Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

29/08/2013

France, pays fertile

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves Libérales"=--=

 


Cliquez sur la photo

12:43 Publié dans Brèves Libérales | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Les tiroirs à double fond de la comédie humaine

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« J’ai compris en prison ce que pouvait être la vocation monastique, la contemplation. Certes, le moine choisit sa condition. Mais le monastère et la détention sont des expériences similaires. Dehors, la liberté se dissout parfois dans l’agitation. L’enfermement peut développer une force intérieure qui peut être plus grande que la violence qui nous est faite. C’est ce qui m’a sauvé plusieurs fois dans ma vie.

A ma sortie, en dehors de l’oasis familiale, j’ai connu une sorte de trou noir. Je ne reconnaissais plus ni les lieux, ni les gens, ni les enseignes, ni les voitures. Je me sentais étranger dans un monde étranger. Je n’avais plus de papiers d’identité, plus de carnet de chèques, plus de maison, plus de métier. Pour de longs mois encore, j’étais un citoyen de second rang. On m’invita à Paris quelques jours, et ce fut pire encore. J’avais une sensibilité exacerbée, presque obsessionnelle, vis-à-vis de la vanité, de l’hypocrisie, des tiroirs à double fond de la comédie humaine. On me posait des questions imbéciles sur ma détention. La moindre manifestation maladroite, qu’elle fût de mépris ou de flatterie, réveillait ma colère. Il s’en est fallu d’un rien pour que je bascule dans une délectation tragique et un puits d’amertume. »

Hélie de Saint Marc, Toute une vie

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

28/08/2013

Comme la rouille érode le fer, la prison détruit

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Une heure, un jour, j’ai tout perdu. Je me suis retrouvé seul dans une cellule. J’ai compris alors la vanité de bien des choses et l’hypocrisie de bien des hommes.

J’ai vécu les premiers mois de détention en référence constante aux camps de concentration. Ce souvenir me donnait de la force. Vingt ans plus tôt, j’avais tenu le coup. Pourquoi lâcher prise ? Le désarroi m’envahissait en pensant à ma femme, si jeune encore. Tout juste vingt-cinq ans et deux petites filles qui parlaient à peine. Dans la tempête, il est plus facile d’être seul. Quand on y entraîne les siens, les choses deviennent obscures.

Aujourd’hui encore, des souvenirs de coursive, de fenêtres ouvertes sur le béton, de nuits d’angoisse, d’ennui à couper au couteau, remontent parfois à la surface. Ce ne sont pas des images anodines. Le corps se met en berne, lourd et fatigué. Le ciel devient blafard. Je me suis senti soudain comme un prisonnier en cavale, dont l’esprit échafaude mille solutions pour ne pas être renvoyé en cellule.

Aucune solidarité humaine ne pourra jamais empêcher l’enfermement d’attaquer les prisonniers dans ce qu’ils ont de meilleur. Comme la rouille érode le fer, la prison détruit. C’est un pourrissoir moral. L’uniformité des jours m’écrasait. J’étais nourri, chauffé, logé. Je n’avais plus aucune initiative, aucune responsabilité. Chaque heure, chaque minute, il fallait résister à la destruction de soi. Au fil des mois, l’angoisse devint mon ennemie familière : l’impuissance, l’accablement des aubes sans oubli, l’ennui monstrueux que rien ne pouvait combler. L’angoisse montait à intervalles réguliers, comme une marée puissante, bousculant les résolutions, la volonté, le courage. C’était une lutte exténuante qui se déroulait dans un cadre morne, toujours semblable, dont la règle était la régularité oppressante des horaires. »

Hélie de Saint Marc, Toute une vie

16:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Democracy

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=

 

14:42 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Les rêves de ses vingt ans

