénétra tôt ! Moloch en qui je suis une conscience sans corps ! Moloch qui me fit fuir de peur hors de mon extase naturelle ! Moloch que j'abandonne Réveil dans Moloch ! lumière coulant du ciel !
Moloch ! Moloch ! Appartements robots ! banlieues invisibles !trésors squelettiques ! capitales aveugles ! industries démo­niaques ! nations spectres ! Asiles invincibles ! queues de granit ! bombes monstres !
Ils se sont pliés en quatre pour soulever Moloch au Ciel! Pavés, arbres, radios, tonnes ! soulevant la ville au Ciel qui existe et qui nous entoure partout !
Visions ! augures ! hallucinations ! miracles ! extases ! disparus dans le cours du fleuve américain !
Rêves ! adorations ! illuminations ! religions ! tout le tremble­ment de conneries sensibles !
Percées ! par-dessus le fleuve ! démences et crucifixions ! dis­parus dans la crue ! Envolées ! Epiphanies ! Détresses ! Décades des cris animaux et de suicides ! Mentalités ! Amours neuves ! Génération folle ! en bas sur les rochers du Temps !
Vrai rire sacré dans le fleuve ! ils ont vu tout cela ! les yeux fous ! les hurlements sacrés ! Ils ont dit adieu ! Ils ont sauté du toit ! vers la solitude ! gesticulant ! portant des fleurs ! En bas vers le fleuve ! dans la rue ! »

Allen Ginsberg, Howl et autres poèmes

 

Voyez ou revoyez, aussi, ICI...

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16/08/2013

L'une des caractéristiques de l'amour comme de tous les états d'exaltation

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« L'une des caractéristiques de l'amour comme de tous les états d'exaltation est probablement un certain délire d'interprétation: chaque fois qu'une parole tombait, une signification profonde s'illuminait, s'avançait comme un dieu voilé et se défaisait dans le silence. »

Robert Musil, L'homme sans qualités

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15/08/2013

Une terreur nerveuse de n'être rien

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« Qu'est-ce donc que nos actes, sinon une terreur nerveuse de n'être rien : à commencer par les divertissements qui n'en sont pas, qui ne sont que du vacarme, un caquetage encourageant pour tuer le temps parce qu'une obscure certitude nous dit qu'il finira par nous tuer, pour aboutir aux inventions enchérissant l'une sur l'autre, aux absurdes montagnes d'argent qui tuent l'esprit (qu'on soit écrasé ou porté par elles), aux modes anxieusement changeantes de l'esprit, aux vêtements sans cesse modifiés, au meurtre, à l'assassinat, à la guerre, en quoi se décharge une profonde méfiance à l'égard de ce qui dure et du créé ; qu'est-ce tout cela, sinon l'agitation d'un homme empêtré jusqu'au genou dans une tombe dont il essaie de se dégager mais à laquelle il n'échappera jamais, d'un être qui ne se dérobe jamais au néant, qui, se précipitant avec angoisse dans toutes sortes de figures, n'en demeure pas moins, en quelque point secret de lui-même à peine deviné, caducité et néant ? »

Robert Musil, L'homme sans qualités

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Se distinguer...

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« ll faudrait...écrire un livre tout entier sur le fait qu’au lieu de vouloir être distingué, on doit vouloir se distinguer, mais ça serait un livre complètement asocial. »

Robert Musil, L'homme sans qualités

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14/08/2013

La meilleure part est pour ceux qui sont vaincus !

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« Tu as été vaincu et finalement tu te rendras sans vergogne. Tu as maintenant trente ans, à quarante on est liquidé. A cinquante on trouve la vie satisfaisante, on a tous les tourments derrière soi. Seuls réussissent ceux qui rampent et qui s'adaptent. Voilà toute la sagesse de la vie ! La meilleure part est pour ceux qui sont vaincus ! Et rien n'est pire que la solitude. »

Robert Musil, L'homme sans qualités

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Le mal du sautillement

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« Mourir n'est qu'une conséquence de notre manière de vivre. Nous vivons d'une pensée à une autre pensée, d'un sentiment à un autre. Nos sentiments et nos pensées, au lieu de couler comme un fleuve paisible, nous "passent par la tête", nous "envahissent" et nous quittent : illuminations, éclairs, intermittences. En t'observant bien, tu t'aperçois que l'âme n'est pas une substance qui change de couleur par transitions nuancées, mais que les pensées en jaillissent comme des chiffres d'un trou noir. Tu as telle pensée, tel sentiment, et tout d'un coup d'autres les remplacent, surgis de rien. Si tu es très attentif, tu peux même saisir, entre deux pensées, l'instant du noir absolu. Cet instant est pour nous, une fois saisi, tout simplement la mort. Notre vie ne consiste en effet qu'à poser des jalons et à sauter de l'un à l'autre, franchissant ainsi chaque jour mille et mille secondes mortelles. Dans une certaine mesure, nous ne vivons que dans ces pauses entre deux bonds. Voilà pourquoi nous éprouvons un effroi si grotesque devant la dernière mort qui est ce que l'on ne peut plus jalonner, l'abîme insondable où nous sombrons. Pour cette manière-là de vivre, elle est vraiment la négation absolue. Mais elle ne l'est que dans cette perspective, que pour celui qui n'a jamais appris à vivre autrement que d'instant en instant. J'appelle cela le mal du sautillement ; et tout le secret, c'est de le vaincre. Il faut apprendre à éprouver sa vie comme un long glissement calme. Au moment où l'on y parvient, on est aussi près de la mort que de la vie. On ne vit plus, selon nos critères communs, mais l'on peut davantage mourir, puisque avec la vie on a suspendu aussi la mort. C'est le moment de l'immortalité, le moment où notre âme, sortant de la prison du cerveau, pénètre dans ses merveilleux jardins. »

Robert Musil, Les Désarrois de l'élève Törless

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13/08/2013

Comprendre l'Empire des Moralistes...

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Un succédané destiné à leur épargner le sentiment d'un manque !

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« Vois-tu, quoiqu'on doive aimer le prochain comme soi-même, et que parfois on l'aime à ce point, cela demeure toujours une duperie, et une duperie de soi-même, parce qu'il est impossible d'éprouver sa douleur s'il a mal à la tête ou à un doigt. Il est absolument intolérable de ne pouvoir participer réellement à l’être qu'on aime, et c'est aussi absolument simple. Le monde est ainsi fait. Nous portons notre peau de bête avec les poils à l'intérieur et nous ne pouvons pas l'arracher. Et cette panique au sein de la tendresse, ce cauchemar de l'impossible approche, les hommes légalement bons, les bel et bons ne l'éprouvent jamais. Ce qu'ils appellent la sympathie est même un succédané destiné à leur épargner le sentiment d'un manque ! »

Robert Musil, L'homme sans qualités, Tome 2

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Les conditions de l'enthousiasme authentique

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« L'homme croit aux idées non parce qu'il leur arrivent d'être vraies, mais parce qu'il doit croire. Parce qu'il doit faire régner l'ordre dans son coeur. Parce qu'il doit boucher au moyen d'une illusion ce trou dans les parois de sa vie par lequel ses sentiments ne demandent qu'à fuir à tous les vents. La voie juste serait sans doute, plutôt que de se laisser aller à de passagères illusions, de chercher au moins les conditions de l'enthousiasme authentique. »

Robert Musil, L'homme sans qualités

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12/08/2013

La République a menti...

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Dédicace à mon ami Larkens...

 

 

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L'Histoire de Grunwalski ("La Haine" de Mathieu Kassovitz)

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Pour d'obscures raisons Mathieu Kassovitz a eut des moments de lucidité avant de se mettre à raconter des conneries conspirationnistes à tout va...

 

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La Sécurité ?