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Si je rencontrais demain, au coin d’une rue, l’adolescent que j’ai été, je voudrais qu’il n’aie pas à rougir de ce que je suis devenu. Je portais en moi une fièvre d’absolu. Avec impatience, je rêvais d’un grand départ vers un avenir lointain. Mes études étaient laborieuses et mon visage n’était pas beau. Je me souviens de camarades éblouissants, à qui tout souriait. Ils semblaient en état de grâce. Que sont-ils devenus ? Leur facilité m’impressionnait. Je cherchais sans doute à compenser mes faiblesses par un intense désir de vivre et une exigence en toutes choses. Je reconnais aujourd’hui cette empreinte dans le regard de quelques-uns des jeunes hommes qui viennent à moi. Je ne voudrais pas briser leur élan. Cependant, je sais à présent combien il est difficile de vivre une existence « simplement honorable », au sens de Montaigne, sans trahir les rêves de ses vingt ans. »

Hélie de Saint Marc, Toute une vie

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (1) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

27/08/2013

L’honneur d’Hélie de Saint Marc, par Jean Sévillia

=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=

 

 

Nous le savions lentement aspiré par l’âge et la maladie, mais comme les vieux chênes, tant qu’il vivait et durait, il était là. Et puis est venu ce matin d’été où Hélie de Saint Marc est parti, et nous sommes nombreux, si nombreux, à être tristes. Et pourtant il n’aurait pas aimé notre tristesse, lui qui avait appris à surmonter les épreuves, toutes les épreuves que la vie lui avait infligées.

Quelle image retenir de lui, tant elles se bousculent dans la mémoire ? Enfance bordelaise et périgourdine, milieu de hobereaux désargentés. Sur une cheminée de la demeure familiale trône un buste de Marie-Antoinette. Le père, avocat, lit Charles Maurras mais veille, en 1942, à saluer dans les rues de Bordeaux les passants qui portent l’étoile jaune. Déjà un héritage de fidélité et d’esprit rebelle. Le jeune Hélie est membre d’un réseau de Résistance. En 1943, cherchant à rejoindre les forces combattantes d’Afrique du Nord, il est dénoncé, arrêté. Prison, Compiègne, Buchenwald, puis le camp satellite de Langenstein… Saint Marc en réchappe grâce à un communiste letton qui l’a pris sous sa protection. Quand il est libéré par les Américains, il pèse 42 kilos et ne se rappelle plus son nom.

Ayant frôlé la mort, il n’a plus peur. À 23 ans, il est élève à Saint-Cyr. Avec la Légion, ce sont ensuite deux séjours en Indochine, et cette scène qui le hantera jusqu’à la fin de ses jours : sur ordre du commandement, au cours d’une opération de repli à la frontière de Chine, il devra abandonner des villageois qui avaient fait confiance à l’armée française.

Ce sera ensuite la guerre en Algérie, sous la direction du général Massu, puis le putsch de 1961 dans lequel, commandant par intérim du 1er REP, il entraîne son régiment. Lors de son procès, le soldat perdu expliquera n’avoir pas voulu revivre ce qu’il avait subi en Indochine : trahir la parole donnée.

Condamné à dix ans de réclusion criminelle, gracié en 1966, il entame une carrière civile et mène enfin une vie de famille. Deux décennies d’activité professionnelle où il ressemble – en apparence – à un cadre tel que l’industrie française en emploie des milliers, mais où il mûrit en réalité une réflexion qui s’exprimera, à partir des années 1990, dans ses livres et ses conférences. Témoin et acteur d’événements tragiques, Hélie de Saint Marc devient alors un personnage public, qui raconte et commente ce qu’il a vu. Mais il ne le fait pas comme un ancien combattant ; soit dit avec le respect qu’on doit aux anciens combattants...

Ancien déporté, ancien officier ayant servi dans des guerres perdues, ancien prisonnier, ancien proscrit, Hélie de Saint Marc, quand il se racontait, ne ressassait pas ses malheurs. Au contraire, sans renier ses engagements, il sublimait sa propre histoire, parvenant à une sagesse lucide sur la destinée humaine. Ceux qui avaient l’honneur d’être reçus par lui, à Lyon ou à l’ombre de ses oliviers, dans la Drôme, le constataient : le présent et l’avenir le passionnaient plus encore que le passé.

La foi, la fidélité, l’honneur, le patriotisme, le courage, le don de soi, le service, telles étaient les valeurs qu’il prêchait, avec son profond regard et sa voix sûre, mais calme. « Il faut croire à la grandeur de l’aventure humaine », écrivait-il dans sa Lettre à un jeune de vingt ans. Adieu donc, cher Hélie de Saint Marc, à la douce pitié de Dieu. Vous aussi, à votre manière, vous étiez un Veilleur.

---------------------

Source : Boulevard Voltaire

13:35 Publié dans Parenthèse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Nous n’avions plus de larmes

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Avant mon séjour dans les camps de concentration, je pensais que le pire venait d’ailleurs. J’ai trouvé le pire chez les autres, mais aussi en moi. Ce n’est pas l’abandon des siens qui est le plus dure à vivre, mais la déchéance de l’homme en soi. C’est la tristesse des déportés.

Nous n’avions plus de larmes. Les appels au secours dans la nuit restaient sans réponse. L’agonie et les cauchemars, le sifflement des poumons à bout de course, les excréments vidés dans les gamelles ou à même les châlits, tant certains étaient exténués, les corps purulents sans le moindre pansement faisaient partie de notre quotidien. Nous étions des sacs d’os prononçant à peine dix mots par jour.

La pendaison, dans l’imagerie SS, représentait l’exemplarité, l’ordre implacable. La sentence était toujours exécutée avec solennité, devant tous les pyjamas rayés. Plus les SS étaient démonstratifs et moins nous étions impressionnés. Cela ne me faisait même plus d’effet. Arrivé à un tel stade, on ne pense plus. "Je vis encore cet instant", me disais-je, et puis cet autre. Ne pas avoir peur de la mort était le premier commandement du déporté. Sinon, il trébuchait aussitôt tant elle planait autour de nous. "Un pendu, me disais-je, et puis cet autre".

Un homme nu, battu, humilié, reste un homme s’il garde sa propre dignité. Vivre, ce n’est pas exister à n’importe quel prix. Personne ne peut voler l’âme d’autrui si la victime n’y consent pas. La déportation m’a appris ce que pouvait être le sens d’une vie humaine : combattre pour sauvegarder ce filet d’esprit que nous recevons en naissant et que nous rendons en mourant. »

Hélie de Saint Marc, Toute une vie

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

26/08/2013

Matzneff : ne vous trompez pas de Barrès, Monsieur Valls !

=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=

 

Manuel Valls s'en est pris à "la France de Barrès"... citant le poète antillais Aimé Césaire et souhaitant redonner le goût de la sécurité à une gauche qui sombre de plus en plus dans le déni de réalité...

Pauvre Valls... il faudrait lui rappeler que Léopold Sédar Senghor a créé le concept de "Négritude" après avoir lu "Les Déracinés" de Maurice Barrès que lui avait fait découvrir son ami Georges Pompidou qui, d'ailleurs, était socialiste à l'époque...

Les politiques devraient cesser de s'occuper des écrivains, la Littérature, du moins ce qu'il en reste, ne s'en portera que mieux...

---------------------

Matzneff : ne vous trompez pas de Barrès, Monsieur Valls!

Gabriel Matzneff, membre de l'Association d'amitié franco-arabe, recadre le ministre de l'Intérieur qui, ce week-end à La Rochelle, a fait un faux procès à Barrès.

Par Gabriel Matzneff...

Les écrivains ne doivent jamais perdre une occasion de proclamer le respect qu'ils éprouvent pour le ministre de l'Intérieur. Nous avons le droit de pester contre le chef de l'État, car tel est le privilège des poètes, mais le ministre de l'Intérieur, lui, est intouchable. C'est avec une déférence sans faille, et une prudence sans cesse en éveil, qu'il convient que nous nous exprimions lorsque nous écrivons sur le successeur de Fouché, de Thiers, de Chautemps, de Pierre Laval, de Jules Moch et de quelques autres.

Ce nonobstant, je ne résiste pas à l'envie de gourmander notre actuel ministre de l'Intérieur, le pétulant Manuel Valls, en espérant qu'il ne le prendra pas en mauvaise part. Mieux, je forme le voeu qu'après être rentré en lui-même et avoir médité cette brève chronique dans le silence du cabinet, le successeur de François Mitterrand et Nicolas Sarkozy à l'hôtel de Beauvau me donne raison.