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« La sécurité ? La sécurité, on pouvait la trouver en prison. Trois mètres carrés et pas de loyer, pas de charges, pas d'impôt sur le revenu, pas de pension alimentaire. Pas de carte grise. Pas de contravention. Pas de conduite en état d'ivresse. Pas d'argent perdu aux courses. Service médical à l'oeil. Camaraderie avec ceux qui ont les mêmes aspirations. Messe. Troufignons pour tirer sa crampe. Enterrement gratuit. »

Charles Bukowski, Le Postier

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Les femmes peuvent enfin réaliser leurs rêves unificateurs, totalisants voire totalitaires

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« Privé de ses propres mots, l'homme (mâle) a été peu à peu privé d'une pensée propre. La machine est rodée. Implacable. D'abord, on ne lui parle que de grands principes, d'universel, d'humanité : il n'y a plus d'hommes, il n'y a plus de femmes, rien que des êtres humains égaux, forcément égaux, mieux qu'égaux, identiques, indifférenciés, interchangeables. Le discours qui confond ses propres valeurs avec celles de l'humanité est celui de toutes les puissances dominantes, de l'Empire romain jusqu'à la grande nation, du bon temps des colonies jusqu'à l'american way of life. Des hommes avec ou sans majuscule au temps d'une société patriarcale. Et puis, dans un second temps, on suggère la supériorité évidente des « valeurs » féminines, la douceur sur la force, le dialogue sur l'autorité, la paix sur la guerre, l'écoute sur l'ordre, la tolérance sur la violence, la précaution sur le risque. Et tous, hommes et femmes, surtout les hommes, de communier dans cette nouvelle quête du Graal. La société unanime somme les hommes de révéler la « féminité» qui est en eux. Avec une bonne volonté confondante, suspecte, malsaine, les hommes font tout ce qu'ils peuvent pour réaliser ce programme ambitieux : devenir une femme comme les autres. Pour surmonter enfin leurs archaïques instincts. La femme n'est plus un sexe mais un idéal. »

 

« Comme tous les petits mâles depuis le début de l'Humanité, les jeunes Arabes ont peur des femmes. Peur de ces machines à castrer, peur de ne pas être à la hauteur de leur appétit qu'ils espèrent et craignent insatiable. Autour de la Méditerranée, on règle depuis toujours cette peur de la féminité en exprimant une virilité exacerbée, surjouée, et en dissimulant les attraits de la sensualité féminine, cheveux et chevilles, poitrines et hanches, sous des vêtements amples, informes. Nos Arabes réagissent ainsi. Les plus religieux obligent leurs sœurs à se voiler ; les autres exigent des filles qu'elles portent les mêmes vêtements qu'eux, survêtements, tennis. Ainsi, grimées en garçons, elles leur font moins peur. Si elles persistent à se vouloir féminines, à vouloir leur faire peur, à mettre au défi leur virilité incertaine et fragile, alors, pour pouvoir les désirer, pour être sûr de bander, ils appliquent l'autre méthode masculine, le plan B des hommes depuis l' Homo sapiens, l'irrespect militant, d'autant plus furieux, violent même, qu'il est inquiet. Seules la « salope », la « pute» peuvent réveiller le désir fragile du mâle. »

 

« C'est tout le paradoxe féminin. Les femmes conduisent quand la vitesse est limitée ; elles fument quand le tabac tue ; elles obtiennent la parité quand la politique ne sert plus à grand-chose ; elles votent à gauche quand la Révolution est finie ; elles deviennent un argument de marketing littéraire quand la littérature se meurt ; elles découvrent le football quand la magie de mon enfance est devenue un tiroir-caisse. Il y a une malédiction féminine qui est l'envers d'une bénédiction. Elles ne détruisent pas, elles protègent. Elles ne créent pas, elles entretiennent. Elles n'inventent pas, elles conservent. Elles ne forcent pas, elles préservent. Elles ne transgressent pas, elles civilisent. Elles ne règnent pas, elles régentent. En se féminisant, les hommes se stérilisent, ils s'interdisent toute audace, toute innovation, toute transgression. ils se contentent de conserver. On explique en général la stagnation intellectuelle et économique de l'Europe par le vieillissement de sa population. Mais Cervantes écrivit Don Quichotte à soixante-quinze ans ; de Gaulle revint au pouvoir à soixante-huit, et le chancelier allemand Adenauer à plus de soixante-dix. On ne songe jamais - ou on n'ose jamais songer - à sa féminisation. »

 

« Les femmes peuvent enfin réaliser leurs rêves unificateurs, totalisants voire totalitaires, elles veulent tout ensemble : amour, désir, statut. Mariage et plaisir, enfants et romantisme. Tout. La plupart du temps, elles n’ont rien. Qui trop embrasse mal étreint. »

Eric Zemmour, Le Premier Sexe

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