À La Rochelle, lors du colloque socialiste, M. Manuel Valls a cité élogieusement Aimé Césaire, et apprendre que les poètes sont à l'honneur sur les rayons de sa bibliothèque a réjoui le coeur de tous les honnêtes citoyens. En revanche, lorsqu'il a nommé Maurice Barrès de manière hostile, méprisante, nous sommes, je pense, nombreux, à en avoir été affligés.

Barrès n'est même pas en Pléiade!

Barrès serait un écrivain à la mode, couvert d'honneurs, fêté par les medias, le critiquer pourrait être une preuve d'insolence, de liberté d'esprit. Hélas, il n'en est rien. Barrès est peu édité, peu lu, ce maître à penser et à écrire de Louis Aragon, d'Henry de Montherlant, d'André Malraux n'est même pas dans la Pléiade, et réduire son oeuvre, comme à La Rochelle l'a fait M. Valls, à l'expression d'une droite sclérosée est suprêmement injuste ; risque, venant du ministre de l'Intérieur, de dissuader le ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, de rendre en décembre prochain, à l'occasion du quatre-vingt-dixième anniversaire de sa mort, l'hommage qui est dû à l'auteur d'Amori et dolori sacrum.

Je vois bien les textes de Barrès qui déplaisent à M. Valls : le côté "la terre et les morts", l'anémique nationalisme. Ils me déplaisent à moi aussi qui suis un Français d'origine étrangère, un fils d'émigrés ; mais outre le contexte politique dans lequel de telles pages furent écrites (la défaite de 1870, la perte de l'Alsace et de la Lorraine, l'humiliation infligée à la France par l'Allemagne), elles sont peu de chose à comparaison de livres de toute beauté qui témoignent au contraire de l'ouverture d'esprit de Maurice Barrès, de sa curiosité universelle.

Écrivant cela, je ne pense pas seulement à Du sang, de la volupté et de la mort, à Greco ou le secret de Tolède, où il parle admirablement de l'Espagne, de l'Italie, mais plus encore aux ouvrages où se manifeste son amour de l'Orient arabe, tel Un jardin sur l'Oronte.

Par les temps qui courent - la tragédie qui ensanglante la Syrie, le Liban -, il serait même bon que M. Laurent Fabius, notre ministre des Affaires étrangères, emportât dans ses bagages Une enquête aux pays du Levant, écrit par Barrès en 1914, mais à cause de la guerre publié seulement en 1923, un livre où cet amour et ce respect de l'Orient arabe s'expriment de façon toute particulière. Barrès y rappelle à ses devoirs le gouvernement français, évoque l'amitié que François Ier, Louis XIV, Louis XVI, la Convention, Napoléon Ier et tous les chefs d'État français successifs manifestèrent aux habitants de cette région du monde, il transmet cette amitié à ses lecteurs, sa passion pour ce berceau des trois religions abrahamiques.

On peut aimer Éluard sans être communiste

Certes, il ne fut pas le premier : avant lui, un Volney, un Chateaubriand, un Nerval, un Flaubert, un Loti avaient célébré l'Orient arabe, ses visages multiples, ses beautés esthétiques et spirituelles ; mais l'oeuvre de Barrès demeure, dans ce domaine, indispensable, comme l'est, dans un ordre divers, l'oeuvre de ces grands arabisants que furent Émile Dermenghem et Louis Massignon. Des maîtres auxquels je ne perds jamais une occasion de rendre hommage ; sans l'exemple fécond desquels je ne serais peut-être pas, dès sa création, devenu membre de l'Association d'amitié franco-arabe ; je n'aurais peut-être jamais écrit Le carnet arabe.

On peut aimer Bossuet sans être monarchiste, Stendhal sans être bonapartiste, Rimbaud sans être anarchiste, Éluard sans être communiste. Barrès n'a jamais hésité à avouer l'estime, l'admiration qu'il ressentait pour son "adversaire" Jean Jaurès. Cher Manuel Valls, puisez en vous la générosité qui vous permettra d'aimer Barrès sans être nationaliste, de saluer ce qu'il y a dans son oeuvre de beau et de bon. Les opinions politiques ont certes de l'importance, je n'en disconviens pas, mais elles ne sont pas l'essentiel. Nous devons être capables de rendre justice à un auteur dont nous ne partageons pas les idées. Sinon, c'est la censure, l'excommunication, la mise au pilori, bref, le contraire de notre liberté chérie.

---------------------

Source : Le Point

19:59 Publié dans Parenthèse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Fidélité et Honneur : Hélie de Saint Marc (11/02/1922-26/08/2013)

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

Je suis triste d'apprendre, ce jour, la mort d'Hélie de Saint Marc. Il était vieux, fatigué et malade. Sort auquel personne d'entre nous n'échappera à moins de vivre vite, de mourir jeune et de faire un beau cadavre. Or, pour une grande partie de sa vie, Hélie de Saint Marc avait vécu vite, avec la fougue de la jeunesse, l'ardeur d'une passion : la France et l'Humanité et la volonté de l'honneur.

Lorsqu'on traverse la résistance face à l'occupant nazi, qu'on survit à la déportation (il faisait partie des 30 survivants d'un convoi de 1000 hommes) au camp de concentration Langenstein-Zwieberge (camp satellite de Buchenwald), qu'on est confronté à la débandade indochinoise et à l'abandon d'une population locale qu'il aimait et admirait et dont les fantômes n'ont cessé de le hanter toute sa vie durant (sa "blessure jaune"), lorsqu'en 1961 on fait partie des officiers putschistes en Algérie, non pas par stupide idéologie droitarde mais par sens du Devoir, qu'on fait 5 années de prison dans la foulée avant que d'être gracié, on peut dire que l'on est revenu de tout. Mais par la même occasion on a sauvé vingt fois, trente fois, allez savoir, l'Honneur Pitoyable de la France, par dévotion, par amour, par sens du tragique comme presque plus personne, de nos jours, ne le possède.

Hélie de Saint Marc était devenu un écrivain à la plume vive et brillante, avec un sens des mots intelligent il disait les maux de notre temps et en appelait à l'espérance, sans idéologie puante à l'intérieur, sauf, bien entendu, pour notre Police Politique et ses matons de panurge, sa flicaille universelle qui trouvera toujours le moyen de traiter un résistant au nazisme de fasciste... la routine.

Merci à Nicolas Sarkozy d'avoir eu le courage de lui redonner son honneur en le faisant Grand-Croix de la Légion d'Honneur le 28 Novembre 2011. Ce n'est certainement pas Flamby 1er qui en aurait fait autant. C'est une maigre consolation, certes, mais ça n'est que justice en une époque où des sportifs reçoivent la Légion d'Honneur parce qu'ils tapent dans un ballon là où, en d'autres temps, pas si éloignés de nous que ça, des hommes qui regardaient la vie à hauteur d'homme mettaient leur peau sur la table pour notre avenir à tous et pour notre édification...

Lisez-le ou relisez-le.

« Un ami m’a dit un jour : "tu as fait de mauvais choix, puisque tu as échoué". Je connais des réussites qui me font vomir. J’ai échoué, mais l’homme au fond de moi a été vivifié.

Je crains les êtres gonflés de certitudes. Ils me semblent tellement inconscients de la complexité des choses … Pour ma part, j’avance au milieu d’incertitudes. J’ai vécu trop d’épreuves pour me laisser prendre au miroir aux alouettes.

Ai-je toujours été fidèle ? Ai-je toujours agi selon l’honneur ? J’ai essayé, sans jamais y parvenir entièrement, d’être digne des autres et de la vie. Je ne connais pas de vérité tranquille. Je veux ajouter de la vie aux années qui me restent, témoigner de tout ce qui dure, retrouver la vérité de l’enfant que j’ai été. Simplement essayer d’être un homme. »

Hélie de Saint Marc, Toute une vie

 

L'honneur de vivre

 

Ces fêtes de lumières

 

Joli Moi de Mai

 

Du Vietnam, Je portais dans mon paquetage des fleurs séchées, des cicatrices amères et des rêves qui ne voulaient pas s’éteindre

 

Faire partie des vaincus a au moins un avantage

17:45 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook